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GT Directeurs d’Ă©cole : peut mieux faire !
Article publié le jeudi 19 novembre 2020.
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Lundi 16 novembre, un groupe de travail consacré aux directeurs d'école était organisé en visio-conférence. Supervisé par Mme Bodin, IA-Dasen 50, Mme Deret, adjointe à la Dasen, avec le concours de 3 IEN et du conseiller départemental Direction d'école, ce groupe de travail, auquel participaient des directeurs d'école proposés par les organisations syndicales ainsi que des élus du personnel, a esquissé les contours encore flous des pistes envisagées par la Dasen pour améliorer l'exercice professionnel de nos collÚgues.

Quelques données statistiques d'abord : les enseignants du 1er degré constituent, et de loin, la profession la plus exposée aux risques psycho-sociaux. Leur temps de travail est estimé à 44h par semaine, selon une étude de la Depp parue en 2010.

Du cĂŽtĂ© des directeurs/-trices d'Ă©cole, le constat est tout aussi accablant. Selon une enquĂȘte rĂ©alisĂ©e par le Se-Unsa en mars 2018, le temps de travail hebdomadaire moyen des directeurs d'Ă©cole est de 45h53, soit 131% du temps de travail d'un fonctionnaire aux 35 h, ou 170% par rapport Ă  nos ORS de 27h/hebdo.

Le dossier de la Direction d'école est depuis des années sur la table du ministre. Le Se-Unsa est particuliÚrement vigilant sur cette question. Plusieurs évolutions notables (dont le protocole sur la Direction d'école de 2006) ont été apportées. Sur la question des décharges de service, d'APC, sur l'indemnitaire et la rémunération.

Pour le Se-Unsa, ces avancées sont notables mais insuffisantes. Il faut aller plus loin. C'est ce que nous avons défendu lors des GT ministériels de septembre-octobre dernier : augmentation du temps de décharge, allocation d'une aide administrative pérenne... En dépit de ses habituels moulinets médiatiques, notre ministre n'a encore rien annoncé de concret.

Du concret. C'est ce que les personnels attendent de notre Dasen. Ils ont connu le protocole de simplification des tùches en 2016 qui n'a en rien simplifié leurs missions (ou alors trÚs marginalement). Les propositions avancées par l'administration lors de ce premier groupe de travail ont le mérite d'exister mais cela semble encore insuffisant.

Lors de ce GT, notre administration a fait le choix de s'appuyer sur la circulaire sur la direction d'Ă©cole, circulaire dont nous Ă©crivions en septembre dernier qu'elle "ne redĂ©finit pour ainsi dire rien et se contente d’ĂȘtre une dĂ©claration d’intention. Elle n’apporte de premiers Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse que sur la question de la formation des directeurs, au niveau du principe, sans prĂ©ciser comment le ministĂšre sera en capacitĂ© d’opĂ©rationnaliser ses objectifs."

Les discussions ont porté sur :

