SECTION SE-Unsa du VAUCLUSE - 5 RUE FAVART - 84000 AVIGNON
Tél. 07 83 37 96 87 - Por. 06 29 58 79 99 - 84@se-unsa.org
Question
Mon Ă©cole n'a pu ĂȘtre chauffĂ© correctement, des tempĂ©ratures se situant aux environs de 15 degrĂ©s ont Ă©tĂ© enregistrĂ©es dans certaines salles. Existe-t-il des textes fixant des seuils de tempĂ©ratures en dessous desquels il serait dĂ©conseillĂ© d'assurer les cours ?
Que faire ?
RĂ©ponse
Aucun texte officiel ne fixe actuellement de seuil de température à l'intérieur des locaux scolaires, en dessous duquel il serait déconseillé d'assurer les cours. Il appartient au Maire (et non à l'IEN), en liaison avec les autorités académiques, de prendre ou non la décision d'interrompre l'enseignement par période de grand froid, lorsqu'un fonctionnement défectueux des installations ou leur inadaptation à des températures rigoureuses inhabituelles pour la région ne permettent pas d'assurer le confort nécessaire (mais le Préfet peut retoquer la fermeture).
Que faire en cas dâambiance de travail dans lesquelles les valeurs thermiques sont trĂšs sensiblement infĂ©rieures Ă 20°C ?
Un document "usages et précautions en cas de fortes variations de température" élaboré par le CHS-CT du Vaucluse est à télécharger en cliquant ici.
Il convient en premier lieu de se rapprocher de la mairie en cas de panne des Ă©quipements.
Un signalement Ă travers le registre de sĂ©curitĂ© auprĂšs du ComitĂ© dâHygiĂšne et de SĂ©curitĂ© â Conditions de Travail (CHS-CT) est indispensable.
Il est également nécessaire d'envoyer une fiche SST par mail à votre IEN, avec copie à votre assistant de prévention, à secretaire-chsctd84@ac-aix-marseille.fr et à 84@se-unsa.org
En effet, Lâemployeur est tenu par le Code du travail (article L4121-1 et suivants) de prendre « les mesures nĂ©cessaires » pour « protĂ©ger la santĂ© physique » de ses salariĂ©s, quels que soient leurs contrats (CDI, IntĂ©rim, saisonniersâŠ). Il « veille Ă l'adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances », tel quâune chute de tempĂ©rature.
En cas dâinaction prolongĂ©e de la hiĂ©rarchie, le droit de retrait peut ĂȘtre exercĂ©.
Un travailleur peut exercer son droit de retrait et ainsi refuser de travailler sâil constate un « danger grave et imminent pour sa vie ou sa santĂ© » ou un dĂ©faut « dans les systĂšmes de protection » (art L.4131-1). Il doit prouver que ses inquiĂ©tudes se fondent sur un « motif raisonnable » et alerter son employeur. Exercer de maniĂšre lĂ©gitime, le droit de retrait nâentraĂźne ni sanction ni retenue de salaire (attention un droit d'alerte est nĂ©cessaire avant le droit de retrait, voir cet article).
Que dit le Code du Travail ?
Rappelons que les obligations du Code du Travail sâappliquent aussi Ă la Fonction Publique depuis le dĂ©cret du 2011.
Art. R. 232-6 (D. n° 87-809, 1er oct. 1987) - Les locaux fermĂ©s affectĂ©s au travail doivent ĂȘtre chauffĂ©s pendant la saison froide.
Le chauffage doit ĂȘtre assurĂ© de telle façon qu'il maintienne une tempĂ©rature convenable et ne donne lieu Ă aucune Ă©manation dĂ©lĂ©tĂšre.
Art. R. 232-6-1 (D. n° 92-333, 31 mars 1992) - La température des locaux annexes, tels que locaux de restauration, locaux de repos, locaux pour le personnel en service de permanence, locaux sanitaires et locaux de premiers secours, doit répondre à la destination spécifique de ces locaux.
Art. R. 235-2-9 (D. n° 92-332, 31 mars 1992) - Les équipements et caractéristiques des locaux de travail doivent permettre d'adapter la température à l'organisme humain pendant le temps de travail, compte-tenu des méthodes de travail et des contraintes physiques supportées par les travailleurs, sans préjudice des dispositions du code de la construction et de l'habitation relatives aux caractéristiques thermiques des bùtiments autres que d'habitation.
Art. R. 235-2-10 (D. n° 92-332, 31 mars 1992) - Les équipements et caractéristiques des locaux annexes, et notamment des locaux sanitaires, des locaux de restauration et des locaux médicaux, doivent permettre d'adapter la température à la destination spécifique de ces locaux, sans préjudice des dispositions du code de la construction et de l'habitation mentionnées à l'article R. 235-2-9.
Locaux fermés affectés au travail :
R. 4223-13 du Code du Travail : « Les locaux fermĂ©s affectĂ©s au travail doivent ĂȘtre chauffĂ©s pendant la saison froide. Le chauffage doit ĂȘtre assurĂ© de telle façon quâil maintienne une tempĂ©rature convenable et ne donne lieu Ă aucun Ă©manation dĂ©lĂ©tĂšre. »
Les obligations de lâemployeur : Lâemployeur doit prendre des mesures concernant :
Les inspecteurs du travail peuvent rĂ©aliser des contrĂŽles inopinĂ©s pour vĂ©rifier le respect des obligations rĂ©glementaires. En cas de manquement Ă ses obligations, lâemployeur peut se voir notifier une mise en demeure et des sanctions pĂ©nales dans certains cas.
Quelle est la température "convenable" ?
S'il nây a pas de texte du Code du Travail sur cette question, trois sources donnent des valeurs approchantes indicatives :
LâANACT
Une Ă©tude de FĂ©vrier 1983 recommandait les valeurs indicatives suivantes pour la tempĂ©rature (sĂšche) de lâair, sachant que la sensation de chaleur est accrue par lâintensitĂ© de lâeffort physique liĂ© au travail :
21 à 23°C pour un travail sédentaire en position assise
19°C pour un travail physique léger en position assise
18°C pour un travail physique léger en position debout
17°C pour un travail physique soutenu en position debout
15 à 16°C pour un travail physique intense
LâINRS
La brochure sur la conception des lieux de travail (ED718) indique :
TempĂ©ratures de lâair dans les locaux :
- de 18 à 20°C (activités physiques légÚres)
- de 15 à 17°C ( activités physiques intenses)
- de 20 à 23°C ( dans les douches, vestiaires)
Au-delĂ de 30°C, la fatigue devient excessive quelle que soit lâactivitĂ©.
La Direction des Relations du Travail a donné les indications suivantes concernant un travail de bureau, sans activité physique ni déplacements :minimum 20°C, optimale 21°C, Maximum 24°C.