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SE-UNSA 76


 Par SE076
 Le  jeudi 18 juin 2020

21h54 : Camille en a définitivement marre de ce protocole

 

21h54
C’est l’heure à laquelle est parue la version définitive du protocole sanitaire (mise à jour pour application à partir du 22 juin)…

Les équipes ont donc en tout et pour tout 2 jours pour tout réorganiser dans les établissements.

21h54, c’est l’heure à laquelle Camille (P.E et directrice d’école) répond encore à des parents d’élèves pour lesquels elle assure toujours le distanciel en plus du présentiel organisé par rotations dans son école.

21h54, Camille découvre avec stupeur que les mails qu’elle avait déjà reçus de son IEN dans l’après-midi et qui se basaient sur une version parue plus tôt dans la journée sont désormais caduques. (Et oui, les IENs « rament » sans doute eux aussi…)

21h55, Camille s’interroge : A la lecture de cette version, elle n’est pas certaine de bien avoir tout compris : « Dans les écoles élémentaires et les collèges, le principe est la distanciation physique d’au moins un mètre lorsqu’elle est matériellement possible »
Plus loin, elle lit : "L’organisation de la classe à l’air libre est donc une possibilité encouragée."
et enfin « Si la configuration des salles de classe (surface, mobilier, etc.) ne permet absolument pas de respecter la distanciation physique d’au moins un mètre, alors l’espace est organisé de manière à maintenir la plus grande distance possible entre les élèves »

Camille est de plus en plus dubitative *
* vous pouvez remplacer cet adjectif par celui qui s’applique selon votre propre humeur : écœurée, dépitée, énervée…

21h56 : Camille a beau retourner ces passages du texte dans tous les sens, elle ne parvient pas à saisir les contraintes qu’on lui pose.

22h : Camille met la main sur des exemples d’organisation de salles qui sont proposés. Inévitablement, elle se met dans la peau d’une Valérie Damido ou d’un Stéphane Plaza et observe les plans de sa classe qu’elle avait imaginés à la réouverture du 12 mai.

22h30 : Camille réalise que les projections qu’elle a faites pour sa classe ne sont pas réalisables, elle doit tenir compte des issues de secours, du plan d’évacuation et de bien d’autres paramètres.

23h : Camille n’en peut plus. Comme des centaines de milliers d’enseignants, des dizaines de milliers de directeurs-trices, elle en a assez : elle est à bout et les symptômes du burn-out l’envahissent. Demain, elle devra une nouvelle fois contacter les parents, la commune, les services techniques… (liste non exhaustive) pour… une fois de plus, assurer le service après-vente de son Ministre et du Président.

En un mot, elle devra SE DEMERDER.
Il n’y a pas de doute, elle fait le plus beau métier du monde !