Lundi 16 novembre, un groupe de travail consacré aux directeurs d'école était organisé en visio-conférence. Supervisé par Mme Bodin, IA-Dasen 50, Mme Deret, adjointe à la Dasen, avec le concours de 3 IEN et du conseiller départemental Direction d'école, ce groupe de travail, auquel participaient des directeurs d'école proposés par les organisations syndicales ainsi que des élus du personnel, a esquissé les contours encore flous des pistes envisagées par la Dasen pour améliorer l'exercice professionnel de nos collègues.
Quelques données statistiques d'abord : les enseignants du 1er degré constituent, et de loin, la profession la plus exposée aux risques psycho-sociaux. Leur temps de travail est estimé à 44h par semaine, selon une étude de la Depp parue en 2010.
Du côté des directeurs/-trices d'école, le constat est tout aussi accablant. Selon une enquête réalisée par le Se-Unsa en mars 2018, le temps de travail hebdomadaire moyen des directeurs d'école est de 45h53, soit 131% du temps de travail d'un fonctionnaire aux 35 h, ou 170% par rapport à nos ORS de 27h/hebdo.
Le dossier de la Direction d'école est depuis des années sur la table du ministre. Le Se-Unsa est particulièrement vigilant sur cette question. Plusieurs évolutions notables (dont le protocole sur la Direction d'école de 2006) ont été apportées. Sur la question des décharges de service, d'APC, sur l'indemnitaire et la rémunération.
Pour le Se-Unsa, ces avancées sont notables mais insuffisantes. Il faut aller plus loin. C'est ce que nous avons défendu lors des GT ministériels de septembre-octobre dernier : augmentation du temps de décharge, allocation d'une aide administrative pérenne... En dépit de ses habituels moulinets médiatiques, notre ministre n'a encore rien annoncé de concret.
Du concret. C'est ce que les personnels attendent de notre Dasen. Ils ont connu le protocole de simplification des tâches en 2016 qui n'a en rien simplifié leurs missions (ou alors très marginalement). Les propositions avancées par l'administration lors de ce premier groupe de travail ont le mérite d'exister mais cela semble encore insuffisant.
Lors de ce GT, notre administration a fait le choix de s'appuyer sur la circulaire sur la direction d'école, circulaire dont nous écrivions en septembre dernier qu'elle "ne redéfinit pour ainsi dire rien et se contente d’être une déclaration d’intention. Elle n’apporte de premiers éléments de réponse que sur la question de la formation des directeurs, au niveau du principe, sans préciser comment le ministère sera en capacité d’opérationnaliser ses objectifs."
Les discussions ont porté sur :
L'avis du SE-UNSA : ce premier groupe de travail est à l'image de la communication du ministre. Au delà des déclarations d'intention, il faut des moyens. Pas du bricolage. Des évolutions locales soulignent la pertinence pour les directeurs de disposer de référents, de conseiller départemental Direction d'école, autres que les IEN pour mener à bien leurs missions. Il faut abonder ces dispositifs d'aide qui ont le mérite d'exister. L'évidente bonne volonté de notre DSDEN ne suffit pas. Pour que les réponses apportées soient à la hauteur des besoins, le ministère doit assumer des mesures très coûteuses. Le SE-Unsa se mobilise aux côtés des directrices et directeurs, au travers de son alerte sociale et de l’action « Direction : on met la pression ! » pour que le gouvernement consente enfin à donner les moyens qui s’imposent.
Le diagnostic sur les conditions de travail de nos collègues est connu. En 2018, la Casden publiait l'ouvrage de Georges Fotinos intitulé Le moral des directeurs d'école. Les conclusions en sont accablantes : " 66 % des directeurs déclarent un moral moyen/mauvais et 63% une dégradation (à titre de comparaison pour les personnels de direction des lycées et collèges ces taux sont respectivement de 58 % et 46 %). Près de 40 % sont en épuisement professionnel/burnout dont 23,5 % sont en suspicion de burnout clinique."
Il y a urgence.