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SE-UNSA 88


 Par SE-UNSA 088
 Le  mercredi 20 mai 2020

CHSCT du 20 mai

 
Un Comité Hygiène Santé et Conditions de Travail s'est tenu par visioconférence ce 20 mai.

 

De l'ordre du jour, nous retenons ici deux points :

1) Bilan statistique du registre santé sécurité au travail

2) Bilan et perspective de reprise

 

1) Bilan statistique du registre santé sécurité au travail
- 3 déclarations de danger grave et imminent.
- 33 signalements sur le registre santé sécurité au travail, portant majoritairement sur la charge mentale et les risques psycho sociaux .
À ce sujet nous vous rappelons l’existence de soutien des personnels et l’importance des déclarations sur ces registres pour signaler les risques liés aux difficultés rencontrées dans votre vie professionnelle.(mode d'emploi dans cet article)
L’UNSA éducation a demandé une nouvelle fois que les membres du CHSCT aient accès à ces informations.

 

2) Bilan et perspective de reprise

En nous appuyant sur les remarques que vous nous avez transmises via le formulaire ou en direct par téléphone, nous avons interrogé l'administration sur plusieurs points.

 

L’UNSA éducation a regretté que l’existence du document unique d’enregistrement des risques (DUER) spécial Covid - qui présente en 3 pages les consignes du protocole sanitaire) n'ait pas été communiquée au personnel autrement que par "Partage" et par votre organisation syndicale, voir ici  

 

L’UNSA éducation a proposé que les informations de ce type soient relayées dans les notes des IEN aux directeurs  
Nous vous rappelons le rôle des assistants de prévention dans les canaux de diffusion des DUER et sur les sites de circonscription.

 

L’UNSA éducation s'étonne que le DUER ne permette pas de remontées statistiques mais soit seulement à usage interne pour préparer la reprise et informer le cas échéant l'IEN ou les collectivités des dysfonctionnements à corriger.

 

L’UNSA éducation demande dans quelle mesure les masques personnels peuvent être utilisés à l’école. Il est confirmé que seuls les masques chirurgicaux ou les masques tissus étiquetés AFNOR peuvent être utilisés. Les masques "fabrication maison" sont proscrits.

L’UNSA éducation a signalé l’absence de la norme NF EN 14476 sur les gels fournis par l’éducation nationale  : c’est un gel préparé par la faculté de pharmacie de Nancy qui respecte les proportions d’alcool nécessaire, selon ce texte de l'ANSM (agence nationale de sécurité du médicament ), dont je vois en le recherchant qu'il date de 2009 et concerne la grippe H1N1.

Pour les AESH, il faut bien évidemment se référer aux consignes du protocole sanitaire et à leur contrat. Les masques leur sont bien évidemment fournis par l’éducation nationale. Madame l'IEN ASH dit qu'il est possible d'avoir aussi une visière (voir avec la cellule école inclusive)
En l’absence de l’élève accompagné, il est confirmé que l'AESH aide d'autres élèves (qu’ils soient en situation de handicap ou non) mais ne s’occupe a priori ni du ménage ni des photocopies...
Pour toute question, il convient d’interroger l’IEN ASH ou la cellule école inclusive
.
Rappels : la présence des parents à l’école est interdite, même dans le cadre des ESS et des EE, même hors horaire scolaire. C’est donc la visioconférence qui devient le mode de communication avec les familles. (+MODIFICATION AU 27 MAI /protocole sanitaire, voir en bas de cet article)
L’UNSA éducation a relayé vos inquiétudes au sujet de la rentrée du 2 juin. En effet si à l'heure actuelle 25 % des élèves sont à l’école, on peut imaginer que ce nombre va au moins doubler avec la reprise de l’activité professionnelle des parents en juin.
Certes, il existe quatre modalités d’accueil :
–en classe
–en étude (ce qui pose le problème de la surveillance et concerne plutôt le collège)
–"en alternance" à la maison
– en "2S2C", c'est à dire "Santé Culture Civisme" pendant le temps scolaire, avec la participation de membres extérieurs (commune, association…) et une convention simple entre la collectivité et le Dasen.
Les conseillers pédagogiques procèdent au recensement des associations car le réseau existe. 
Mais l'UNSA Education signale que le délai est court, et qu'une généralisation ne saurait se faire avant septembre ce qui pose un réel souci d'accueil au 2 juin.

Au 2 juin, les personnels en situation de télétravail pour raisons de santé restent en télétravail.

Les collègues parents d’enfants de moins de 16 ans reprennent  la classe. (Voir notre article "télétravail et garde d'enfants")

L’UNSA Education a aussi demandé :

- du temps de prérentrée
- une organisation en télétravail pour accompagner les enfants à la maison et soulager les collègues en classe.

PROTOCOLE SANITAIRE page 9

Les parents Ils sont informés clairement, .....o de l’interdiction de pénétrer dans les bâtiments de l’école

page 25

Proscrire l'accès aux bâtiments à toutes personnes externes à l'école (parents, autres accompagnants, etc.). Privilégier l'accompagnement par petits groupes d’élèves jusqu'à la classe par un personnel enseignant ou non enseignant de l'école. (alors est-ce seulement les entrées et sorties d'élèves ? )

mais page 53 (semble laisser une marge de manoeuvre..)

Accueil de parents  Privilégier la communication à distance.  Privilégier l’accueil des familles en extérieur ou espace ouvert en faisant respecter la distance de protection (plus d’un mètre entre les personnes)

Voici notre déclaration UNSA EDUCATION  :

Les écoles et les établissements scolaires ont commencé à rouvrir.

