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DerriĂšre ce titre provocateur se cache une crainte qui est en train de se propager dans les salles des professeurs, la peur dâĂȘtre remplacĂ© peu Ă peu par des contractuels jusquâĂ devenir minoritaire. Il semble que ce discours soit en train de se rĂ©pandre.
Nous avons tous entendus un jour, en salle des professeurs, un collĂšgue titulaire vilipender les contractuels et en faire une sorte de sous profs qui ferait intrinsĂšquement mal leur travail etc... Heureusement dans ce genre de conversation, il y a toujours un autre et qui rappelle que toute gĂ©nĂ©ralisation est excessive et qui de fait prends la dĂ©fense des non titulaires en rappelant que ces derniers font le mĂȘme travail quâeux pour un salaire dĂ©risoire. Et point nâest besoin dâĂȘtre un ex-contractuel pour tenir ce discours !
JusquâĂ prĂ©sent, il sâagissait de cas isolĂ©s. Avec la rĂ©forme de la fonction publique et lâaffaiblissement de lâimage des professeurs qui ne fait plus rĂȘver les Français, certains dâentre nous se retrouvent fragilisĂ©s dans leur identitĂ© professionnelle et ont lâimpression dâĂȘtre menacĂ©s. Cette rĂ©action est comprĂ©hensible mais il ne faut pas pour autant cĂ©der Ă la panique et Ă une peur infondĂ©e. Sur les 35200 personnels enseignants (1er et 2nd degrĂ© confondus), moins de 1800 sont des contractuels. Et la plupart de ces agents non-titulaires ne souhaitent pas prendre la place de titulaires mais au contraire passer le concours pour devenir titulaires comme eux.
Des propos qui laissent entendre que les contractuels prennent le travail des titulaires en plus dâĂȘtre faux (les contractuels sont recrutĂ©s parce que justement il nây a pas de titulaires) crĂ©ent des clivages et montrent du doigt au reste des personnels une population fragile de travailleurs prĂ©caires qui sont victimes et non responsables du systĂšme quâils subissent.
Le SE-UNSA souhaite rappeler que si un danger plane sur le statut des titulaires, il ne vient pas des contractuels mais bien de notre ministÚre qui fait des économies en supprimant massivement les postes. Il ne faut pas se tromper de cible. Trouver un bouc émissaire en la personne des personnes précaires serait la solution de facilité et un ignoble procédé.
Tant que ce discours sera le fait de personnes isolĂ©s mĂȘme avec un mandat syndical, il restera marginal. Il faut toutefois se mĂ©fier de sa gĂ©nĂ©ralisation rampante. Attention Ă la tentation que pourrait avoir certaines organisations syndicales rĂ©actionnaires dâemprunter un discours trop populaire et simpliste pour sâattirer les faveurs dâune partie de la profession tout en tenant un double langage plein dâhypocrisie aux contractuels quâils sont censĂ©s dĂ©fendre.
Au SE-UNSA nous avons fait le choix de la cohĂ©rence. Pour nous tous les personnels doivent ĂȘtre traitĂ©s avec la mĂȘme dignitĂ© et le respect. Il sâagit pour cela de leurs garantir un salaire et des conditions de travail dĂ©cents. Notre rĂŽle en tant quâorganisation est de travailler Ă ce quâun maximum de contractuels puisse obtenir le concours ou Ă dĂ©faut aller vers moins de prĂ©caritĂ©.