Retour à l'article normal

SE-UNSA 84


 Par SE-UNSA 84
 Le  dimanche 2 janvier 2022

Rentrée du 3 janvier : appréhension, incompréhension et tension

 

Alors qu’en reprenant les mots du ministre de la santé on assiste à « un tsunami » du nombre de contaminations, il est insupportable pour les personnels d’avoir le sentiment que notre gouvernement vit en dehors de la réalité des écoles et établissements scolaires.
Avant les vacances scolaires, la situation de désorganisation était déjà très importante avec une situation épidémique pourtant moins défavorable. Les prochaines semaines s’annoncent difficiles.

Il y a une réelle inquiétude sur la capacité de l'Ecole à tenir jusqu'au vacances de février.

Les annonces tardives et incomplètes renvoient un sentiment de mépris des acteurs de l’éducation. Cela ne surprend malheureusement plus mais exaspère dangereusement :
• manque de considération et surtout de protection des personnels ;
• propos vagues voire contradictoire du ministre  cette semaine, avec une mise à jour de la Foire aux questions le 31 décembre puis une nouvelle le 2 janvier (à voir ici) et des précisions attendues la semaine de la rentrée (cas des contacts intra-familiaux par exemple) ;
• certaines décisions connues par voie de presse dimanche matin ;
• absence d’anticipation sur les moyens en remplacement, sur les mesures d’amélioration de la qualité de l’air, sur une politique de tests et de tracing cohérente ;
• les personnels agissent avec volonté depuis le début de la crise mais se sont sentis bien peu soutenu dans les faits ;
• absence de délai donné pour mettre en place ce nouveau cadre ;
• la nouvelle charge de travail qui va incomber aux directrices et directeurs quant à la vérification des attestations sur l’honneur ;
• le maintien de la consigne de cumul enseignement présentiel/distanciel, en fonction des résultats des tests des élèves.


L’UNSA Éducation a toujours affirmé sa volonté de tout faire pour maintenir les écoles, les collèges et les lycées ouverts. C’est essentiel pour nos élèves, en particulier les plus fragiles. L’État doit s’en donner les moyens.
Pour l’UNSA Éducation, il n’est pas possible de faire de « l’école ouverte » un dogme absolu qui ferait de tout questionnement, toute demande, toute critique une opposition au bien être des élèves.
Ce refrain de l'école ouverte ne permet pas de balayer les réalités du quotidien.
Le gouvernement ne réfléchit pas en "comment faire pour réduire l'épidémie, protéger les personnels et les élèves" mais en "comment faire pour afficher le moins de classe fermée possible et ne pas montrer le manque de remplaçant ".
La dernière FAQ précise d'ailleurs que on ne fermera plus dès 3 cas mais qu'il faudra un « très grand nombre de cas » pour des mesures complémentaires ! Cette nouvelle règle est fort inquiétante, elle témoigne à la fois d’un allègement des mesures de protection et ajoute à nouveau du flou sur le degré des décisions à prendre.

L’UNSA Éducation demande aujourd’hui des mesures adaptées et volontaristes :

  •  de tests cadrés par une logique de santé publique, y compris en milieu scolaire, et avec des moyens adaptés ;
  •  d’équipements en capteurs de CO2 et de purificateurs d’air ;
  •  de procédures qui tiennent compte des nécessaires délais de précaution et de gestion lorsqu’il y a des élèves positifs ;
  •  de fourniture de masques protecteurs pour les personnels,
  •  de recrutement de personnels sur listes complémentaires et également de contractuels jusqu’à la fin de l’année scolaire, ainsi que de recrutement d’assistants d’éducation ;
  •  de priorisation de l’activité avec le report de tout ce qui n’est pas essentiel (réunions, rédactions de projets, formations, enquêtes…) à la gestion de crise ;
  • supprimer la consigne du cumul enseignement présentiel/distanciel.

L'UNSA a déposé un préavis de grève à compter du 03/01/2022, et n'hésitera pas à avoir recours  ce moyen (voir cet article)
 
Face à une situation particulièrement difficile, l’UNSA Éducation n’a pas la prétention de dire quelle doit être la politique globale de santé publique.
Elle demande simplement, dans le discours et dans les décisions, cohérence, clarté et considération pour les personnels de l’éducation.
Au-delà des nécessaires protections face au virus, il faut que les consignes, leur faisabilité et le rythme soient respectueux des personnels.

Alors que 2022 est aussi une année importante de la vie démocratique de notre pays, aux côtés de chacune et de chacun, aux côtés de l’École, le SE-Unsa revendique les moyens de pouvoir mieux vivre nos métiers.