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SE-UNSA 84


 Par SE-UNSA 84
 Le  lundi 14 septembre 2020

Évaluations CP/CE1 : le SE-Unsa obtient une compensation de 6 heures + questionnaire confinement facultatif

 

 

Évaluations CP/CE1 :
le SE-Unsa obtient une compensation de 6 heures

En réponse au courrier du SE-Unsa, le ministère accorde une compensation de 6 heures sur les APC (voir ici).
 
La saisie des résultats des évaluations nationales de CP et CE1 est une surcharge de travail pour les enseignants.
Le SE-Unsa a écrit au ministre pour lui demander une compensation horaire pour tous les enseignants concernés.
Grâce à cette intervention, le SE-Unsa a obtenu que 6 heures soient dégagées, soit une heure de plus que les années précédentes. Elles permettront aux enseignants de disposer de temps pour la saisie des réponses des élèves.
Ces 6 heures seront à déduire des 36 heures d’APC (activités pédagogiques complémentaires).
 
Le SE-Unsa se félicite de cette réponse ministérielle qui compense en partie la surcharge de travail liée à ces évaluations.
 
Cependant, cette compensation du temps de saisie laisse de côté les collègues déchargés d’APC. Elle ne répond pas non plus à la situation des enseignants de CP qui doivent faire passer ces évaluations à deux moments de l’année.
Le SE-Unsa a demandé que leur compensation soit doublée, le ministère n’a pas répondu à cette problématique.
 
Pour le SE-Unsa, tous les enseignants concernés doivent bénéficier d’une compensation adaptée. Le SE-Unsa en formule la demande dans tous les territoires.
 
Le SE-Unsa continue par ailleurs à œuvrer pour que les évaluations deviennent de véritables outils au service des élèves en difficulté et des enseignants.
Cela devra passer par exemple par la création d’un comité de suivi.
 
En savoir plus

> Évaluations nationales CP/CE1 : Ce qui change à la rentrée 2020
 
> Ressources en ligne :

Évaluations : questionnaire confinement facultatif

Le SE-Unsa a adressé un courrier à la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) pour demander que les enseignants soient explicitement mis au courant du caractère facultatif du questionnaire sur le vécu du confinement ajouté aux évaluations et qu’ils puissent ainsi décider de ne pas l’administrer.
 
Le SE-Unsa a dénoncé ce questionnaire (lire notre article) du point de vue éthique et déontologique et questionné l’usage qui pourrait être fait des réponses.
 
En effet, les questions portent sur l’intimité des enfants et sur la vie dans leur famille. Les réponses sont binaires et peuvent mettre en difficulté les enfants. Si de telles questions ont un sens dans un échange individuel avec le psychologue de l’Éducation nationale, elles n’en ont pas dans un questionnaire national. Les réponses n’ont clairement aucun intérêt pour l’action pédagogique des enseignants.
 
Quant à la question posée aux enseignants sur la fréquentation de l’école par les élèves après la réouverture administrative en mai, comment y répondraient-ils quand les élèves étaient scolarisés dans une autre école ? Et comment y répondre quand la fréquentation est liée à l’organisation même de la reprise ?
 
Il faut aller chercher dans la rubrique Protection des données sur le site Éduscol pour trouver une note aux familles qui indique le caractère facultatif de ces questions (voir ici). Cependant, elle ne donne pas de mode d’emploi en cas de désaccord.
 
Le SE-Unsa exige une information claire sur ce questionnaire facultatif ainsi que le respect de la déontologie la plus élémentaire. Il soutiendra les enseignants qui feront le choix de ne pas l’administrer à leurs élèves.
 

Des évaluations peu utiles, déconnectées des besoins du terrain

les évaluations nationales, qui ont toujours suscité des critiques, semblent encore plus crisper les foules cette année.
Il y a un fossé qui sépare les enseignants et leurs attentes pour cette rentrée difficile.

Ces évaluations sont peu exploitées car peu exploitables, déconnectées du terrain et prennent beaucoup de temps. Le dispositif ne répond pas aux attentes et aux besoins des enseignants et de leurs élèves à la rentrée 2020, une rentrée très particulière où la priorité sera de renouer avec les apprentissages collectifs dans un climat de bienveillance réelle.
Ces évaluations n’ont qu’une faible utilité pour déceler des élèves en difficulté qui n’auraient pas déjà été repérés.

Il y a bien trop de biais dans les conditions de passation et d’effets pervers possibles quant à l’exploitation brute pour en faire l’outil d’une évaluation nationale de performance du système éducatif et le seul déterminant de l’action pédagogique globale.
Nous doutons encore de la pertinence de certains exercices. Si certains items sont massivement échoués, cela ne montrera pas la faiblesse des élèves mais la faiblesse des exercices.
Des résultats négatifs aux évaluations ne présagent pas de la suite de la scolarité de l’élève.

Il faut dédramatiser pour les élèves, les familles, les enseignants, en ne donnant qu’une importance limitée au protocole ;

ces évaluations servent surtout à la communication du ministre : Elles sont utilisées comme des indicateurs afin de piloter l’Education nationale. Et cette année, elles vont sûrement montrer l’effet du Covid-19 sur les élèves, ce que l’on savait déjà.

Qu’est-ce que les évaluations administrées l’an dernier ont changé aux pratiques des enseignants au premier trimestre ? Rien, tout le monde en convient.
Qu’ont-elles appris aux maîtres qu’ils ignoraient à propos de leurs élèves ? Pas beaucoup plus.
Quelles remédiations originales ont-elles permises ? Aucune, même l’inspection générale de l’Éducation nationale le reconnait.



 Il aurait fallu une politique nationale pour répondre aux effets de cette crise, comme dans les autres pays.
On réclame une vraie politique en termes de matériels informatiques et numériques pour pouvoir réagir très vite en cas de fermeture d’une école ou de nouvelle crise
Mais aussi, et surtout, des moyens humains pour combler les retards.
Les missions de soutien et de remédiation aux élèves en difficultés relèvent des compétences des enseignants spécialisés E et G alors que de fortes menaces pèsent sur les Rased.
En effet, pour respecter les commandes ministérielles (CP/CE1 à 12 en REP et REP+, pas de fermeture en zone rurale, classe de GS à 24), les autres classes ont vu leurs effectifs grimpées et ce sont les enseignants qui ne sont pas face à une classe qui ont vu leur poste supprimé.
Et pourtant c'est de cela qu'il y avait besoin, plus que d'évaluations nationales.