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SE-UNSA 45


 Par SE-UNSA 45
 Le  dimanche 3 juillet 2022

Peur du grand remplacement dans l’Education Nationale ?

 

Derrière ce titre provocateur se cache une crainte qui est en train de se propager dans les salles des professeurs, la peur d’être remplacé peu à peu par des contractuels jusqu’à devenir minoritaire. Il semble que ce discours soit en train de se répandre.

Nous avons tous entendus un jour, en salle des professeurs, un collègue titulaire   vilipender les contractuels et en faire une sorte de sous profs  qui ferait intrinsèquement mal leur travail etc... Heureusement dans ce genre de conversation, il y a toujours un autre et qui rappelle que toute généralisation est excessive et qui de fait prends la défense des non titulaires en rappelant que ces derniers font le même travail qu’eux pour un salaire dérisoire. Et point n’est besoin d’être un ex-contractuel pour tenir ce discours !

Jusqu’à présent, il s’agissait de cas isolés. Avec la réforme de la fonction publique et l’affaiblissement de l’image des professeurs qui ne fait plus rêver les Français, certains d’entre nous se retrouvent fragilisés dans leur identité professionnelle et ont l’impression d’être menacés. Cette réaction est compréhensible mais il ne faut pas pour autant céder à la panique et à une peur infondée. Sur les 35200 personnels enseignants (1er et 2nd degré confondus), moins de 1800 sont des contractuels.  Et la plupart de ces agents non-titulaires ne souhaitent pas prendre la place de titulaires mais au contraire passer le concours pour devenir titulaires comme eux.

Des propos qui laissent entendre que les contractuels prennent le travail des titulaires en plus d’être faux (les contractuels sont recrutés parce que justement il n’y a pas de titulaires) créent des clivages et montrent du doigt au reste des personnels une population fragile de travailleurs précaires qui sont victimes et non responsables du système qu’ils subissent.

Le SE-UNSA souhaite rappeler que si un danger plane sur le statut des titulaires, il ne vient pas des contractuels mais bien de notre ministère qui fait des économies en supprimant massivement les postes. Il ne faut pas se tromper de cible. Trouver un bouc émissaire en la personne des personnes précaires serait la solution de facilité et un ignoble procédé. 

Tant que ce discours sera le fait de personnes isolés même avec un mandat syndical, il restera marginal. Il faut toutefois se méfier de sa généralisation rampante. Attention à la tentation que pourrait avoir certaines organisations syndicales réactionnaires d’emprunter un discours trop populaire et simpliste pour s’attirer les faveurs d’une partie de la profession tout en tenant un double langage plein d’hypocrisie aux contractuels qu’ils sont censés défendre.

Au SE-UNSA nous avons fait le choix de la cohérence. Pour nous tous les personnels doivent être traités avec la même dignité et le respect. Il s’agit pour cela de leurs garantir un salaire et des conditions de travail décents. Notre rôle en tant qu’organisation est de travailler à ce qu’un maximum de contractuels puisse obtenir le concours ou à défaut aller vers moins de précarité.