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SE-UNSA 81


 Par SE-UNSA 81
 Le  vendredi 27 mars 2020

La vie « sans contact »

 

A la fin de cette deuxième semaine, confinés dans l’urgence, avec une crise sanitaire qui s’aggrave, il convient de graduer les priorités.

D’abord, préserver nos vies

Il faut dire et assumer que préserver la vie des personnels et de l’ensemble des citoyens est plus important que d’assurer parfaitement la continuité pédagogique.
Il n’y aucun intérêt, ni aucune obligation pour les enseignants à aller à leur école, leur collège ou leur lycée. Ils ne doivent pas non plus envoyer personnellement par la poste les cours ou documents aux élèves.
Distribuer une inscription en 6e ou quelques photocopies ne vaut pas de risquer sa vie et celles des autres.
Il faut aussi correctement protéger les volontaires - nombreux - qui accueillent les enfants de soignants.
Le SE-Unsa l’a répété à la secrétaire générale de l’IA et demandé qu’une information soit donnée en ce sens à tous les personnels…
Nous l’avons écrit publiquement à notre ministre, l’Unsa et tous les syndicats, pour être soutenu et avoir « confiance »… (Voir >ICI<
 )

Ensuite, accepter la réalité
Nous sommes maintenant tous conscients (à l’exception de notre ministre) que le travail pour assurer la « continuité » est long, fastidieux et imparfait. La sortie récente de la porte-parole du gouvernement au sujet des enseignants qui ne travaillent pas et qui pourraient aller cueillir des fraises montre bien la méconnaissance de la situation réelle et le mépris à la fois pour les professeurs mais aussi pour les agriculteurs.
« On fait ce qu’on peut » mais, nous laissons forcément certains au bord du chemin malgré toute la bonne volonté et les efforts engagés. Nous ne sommes pas responsables des conditions de travail des enfants dans les familles, ni de leur engagement à faire vivre cette continuité pédagogique.
Oui, cette période rend flagrante et insupportable les inégalités qui vont encore s’accroître. Et le retour dans les classes, quand il aura lieu, sera très difficile. Certains élèves auront fait tout le travail, voire, auront fini le programme, d’autres auront à peu près suivi le travail et enfin d’autres n’auront rien fait. Le gouffre créé par ces différentes situation sera une gageure immense pour nous tous.

Bien sûr, rien n’était prêt. Evidement que les serveurs étaient sous dimensionnés, et la multiplication des problèmes techniques va continuer.
Nous n’avons pas tous les mêmes capacités de communication à distance, sans parler des outils des parents, de leur disponibilité…

Et enfin, de l’aide et de la confiance
Les enseignants travaillent, ils travaillent même beaucoup, trop pour certains. Nous faisons au mieux. Mais, M. le ministre, arrêtez de dire que tout va bien dans la « nation apprenante » et réconfortez-nous en ces heures difficiles plutôt que de transformer la situation en clip publicitaire.

Depuis le début de cette crise le SE-Unsa suit la même ligne : être utile à l’école, aux collègues et à la société.
Alors que la crise sanitaire déferle, restons solidaires en restant confinés. Et 
ne vous épuisez pas !