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SE-UNSA 63


 Par SE-UNSA 63
 Le  lundi 4 novembre 2013

Rythmes en maternelle : L’AGEEM répond à nos questions

 

Isabelle Racoffier, présidente de l’AGEEM, a accepté de répondre à nos questions au moment où le ministre se dit prêt à retravailler la question de la nouvelle organisation de la semaine en maternelle.

La mise en œuvre de la semaine de 4 jours et demi en maternelle essuie de nombreuses critiques (fatigue importante, enfants déboussolés,...). Ces critiques sont-elles justifiées ?

Pour mettre en place des nouveaux rythmes, il est nécessaire de s’appuyer sur les besoins de l’enfant.

Ce ne sont pas les 4 jours et demi qui sont critiqués à proprement parler, cette organisation qui existait voilà 4 ans ne provoquait pas le désordre d’aujourd’hui, ce sont les organisations inadaptées à de jeunes enfants et à leur vide de sens qui sont en cause.

Quelques exemples négatifs rencontrés sur le terrain :

- des temps périscolaires du matin de 1h30 à 2h, avant l’entrée de la classe (qui est passée de 8h30 à 9h)

- des repas servis à de jeunes enfants entre 12h15 et 12h30 (les plus jeunes ont besoin de repos en fin de matinée, ils s’endorment au cours du repas)

- des activités statiques qui sont proposées durant les Temps d’Activités Péri-éducatif.

Nous pouvons nous interroger sur le sens qu’un enfant peut donner au fait de terminer le temps de classe pour vivre un temps d’animation, très souvent réduit à une demi-heure (après changement de salle et installation) et y pratiquer des activités similaires à celles de la classe avec du personnel peu formé qui change (en raison de la précarité des statuts ou des absences).

Cela ne lui permet pas de prendre « son » temps et de développer l’activité dans laquelle il est engagé.

Quels sont les besoins spécifiques des jeunes enfants à respecter pour une organisation du temps scolaire de qualité ?

Ses besoins physiologiques, de mouvement, de jeu, de sommeil, de repos, de restauration, et les réponses doivent être adaptées à son développement. C’est par le mouvement, la sensation, la capacité à exprimer ses émotions pour construire sa relation à autrui que l’enfant élabore sa pensée.

Quelles recommandations feriez-vous aux différents acteurs (enseignants, collectivités, intervenants péri-éducatifs, parents) pour construire une organisation respectueuse des plus petits ?

Poser une réflexion à partir des besoins de l’enfant avec tous les professionnels qui accompagnent l’enfant sur la journée.

Etablir une charte posant clairement la cohérence éducative (règles de vie, gestion des conflits, utilisation du matériel, langage oral, gestuel et l’approche psychologique) à partir des besoins fondamentaux des enfants:

  • Quels types d’aménagement mettons-nous en place : dans l’école (salle de jeux, espaces moteur dans la classe) à l’extérieur de la classe : cour de récréation (une pour 3 classes) avec des préaux, des jardins potagers, vergers…, des espaces créatifs pour faire de la peinture, musique…) ?
  • Quelles formations relationnelles reçoivent tous les adultes pour apprendre à s’adresser aux enfants que ce soit dans la classe, au restaurant scolaire dans l’ensemble du périscolaire ?
  • Combien d’adultes pour accompagner l’enfant : pendant le temps de classe : un enseignant et une ATSEM par classe (emploi pérenne) + un taux d’encadrement plus important durant la pose méridienne afin :
    • d’accompagner les enfants à respecter les règles d’hygiène (apprendre à se laver les mains, à être autonome aux toilettes), au restaurant scolaire (pour nommer les aliments qui sont dans leur assiette, pour apprendre à utiliser des couverts de manière autonome),
    • d’organiser des temps de repos avec tous les enfants qui le souhaitent (de PS à la GS si nécessaire) ,
    • d’organiser des temps de jeux libres, des moments de détente, de loisir à l’extérieur ou à l’intérieur des locaux,
    • d’accueillir les enfants qui ont déjeuné chez leurs parents.