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L’Ă©cole inclusive, c’est beau. Quand ça fonctionne, c’est mieux !
Article publié le vendredi 3 mars 2023.
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Lors de la réunion du Comité National de Suivi de l'Ecole Inclusive (CNSEI), Pap Ndiaye a annoncé la publication d'un rapport en avril 2022 intitulé "soclarisation des élÚves en situation de handicap"

Outre des constats chiffrés, les auteurs formulent 12 propositions dont certaines ont pour objectif de donner plus de pouvoir à l'Education Nationale :

  • Mettre en place une meilleure articulation entre les services des MDA (ex-MDPH) et ceux de l'Education Nationale.
  • RĂ©flĂ©chir aux conditions de gestion, d'emplois et de rĂ©munĂ©ration des AESH
  • DĂ©velopper des modules de formation communs entre AESH et enseignants.

Ils suggĂšrent Ă©galement que le droit Ă  l'instruction reconnu aux Ă©lĂšves en situation de handicap :

  • ne doit pas ĂȘtre limitĂ© au seul accompagnement humain
  • doit faire l'objet d'une rĂ©flexion d'ensemble sur l'Ecole Inclusive

C'est beau ... on ne peut qu'ĂȘtre en accord avec ça. Mais on peut se demander si cela suffira Ă  rĂ©soudre les problĂšmes causĂ©s par la mise en place Ă  marche forcĂ©e d'une Ă©cole inclusive sans moyens suffisants. L'Ă©cole publique, les enseignants, les Ă©lĂšves et leurs familles ont besoin d'actes plus que de conclusion de rapports.

 

Notre réalité, ce sont des classes de PS et de MS à 30, avec des élÚves en cours de diagnostic, des élÚves non-sociabilisés, peu entrés dans le langage, en situation de handicap...

 

Notre rĂ©alitĂ©, ce sont des Ă©valuations nationales Ă  faire passer Ă  tous nos Ă©lĂšves, mĂȘme ceux en trĂšs grand difficultĂ© scolaire (Oh surprise ! On les connait avant la passation), quitte Ă  les mettre en situation d'Ă©chec.

 

Notre réalité, ce sont des élÚves en situation de handicap en attente de place dans des dispositifs de scolarisation adaptés à leurs besoins, ou dans des structures de soins.

 

Notre réalité, ce sont ces élÚves qui sont orientés par défaut ou (sur)maintenus par "défaut de place, de personnel, ou de structure" et qui montrent alors des symptÎmes d'anxiété, de dépression, de dévalorisation identitaire, de troubles du comportement. Car on ne répond pas à leurs besoins.

 

Notre réalité, ce sont des divisions de collÚge à effectifs chargés uen grande hétérogénéité parmi les élÚves, et qui doivent également mettre en place de l'inclusion pour les élÚves ULIS sans que ceux-ci soient comptabilisés dans leurs effectifs.

 

Notre réalité, c'est la désillusion des familles et des équipes pédagogiques face à ces situations de souffrance, ces situations maltraitantes.

 

Notre réalité, ce sont les élÚves à comportement perturbateur, pas forcément en situation de handicap, mais qui peuvent entrer dans la grande difficulté scolaire du fait de leur attitude non-scolaire.

 

Notre réalité, ce sont les élÚves allophones.

 

Notre réalité, ce sont les élÚves HPI.

 

Notre réalité, ce sont des élÚves fragilisés ponctuellement ou durablement par des situations familiales complexes, des maladies chroniques.

 

Notre réalité ce sont les 17 postes supprimés il y a quelques années et jamais réouverts.

 

Notre réalité, ce sont les 3 ans qui viennent de s'écouler, pendant lesquels le service de l'Ecole Inclusive et les enseigants référents (ERSH) n'ont pas pu travailler correctement avec la MDA du Loiret.

 

Notre réalité, ce sont les personnes médio-sociaux qui se raréfient au sein de l'Education Nationale.

 

Notre rĂ©alitĂ©, ce sont des enseignants peu formĂ©s voire non-formĂ©s au handicap, ne pouvant permettre l’épanouissement scolaire de tous leurs Ă©lĂšves, qu’il y ait des AESH ou non pour partager cette tĂąche.