  • la formation des directeurs. Si la crise du Covid malmĂšne la formation initiale de nos collĂšgues, celle-ci est largement apprĂ©ciĂ©e des nĂ©o-directeurs. Le Se-Unsa propose que des directeurs, plus anciens dans la fonction, puissent eux aussi en bĂ©nĂ©ficier pour "se mettre Ă  jour". La volontĂ© affichĂ©e de la DSDEN de proposer des temps de formation aux directeurs/-trices sur leur jour de dĂ©charge a Ă©tĂ© d'emblĂ©e rejetĂ©e par le Se-Unsa. Alors que nos collĂšgues pĂątissent dĂ©jĂ  d'un temps insuffisant pour mener Ă  bien leurs missions, l'idĂ©e de les priver encore davantage de dĂ©charge est pour le moins inappropriĂ©e.
  • Temps de dĂ©charge supplĂ©mentaire : Si le rĂ©gime de dĂ©charge mis en place dans la Manche va au-delĂ  des textes (Directeurs de 9 classes : 0,5 au lieu de 0,33 ; directeurs de 13 classes : dĂ©charge totale au lieu de 0,5 ; 1⁄4 sup pour les directeurs REP ; maintien de la dĂ©charge si fermeture) - ce que n'a pas manquĂ© de souligner la DSDEN, il profite essentiellement aux "grosses" Ă©coles. Pour les "petites" Ă©coles, le Se-Unsa ne saurait se satisfaire de bricolage.
    Au titre des propositions syndicales, rattacher administrativement les brigades dans les petites Ă©coles afin qu'ils aident les directeurs/-trices lorsqu'ils ne sont pas appelĂ©s ; diminution du temps d'APC et d'animations pĂ©dagogiques... Sur le chapitre des rattachements administratifs des brigades, nous attendrons de voir pour juger. Sur la question APC/anim pĂ©da, la rĂ©ponse de la DSDEN (les directeurs ayant compĂ©tence pour rĂ©partir les 108h peuvent attribuer leurs APC aux adjoints, avec accord prĂ©alable de l'IEN ; leur prĂ©sence n'est pas obligatoire aux ESS ; des tĂąches de direction - gestion BCD, coopĂ©, suivi des Ă©lĂšves en situation de handicap - peuvent ĂȘtre assumĂ©es par les adjoints avec contrepartie - APC et services de rĂ©crĂ© en moins -) n'est pas satisfaisante, hormis sur la question des APC. Pour le reste, nous avons sollicitĂ© des directeurs pour connaĂźtre leur avis sur ces propositions : "Directeurs pas prĂ©sents lors des ESS, cette blague ! C'est quand mĂȘme eux qui font le lien entre les diffĂ©rents profs, et qui archivent les dossiers, et qui reçoivent les parents. C'est important qu'ils soient aux ESS pour connaĂźtre la situation de l'Ă©lĂšve et Ă©changer avec les diffĂ©rents interlocuteurs. D'ailleurs, maintenant, les ESS sont bien pauvres : plus de mĂ©decin scolaire, organismes de suivi extĂ©rieur qui ne se dĂ©placent pas, RASED souvent lĂ  mais pas toujours.
    - Pas d'accord avec le fait de demander que des collĂšgues adjoints prennent en charge des missions de direction. Ils n'ont pas la prime, pas de temps... C'est n'importe quoi !
    "
  • La question des aides administratives a Ă©galement Ă©tĂ© Ă©voquĂ©e. Sur cette question, la seule rĂ©ponse de l'administration concerne les emplois civiques et chacun sait, sur le terrain, qu'elle n'est en rien satisfaisante. Ce que nous Ă©crivions en septembre au sujet de la circulaire du 25/08 est toujours terriblement d'actualitĂ© : "Les pistes annoncĂ©es ne sont pas satisfaisantes : elles ignorent la nĂ©cessitĂ© d’une aide administrative formĂ©e et pĂ©renne. Le ministĂšre est dĂ©connectĂ© de la rĂ©alitĂ© quotidienne des directeurs et directrices. Ce sera une nouvelle fois aux directeurs de trouver du temps pour assurer la formation de personnels censĂ©s les aider, qui de surcroĂźt, ne seront lĂ  que pour quelques mois. Alors que les directeurs manquent cruellement de temps, c’est une nouvelle mission qui vient s’ajouter Ă  une liste dĂ©jĂ  trĂšs longue ; peut-on appeler ça une aide ? 
    La circulaire annonce la possibilitĂ© d’utiliser les 1 600 jeunes en prĂ©professionnalisation pour prendre en charge des petits groupes d’élĂšves mais, lĂ  encore, le ministĂšre ignore que c’est une charge supplĂ©mentaire que de devoir prĂ©parer le travail pour les Ă©lĂšves et, en mĂȘme temps, accompagner le jeune qui doit prendre en charge les groupes d’élĂšves."

L'avis du SE-UNSA : ce premier groupe de travail est Ă  l'image de la communication du ministre. Au delĂ  des dĂ©clarations d'intention, il faut des moyens. Pas du bricolage. Des Ă©volutions locales soulignent la pertinence pour les directeurs de disposer de rĂ©fĂ©rents, de conseiller dĂ©partemental Direction d'Ă©cole, autres que les IEN pour mener Ă  bien leurs missions. Il faut abonder ces dispositifs d'aide qui ont le mĂ©rite d'exister. L'Ă©vidente bonne volontĂ© de notre DSDEN ne suffit pas. Pour que les rĂ©ponses apportĂ©es soient Ă  la hauteur des besoins, le ministĂšre doit assumer des mesures trĂšs coĂ»teuses. Le SE-Unsa se mobilise aux cĂŽtĂ©s des directrices et directeurs, au travers de son alerte sociale et de l’action « Direction : on met la pression ! Â» pour que le gouvernement consente enfin Ă  donner les moyens qui s’imposent.

Le diagnostic sur les conditions de travail de nos collÚgues est connu. En 2018, la Casden publiait l'ouvrage de Georges Fotinos intitulé Le moral des directeurs d'école. Les conclusions en sont accablantes : " 66 % des directeurs déclarent un moral moyen/mauvais et 63% une dégradation (à titre de comparaison pour les personnels de direction des lycées et collÚges ces taux sont respectivement de 58 % et 46 %). PrÚs de 40 % sont en épuisement professionnel/burnout dont 23,5 % sont en suspicion de burnout clinique."

Il y a urgence.

 
 
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