Plan d’urgence pour Marseille : De quoi ont vraiment besoin les écoles ?

Monsieur le Président,

Vous semblez avoir pris la mesure du défi à relever pour Marseille et ses écoles en engageant l’Etat à investir plus d’un milliard d’euros pour aider notre ville. 
Mais quand vous annoncez vouloir donner aux directrices et directeurs d’écoles la liberté de choisir les enseignants, vous visez à côté. Cette annonce a eu l’effet d’une douche froide, et un mélange d’incompréhension et de colère s’est emparé des enseignants marseillais.
Sentiment conforté, quand les autorités locales de l’Education Nationale ont demandé aux écoles de fournir des projets innovants en moins d’une semaine. Les enseignants ne sont pas opposés à l’innovation pédagogique par principe, puisqu’ils en font preuve au quotidien, mais ça ne se fait pas dans l’urgence.

Nous vous demandons de donner aux élèves et aux enseignants les conditions d’accueil et d’enseignement à la hauteur de l’ambition républicaine et laïque à laquelle nous sommes très attachés. Et dans beaucoup trop de nos d’écoles, elles sont inacceptables et indignes du service public d’éducation que l’Etat doit à la nation.

Dans ces conditions, sélectionner une cinquantaine d’écoles pour y concentrer une partie des moyens n’est pas la solution. Le SE-Unsa vous demande de ne pas mettre en place ce projet sélectif mais plutôt de faire le choix d’un projet ambitieux qui aidera l’ensemble des écoles marseillaises en fonction de leurs besoins.

Vous voulez investir dans l’école du futur ? Nous nous vous demandons déjà d’investir pour faire fonctionner l’école du présent.

1. Pour le bâti scolaire :
-    Rénover et entretenir les écoles, les batiments comme les cours,
-    Construire de nouvelles écoles.

2. Pour les équipements pédagogiques :
-    Equiper les écoles avec des outils numériques pédagogiques de qualité, en nombre suffisant et avec un accès internet opérationnel,
-    Avoir accès à des équipements sportifs de proximité et en bon état,
-    Augmenter les budgets pour les outils pédagogiques (manuels, jeux, matériels pour la motricité).

3. Pour améliorer l’encadrement et l’accompagnement des élèves :
-    Réduire significativement la moyenne des élèves par classe,
-    Avoir des enseignants remplaçants supplémentaires,
-    Avoir des Accompagnants pour les Elèves en Situation de Handicap (AESH) à la hauteur des besoins,
-    Rétablir de véritables Réseaux d’Aide à la Scolarisation des Elèves en Difficultés (RASED) avec suffisamment d’enseignants spécialisés et de PsyEN,
-    Renforcer les dispositifs pour les enfants allophones arrivants (UPE2A),
-    Recruter des médecins et infirmières scolaires en nombre suffisant,
-    Mettre en place un vrai périscolaire avec des personnels qualifiés,
-    Augmenter le nombre d’ATSEM et leur temps de présence avec les élèves.

4. Pour améliorer le fonctionnement des écoles :
-    Augmenter la décharge de direction des écoles jusqu’à 4 classes,
-    Décharger complètement les directrices et directeurs d’écoles de 5 classes et plus,
-    Créer des vrais postes d’aide administrative pour chaque école,
-    Doter suffisamment les écoles en personnels municipaux pour améliorer l’entretien quotidien des locaux,
-    Sécuriser les abords des écoles,
-    Assurer la gratuité des sorties scolaires.

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