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SE-UNSA 59


 Par SE-UNSA 59
 Le  mardi 8 septembre 2015

Déclaration à la CAPD du 28 août

 

Monsieur le Directeur Académique,

 

La délégation de Personnel SE-UNSA tient à vous témoigner de sa satisfaction et de son impatience à vous retrouver à l’occasion de cette nouvelle année scolaire.

Oui, nous sommes satisfaits et impatients que cette année commence. Peut-être pourrons-nous enfin poser nos téléphones portables, moins consulter nos messageries électroniques, être un peu moins présents sur les réseaux sociaux, somme toute prendre du repos.

En effet, plus que jamais cette année, nous avons été interpellés sans discontinuer par des collègues en attente d’affectation, d’autres dont l’affectation changeait, des directrices et directeurs qui souhaitaient connaître qui était nommé dans leur école, parfois même des circonscriptions de l’éducation nationale.

Et, en l’absence de toute communication non sollicitée de l’administration, de tout point de situation, dans l’incapacité de joindre vos services de manière satisfaisante, nous n’avons pu que faire patienter ces collègues, semaine après semaine. Nous ne le ferons plus.

 

Quelle était leur demande ?

C’était toujours la même : pouvoir être installés dans les meilleurs délais sur leur poste, certes pour régler des problèmes d’organisation personnelle, mais aussi et surtout pour pouvoir se préparer. Faire connaissance de l’équipe pédagogique, s’enquérir du projet d’école et des projets de cycle, disposer des dossiers de leurs élèves, préparer matériellement leur classe, leurs outils de classe, procéder aux commandes de fournitures, autant de facteurs pouvant garantir la réussite d’une rentrée scolaire.

Le SE-UNSA est prêt à consentir qu’un certain nombre d’événements, certains désormais chroniques comme le report des opérations de carte scolaire, d’autres échappant à votre responsabilité, comme la communication de listes erronées, voire la bonne nouvelle du recours à la liste complémentaire, aient pu perturber la campagne d’affectations sur poste.

Le SE-UNSA est également sensible à votre souci de respecter des critères d’équité dans l’affectation des collègues, notamment stagiaires.

Mais, pour le SE-UNSA, une rentrée réussie n’est pas seulement une rentrée où chacun est à sa place au 1er septembre. Pour le SE-UNSA, une rentrée réussie c’est une rentrée que chacun, en tout cas le plus grand nombre, a pu préparer.

A défaut, c’est accepter que, finalement, les enseignants puissent n’être efficaces  que 2, 3 4 ou 5 jours après la rentrée.

Quel a été, quel aurait pu être le travail de nos militants pendant cette période ? Ce n’est pas le travail de vérification ou d’appréciation d’éléments que vous nous communiquez dans le cadre des CAPD et des groupes de travail. C’est tout simplement de la mise en relation entre ces collègues et l’équipe pédagogique de l’école où ils sont nommés. Si nous le faisons, c’est que personne d’autre ne le fait ou ne peut le faire.

 

Il convient aujourd’hui de s’interroger :

sur les facteurs qui empêchent la campagne d’affectation de se réaliser dans de bonnes conditions,

sur les conditions de la nécessaire mise en relation des collègues avec leurs équipes d’école.

Il faut mener cette réflexion sur le fond, en se préservant des fausses bonnes solutions.

Aujourd’hui, tant la phase informatisée du mouvement que la phase d’ajustement sont tributaires d’éléments externes qui contrarient ces opérations et compromettent le bon fonctionnement de l’école au service de nos élèves.

A notre sens, qu’un certain nombre de postes soient réservés pour l’affectation des stagiaires répond à la nécessité d’accueillir ces jeunes collègues dans de bonnes conditions de professionnalisation. Mais un blocage massif de postes n’est pas la solution. Il convient sans doute de réfléchir avec l’ESPE à l’organisation de la scolarité des stagiaires, non plus sur deux jours, mais sur la semaine.

 

Enfin, et pour témoigner que la situation difficile qu’un certain nombre de collègues vivent aujourd’hui déborde du périmètre du département, nous tenons à vous faire part d’une récente déclaration de Christian Chevalier, Secrétaire Général du SE-UNSA :

« La Refondation pédagogique va de pair avec une refondation du métier d’enseignant. L’enseignant du 21è siècle (majoritairement une enseignante) est un professionnel, expert et dynamique, acteur de sa vie professionnelle et personnelle.

Pourtant, l’Éducation nationale n’en tire aucune conséquence en termes de GRH : elle continue de gérer ses personnels comme une armée composée de 800 000 soldats anonymes, identiques et interchangeables.

La GRH est une question cruciale mais reste ignorée de la rue de Grenelle.

Faisant pourtant tourner la machine au quotidien, les personnels sont considérés comme des rouages anonymes, évoqués principalement en termes de coûts budgétaires ou salariaux. »

 

 

Lille, le 28 août 2015