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SE-UNSA 84


 Par SE-UNSA 84
 Le  jeudi 7 mars 2013

Déclaration préalable de l’UNSA Education au CDEN du 7 mars 2013

 

 

Ce CDEN se déroule dans un contexte national où des orientations capitales pour le système éducatif sont en train de se dessiner.

L’an passé l’Unsa Education n’avait de cesse de marteler à chaque instance : Il faut que cela change ! La loi d’orientation et de programmation présentée par le ministre Vincent Peillon est une première étape de rupture. Nous avons des signes de changement avec la programmation de 60 000 créations de postes pour les 5 années à venir. Nous avons des signes de ce changement, dans le renforcement de la continuité éducative entre l’école et le collège, dans l’affirmation d’un socle commun aux contenus et à l’évaluation repensés, socle commun qui constitue la colonne vertébrale de la scolarité obligatoire. Nous avons des signes de ce changement, en recréant les conditions d’une véritable formation professionnelle des enseignants.

Le sujet principal de préoccupation est celui des rythmes pour les rentrées prochaines. La question sensible touche des intérêts multiples et souvent divergents : ceux des collectivités, ceux des familles, ceux du monde associatif, ceux de la puissante industrie du tourisme, ceux des enseignants aussi pour ne citer que ceux-là.

 

Depuis la publication du décret révisant l’organisation de la semaine scolaire, nous affirmons qu’aucune mesure ne doit être prise sans les enseignants, sans les conseils d’école. L’organisation du temps scolaire est éminemment pédagogique : le Conseil d’école doit être l’instance de concertation de proximité. Aucune décision ne doit se prendre sans cette instance.

Cette réorganisation, pour ceux qui la choisissent, doit être le résultat de discussions et concertations.

 

Nous entrevoyons notamment plusieurs difficultés :

  • l’utilisation des locaux, des classes, durant les temps péri-scolaires ;

  • une pause méridienne allongée est notamment largement contesté par les enseignants. Alors que les discussions ne font que débuter, des mairies envisagent trop rapidement de résoudre l’équation par un allongement de la pause méridienne. Si cela peut avoir du sens lorsque des activités péri-éducatives adéquates et de qualités seront proposées, trop souvent cela se résumera à du temps libre surveillé dans la cour ou sous le préau les jours de pluie. Dans ces conditions, plus question de trouver par la suite en classe le pic de vigilance identifié par les chronobiologistes. Les élèves reviendraient en classe énervés et il faudrait beaucoup de temps pour récupérer les capacités des uns et ce sera impossible pour d’autres. Le bénéfice de 5 matinées d'apprentissages plutôt que 4 serait hypothéqué par des après-midis dégradés. La pause méridienne rallongée ne peut donc être la solution de facilité.

 

Une autre difficulté, pour laquelle des réponses doivent rapidement être apportées par le Directeur Académique, concerne les opérations de mouvement des enseignants, du fonctionnement des temps partiel et des remplacements.

 

 

Pour les écoles qui entreront dans le dispositif dès 2013, le Ministre a accédé à notre demande qui était de dégager du temps pour les personnels afin de permettre réflexions et dialogues : nous saluons cette décision. Les écoles qui font ce choix doivent avoir du temps pour construire un projet articulant conditions de travail de nos collègues et conditions d’apprentissages des élèves. Nous demandons également de déduire du temps de travail (aide personnalisée ou animations pédagogiques) les réunions que nos collègues ont faites ou feront sur ce sujet.

Un comité de suivi doit également être mis en place.

 

Sur la refondation, nous attendons encore des avancées sur l’indispensable reconstruction des RASED, la direction d'école, ou encore l’éducation prioritaire. Nous demandons toujours la création de l’ISOE pour les professeurs des écoles. La question du pouvoir d'achat reste également posée.

Pour l’ensemble des personnels, il est nécessaire d’obtenir maintenant des signes concrets d’amélioration des conditions de travail et une valorisation des différents métiers.

 

Concernant les mesures de carte scolaire en Vaucluse, notre département connaît enfin une dotation positive du nombre de poste (+ 38). Cependant des problèmes vont subsister.

Avec 33 suppressions dans les RASED l’an passé (et même 54 en 4 ans), et malgré les quelques créations de juin 2012, les RASED se retrouvent en très grande difficulté. Le projet présenté les concernant n'est pas suffisant, plus de créations de postes de maîtres E et G notamment sont nécessaires.

Comme nous l'avons déjà dit, la faible dotation des RASED et l’absence de départs en formation vont finir ce que tout le monde craint : la destruction du réseau d'aide.

Une clarification sur l’avenir des RASED est donc urgente. Il est grand temps qu'ils retrouvent les moyens d’aider efficacement, sur tout le territoire, les enfants qui en ont le plus besoin. Et actuellement, ils sont en nombre insuffisant ...

Concernant la mise en place du « plus de maîtres que de classes » et de la « scolarisation des moins de 3 ans », nous avions demandé que toutes les écoles reçoivent une circulaire décrivant les conditions et indiquant la possibilité de faire un projet. Nous souhaitons que ces dispositifs se mettent en place de manière transparente et efficace, et avec des critères clairs (notamment en terme matériel et d'encadrement pour la scolarisation des moins de 3 ans). Nous soutenons ce type de poste, que nous demandons depuis longtemps, mais cela ne doit pas se faire au détriment des autres classes.

A ce titre, certaines écoles devront être étudiées avec la plus grande attention. Une moyenne d'élève par classe en dessous des seuils que vous avez défini peut cacher des situations complexes (seuils d'ailleurs encore trop élevé en maternelle notamment) : des classes peuvent tout de même se retrouver avec de nombreux élèves, ou avec des organisations pédagogiques complexes, des écoles font face à des publics comparables à l'éducation prioritaire sans être considérées comme ces écoles...

Concernant la création de brigade de formation continue, cela peut être intéressant et répondre à un besoin. il faudra cependant être attentif à la définition de ces postes et à leur attractivité lors de la transformation des postes de TR existant, par ailleurs pas assez nombreux. Pour nous ces créations devraient se faire de manière progressive, avec un bilan intermédiaire, pour éviter des écueils.

La création de postes de référents était indispensable, tout comme celle de maîtres formateurs. Une clarification et un suivi sur les postes de maîtres formateurs itinérants est également nécessaire.

Pour l'UNSA-Education, les décharges bonifiées pour les écoles RAR et RRS, tel que le prévoit le protocole d'accord de mai 2006 toujours en vigueur, doivent être maintenues. Ces décharges sont indispensables au bon fonctionnement de ces écoles. Le régime de décharges des autres écoles devraient également être revu, proposition que nous portons au niveau national.

L’UNSA-Éducation restera vigilante aux conditions de travail des enseignants, et ainsi par ce biais à la réussite de tous les élèves

En conclusion, nous sommes favorables aux changements à condition qu’ils ne s’opèrent pas sans nous et s’ils nous permettent de reconstruire notre Ecole collectivement.