 

Notre rĂ©alitĂ©, ce sont des enseignants qui mettent tout en Ɠuvre pour la rĂ©ussite de tous leurs Ă©lĂšves, au dĂ©triment, souvent, de leur qualitĂ© de vie au travail, de leurs conditions de travail. Des enseignants qui culpabilisent de ne pouvoir mettre en place les mĂ©thodes pĂ©dagogiques qui serviraient chacun de leurs Ă©lĂšves.

 

Notre réalité, ce sont les plans français et les plans mathématiques pour améliorer nos résultats PISA.

 

Notre réalité, ce sont des classes avec de gros effectifs dÚs lors que nous ne sommes pas en REP/REP+ ou en GS, CP ou CE1. Et ce, de la maternelle au lycée.

 

Notre rĂ©alitĂ©, c’est une communication gouvernementale qui prĂŽne le 100% inclusif et qui ne rĂ©pond Ă  nos problĂ©matiques que par une rhĂ©torique comptable.

 

Notre rĂ©alitĂ©, c’est le nombre grandissant de collĂšgues qui souffrent en silence pour quelques-uns qui osent dire qu’ils n’en peuvent plus, voire pire, qui en viennent Ă  se juger incapables d’ĂȘtre de bons enseignants. Les arrĂȘts, les dĂ©pressions, l’usage grandissant de traitements anti-dĂ©presseurs.

 

Notre rĂ©alitĂ©, c’est un service de mĂ©decine du travail quasi inexistante pour les personnels de l’Education Nationale.

 

 

Le SE-UNSA ne souhaite pas un recul de la loi de 2005.

 

Mais nous pensons que l’inclusion en milieu ordinaire, notamment des enfants en situation de handicap, doit se faire dĂšs lorsqu’il s’agit de la meilleure maniĂšre d’accompagner ces Ă©lĂšves. Convaincus que les structures mĂ©dico-sociales sont parfois plus adaptĂ©es Ă  certains Ă©lĂšves, nous dĂ©nonçons la volontĂ© du 100 % inclusion en milieu ordinaire prĂŽnĂ© par certaines associations de parents d’enfants en situation de handicap et le gouvernement. Nous revendiquons donc l’ouverture de places supplĂ©mentaires dans les structures mĂ©dico-sociales (IME, Itep...)

Pour le SE-Unsa, la reconnaissance des besoins de chacun ne doit ni se traduire par la multiplication de dispositifs particuliers pour publics ciblĂ©s dans une logique diffĂ©rentialiste et discriminante, ni prendre la forme d’une rĂ©ponse uniforme.


La prĂ©vention de la grande difficultĂ© doit ĂȘtre une des principales dĂ©marches Ă  mettre en Ɠuvre au profit des Ă©lĂšves. Des rĂ©ponses doivent ĂȘtre imaginĂ©es pour que chaque Ă©lĂšve puisse bĂ©nĂ©ficier d’une attention particuliĂšre, au sein de sa classe, en complĂ©mentaritĂ© et soutien de l’action de l’enseignant, si des besoins Ă©mergent sans qu’ils relĂšvent nĂ©cessairement du champ du handicap. Les Rased doivent donc avoir une place centrale dans ce dispositif.


Pour faire progresser l’École inclusive et assurer le droit Ă  l’éducation pour tous, il est nĂ©cessaire de disposer de temps de concertation suffisants entre les professionnels concernĂ©s et avec les familles, en veillant Ă  ce que les informations qui peuvent avoir un retentissement sur la scolaritĂ© des enfants soient effectivement partagĂ©es.


Les personnels doivent aussi ĂȘtre formĂ©s pour maĂźtriser ces enjeux et ĂȘtre en capacitĂ© d’accompagner les enfants, les jeunes et leur famille dans un cadre bienveillant et protecteur. Il est primordial de ne pas rĂ©duire le concept d’École inclusive aux seuls Ă©lĂšves Ă  besoins Ă©ducatifs particuliers ou en situation de handicap.

 

 
 
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