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SE-UNSA 57


 Par SE-UNSA 057
 Le  lundi 30 novembre 2020

AESH : dire stop à la dégradation des conditions de travail

 

Vous êtes-vous déjà posés la question : « comment je réagirais si je devais travailler chaque jour aux côtés d’un collègue, qui partage mon lieu de travail, qui fait le même nombre d’heures, dont la mission est toute aussi importante et nécessaire que la mienne, mais qui touche un salaire trois fois moindre que le mien ?"...

Vous vous dites : « Impossible ! A travail égal, salaire égal. Un tel écart dans la rémunération générerait incompréhension, rancœur, jalousie, et au final impossibilité de travailler ensemble. »

Et pourtant, la crise sanitaire additionnée à la dégradation de nos conditions de travail, nous feraient presque oublier que c’est déjà le cas. Ces collègues, ce sont les accompagnant.e.s d’élèves en situation de handicap, plus communément appelés AESH ou encore AVS.

Il est vrai que nous n’avons pas la même mission, ni le même niveau d’étude. Mais leur mission en est-elle pour autant moins noble ? Moins nécessaire ? Accepteriez-vous d’être payé.e 3 fois moins que votre collègue ? Accepteriez-vous que l’on vous change votre emploi du temps, plusieurs fois par an sans vous demander votre avis ?

C’est pourtant ce que ces personnels précaires acceptent, pour 770€/mois (en moyenne). Sans formation, en CDD pendant 6 longues années, sans perspectives d’évolutions de carrière sérieuses et totalement absents des mesures de revalorisation annoncées fièrement par notre Ministre début novembre 2020.

Ces personnels subissent depuis des années une dégradation de leurs conditions de travail qui atteint, en ce moment même, son apogée.

Le manque de volonté politique de notre ministère laisse des centaines d’élèves en situation de handicap sans l’accompagnant auquel ils ont droit (en savoir plus). Aux dernières nouvelles, les futurs recrutements n’auront lieu qu’en septembre 2021… En attendant, on demande aux AESH toujours en poste de couvrir les besoins au mépris de leur professionnalité et de leur conscience professionnelle.

Peu importe la qualité de l’accompagnement, il s’agit d’éviter le mécontentement des familles. On éteint le feu en faisant du saupoudrage et en utilisant ces personnels en manque de reconnaissance comme "bouche-trous". Quel mépris pour ces enfants en difficulté et leurs familles ! Quel honte pour notre institution.

Le SE-Unsa ne peut supporter plus longtemps cette situation et appelle chaque citoyen à agir en se rapprochant de chaque famille concernée et en l’invitant à écrire au Ministre afin de faire valoir les droits de leur enfant (voir modèle de courrier en PJ).

Il invite également chaque personnel à signaler le nombre d’AESH manquants sur son établissement (je signale la pénurie)

Il invite enfin chaque AESH à dire STOP ! Vous n’êtes pas corvéables et malléables à merci. Le SE-Unsa vous demande de ne plus accepter l’inacceptable et à vous occuper des élèves dont vous avez l’habitude de vous occuper. Le cas échéant, déterminez avec l’équipe pédagogique les priorités. Mais pour le SE-Unsa, une aide mutualisée c’est 2 ou 3 enfants maximum !

Un problème ? Contactez le SE-Unsa au 57@se-unsa.org.