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SE-UNSA 63


 Par SE-UNSA 63
 Le  dimanche 1er décembre 2013

Evaluation des élèves : un rapport pour déchiffrer

 

Un rapport de l’IGEN(*) éclaire les enjeux et les logiques d’évaluation en œuvre actuellement en France, à l’école et au collège. Il appelle à plus de cohérence et de continuité, essentielles pour la mise en œuvre du socle commun.

À l’école primaire, le premier constat est celui d’une variété des dispositifs d’évaluation, avec toutefois la primauté des appréciations littérales. Cette «bonne intention» est «parfois mal maîtrisée». L’évaluation de type «acquis/en cours/non acquis» ou l’évaluation binaire, se développent avec l’avancement dans les cycles. Mais la qualité des appréciations est très variable et les codages utilisés témoignent d’une «grande diversité entraînant parfois de l’incohérence et un manque réel de lisibilité». L’évaluation chiffrée, un épiphénomène selon les rapporteurs, est toujours présente en primaire, notamment au cycle 3. 

Au collège, 418 expérimentations concernaient une évaluation par compétences en 2012, le plus souvent une seule classe dans l’établissement. L’évaluation par compétences permet de «construire un enseignement qui met davantage de sens dans l’acquisition des apprentissages». Les rapporteurs notent les effets positifs sur les pratiques pédagogiques, mais la classe sans note est parfois perçue comme une classe à part, qui peut inquiéter et susciter tensions et incompréhensions. La pérennité des projets est dépendante de la stabilité des équipes, qui s’investissent fortement dans ces projets.

La mission pointe du doigt le «faible degré d’implication des inspecteurs pédagogiques régionaux dans l’accompagnement des équipes», alors que c’est «une condition sine qua non à la poursuite de ces innovations». Les Conseillers académiques en recherche-développement, innovation et expérimentation (Cardie) s’avèrent bien souvent les seuls soutiens.

Le rapport pointe globalement le manque de réflexion pédagogique sur la question de l’évaluation, même si l’introduction du socle commun et de la notion de compétences a fait bouger les lignes.

Les exigences institutionnelles contradictoires, cumulatives, pèsent sur les enseignants (double livret en primaire, LPC et notes au collège). Le cadrage français est défaillant, contrairement aux pays qui ont de bons résultats aux évaluations internationales.

L’évaluation, nœud important de la relation école-famille, reste un enjeu de communication mal maîtrisé, même si les parents font globalement confiance aux professeurs.

Pour l’Inspection générale, au final, les solutions passent par un meilleur «pilotage» des cadres intermédiaires. Mais ces conclusions négligent la nécessité de formation commune, notamment entre professeurs d’école et de collège, et isolent l’enjeu de l’évaluation des élèves des questions d’orientation, de certification, de pratiques pédagogiques. 

(*) Compte-rendu complet et notre dossier sur l’évaluation des élèves sur http://ecolededemain.wordpress.com #sansnotes