Dans cet environnement au degré d’incertitude inédit, la concertation est essentielle. En effet, cette reprise s’effectue après des semaines chaotiques en termes de pilotage et d’annonces de la part du ministère de l'Éducation nationale.

Elle s'est inscrite dans un double cadre : national, en termes de normes sanitaires et d'objectifs pédagogiques, et local pour l'organisation de chaque établissement.

Nos collègues, déjà éprouvés par des semaines de confinement parfois difficile à titre personnel, et toujours difficile sur le plan professionnel, se seraient bien passés de la tension générée par des annonces soient hâtives, soient tardives ou contradictoires.

Et pourtant, dans ces conditions difficiles et stressantes, les personnels de l’éducation sont au rendez -vous. Ils font leur maximum quel que soit leur métier en télétravail ou en présentiel pour assurer le service, pouvoir mettre en place le processus de réouverture quand c’est possible, pour accompagner au mieux les élèves et donner du sens à un retour en classe.

Nous tenons à souligner le travail des IEN et des conseillers pédagogiques dans cette organisation bien particulière, allant de  la mise ne place des pôles d'enfants de soignants, à la distribution de masques en passant par le lien avec les mairies ou la mise en place d'outils de continuité pédagogique. Nous constatons l'investissement des directeurs et la charge qui a été, et est encore, la leur dans cette reprise aux normes sanitaires contraignantes. 


Dès le départ, l’UNSA Éducation a posé la sécurité sanitaire comme essentielle et préalable et il faut que ce soit le cas pour que des réouvertures se fassent. Le temps court de préparation dans les écoles par rapport aux collèges a ajouté là encore de la tension inutile.

Certes, cette reprise était sans nul doute une équation sans solution parfaite dans la complexité du moment, raison de plus pour sécuriser les personnels par des consignes claires et qui reprennent la bienveillance annoncée par le ministre et le président de la République.

Dans cette période marquée par les craintes, les peurs, il faut rassurer et ceci passe par de la clarté des informations. Nous regrettons par exemple que, sauf erreur de notre part, suite au précédent CHSCT, ​l'information d'utiliser​ le DUER en 3 pages n'ait pas été envoyé​e​ aux écoles et aux directeurs mais seulement diffusé sur Partage. C'est pourtant un document qui permet aux équipes de travailler ensemble à l'organisation de la reprise.

Cette crise a mis en exergue la complexité de l'organisation de l'éducation : aux maillons de l'Éducation nationale, il faut ajouter le rôle des collectivités territoriales, des associations en charge du temps périscolaire, ainsi que les corps intermédiaires que sont les organisations syndicales et les associations de parents d'élèves. La concertation, avec un tel nombre d'acteurs, est effectivement complexe, mais là aussi indispensable à une remise en route efficace et sereine des établissements.

Le retour de nos collègues sur cette reprise est plutôt positif mais l'inquiétude est grande avec la perspective d'un retour d'élèves important au 2 juin, ce qui implique une nouvelle organisation lourde et compliquée à mettre en œuvre, alors que celle-ci vient seulement d'être mise en place, et a  nécessité  beaucoup d'investissement sur le temps personnel. Comment préparer cette nouvelle rentrée ? quel temps sera donné pour contacter à nouveau les familles, organiser la répartition des élèves en groupes, le roulement de ces groupes... ? Y aura-t-il un système de journée banalisée en prérentrée ? les directeurs seront-ils déchargés de classe comme le propose la circulaire ministérielle ? il faut des réponses claires pour nos collègues directeurs et pour les équipes.

Une vraie question est également celle du télétravail. Comment faire pour que les élèves qui ne seront pas accueillis faute de place dans les classes ou que les parents voudront garder à la maison continuent à bénéficier de la continuité pédagogique ?

Pas de double travail : l'enseignant en classe ne peut ni ne doit organiser un télétravail tel qu'il le pratiquait pendant le confinement. Mais les enseignants ne veulent pas laisser les élèves sans travail ou sans aide pour le faire ! Dans les écoles où tous les enseignants ont repris en présentiel, il faut donc jongler entre la classe et le protocole sanitaire très exigeant à appliquer, la classe à distance...Se démultiplier ainsi est épuisant...

Cette double tâche : présentiel et envoi des documents aux enfants restant à la maison a une incidence forte sur la vie personnelle et les risques psycho sociaux, car chacun veut faire au mieux, le travail est augmenté et la charge mentale est lourde.

Il faut organiser un suivi à distance, avec le télétravail d'un collègue pour assurer le suivi des élèves restés à domicile (selon les demandes des enseignants de ces élèves : lecture par téléphone, réponses aux questions des parents, classes virtuelles....) 5 semaines d'école pour deux ou trois groupes, ça fait peu de temps en classe, 

Pour les collèges et les lycées, la préparation est en route, avec là aussi un investissement fort des équipes de direction​, pour accueillir au mieux les élèves et les personnels.

Dans les semaines qui viennent, il faudra préparer la rentrée de septembre. Elle ne pourra se faire qu’en tenant compte de cette crise exceptionnelle, de ces conséquences, des inégalités accrues pendant cette période, et des expériences faites en ce moment. Nous demandons que ces conditions de travail particulières soient l'objet de nos prochains CHSCT.

 L’UNSA Éducation représente l’ensemble des personnels de l’éducation, et entend à ce titre continuer à prendre toute sa place pour les représenter et les protéger, dans ces moments où chacune et chacun doit faire avec une situation souvent peu satisfaisante et très dégradée par rapport à l’ordinaire et dont le sens pédagogique ou éducatif est questionné.