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SE-UNSA 43


 Par SE-UNSA 43
 Le  vendredi 26 mars 2021

CHSCTD du 25 mars

 

Anne, ma sœur Anne ne vois-tu rien venir ?

Un CHSCTD s’est tenu, encore une fois en visio conférence… et donc dans des conditions de dialogue et d’interactions quasi inexistantes.

Madame l’Inspectrice d’Académie, en réponse aux déclarations liminaires, a souligné le fait que nous faisons face à une situation exceptionnelle … « donc serrons nous les coudes ». Une fois de plus l’administration fait appel à notre déontologie en faisant la politique de l’autruche.

Extrait de notre déclaration liminaire (à retrouver en intégralité en fin d’article) : « Nous souhaiterions que le CHSCTD puisse remplir son rôle pleinement en étant réuni plus souvent en cette période de crise sanitaire. Il ne s’agit pas d’avoir la prétention de trouver les solutions mais de proposer, de signaler et d’adapter en fonction des besoins du terrain et surtout dans le respect du dialogue social.

Après les multiples alertes et réunions depuis la rentrée, l’UNSA Education appelle le gouvernement à répondre au plus vite aux demandes et à la colère des personnels de l’Éducation nationale.  

Nous avons averti l’exécutif de l’état d’exaspération et d’épuisement de tous les personnels, de leur inquiétude concernant leur santé et celle de leurs élèves. Le système ne tient que par la conscience professionnelle de ses agents.

Les personnels des écoles, des établissements veulent juste faire leur travail dans des conditions sécuritaires et respectueuses de leur droit. »

- Le suivi des fiches SST s’est fait à vitesse grand V … L’administration fait preuve d’un optimisme surprenant … tout est sous contrôle, de toute façon : il faut faire avec les moyens du bord. Une telle cécité ne nous étonne plus mais nous inquiète vraiment beaucoup. C’est irresponsable ! Beaucoup de problèmes sont traités à la légère et restent sans vraies réponses. Pas de réflexion globale, on gère l’urgence sans visibilité.

- Problème d’allergie aux masques : …. le dossier suit son court !

- Problèmes de remplacements : difficile à assurer partout et surtout dans certains établissements, sur 10 contractuels embauchés : seul 4 ont reconduit leur contrat jusqu’en juillet. Sur le département, depuis la rentrée nous sommes à 88% de remplacements assurés. Nous laissons ces données à l’appréciation de chacun.

Avis proposé par l'UNSA adopté à l’unanimité : Le CHSCTD 43 demande à ce que les recrutements sur liste complémentaire soient effectués au plus vite pour palier le problème de non remplacement dans les écoles du département.

- Les EBEP : l’école inclusive a ses limites … sans moyen ou orientation quand c’est nécessaire, elle peut devenir invivable pour tous ses usagers. Des aides extérieures, des obligations de soins… rien de tout cela n’est évoqué sérieusement.

Extrait de notre déclaration liminaire : « Une école qui n’a plus rien d’inclusif car bon nombre d’AESH ne sont pas remplacées…comment un enseignant peut-il gérer des EBEP seul ? Les personnels savent qu’on leur demande l’impossible et que l’incohérence est au rendez-vous.

Quelles réponses vont être apportées en termes de moyens humains et à court terme ? »

- Protocole et effectifs : dans certains collèges, l’augmentation des effectifs n’est plus compatible avec la crise et encore moins avec l’école inclusive...mais concernant la surface des salles, il n’y a pas de ratio. Pas de norme donc pas de problème. Ah, petite précision : on accueille plus d’élèves s’il y a deux portes dans la salle. Donc vivent les portes !

Le non remplacement des AESH devient plus que problématique dans plusieurs écoles : on déplace une AESH… mais on ne prévoit pas de possibilité de remplacement. Où sont nos 10 ETP ...répartis sur janvier 2020 et septembre 2021… ??? L’administration n’embauche qu’en fonction des besoins. Il y a des besoins donc on n’embauche pas !

Extrait de notre déclaration liminaire : "Une école qui n’a plus rien d’inclusif car bon nombre d’AESH ne sont pas remplacées…comment un enseignant peut-il gérer des EBEP seul ? Les personnels savent qu’on leur demande l’impossible et que l’incohérence est au rendez vous."

Avis proposé par l'UNSA adopté à l’unanimité : Le CHSCTD 43 demande à ce que se fassent les embauches d’AESH pour pallier les absences de celles-ci et que toutes les notifications soient couvertes.

- Point sur la situation sanitaire : aucun chiffre … le nombre de cas augmente, le nombre de fermetures aussi... avec ça, on est bien avancé !

- les tests salivaires :

Extrait de notre déclaration liminaire : "A cela s’ajoute, la gestion des tests salivaires : certes, tester est une priorité mais cela ne peut se faire au détriment des personnels. Les directeurs et enseignants n’ont pas à s’en charger.  C’est au personnel de santé de le gérer. Nous pouvons aussi nous interroger sur la pertinence des tests massifs qui restent très symboliques au vu de leur fréquence et leur localisation."

Avis proposé par la FSU adopté à l’unanimité : La mise en œuvre des tests salivaires dans les écoles demande une préparation administrative en amont conséquente. Il s'agit pour le directeur ou la directrice et son équipe de : prendre connaissance des divers documents, les transmettre aux familles ainsi que les kits de prélèvements, les récolter, assurer les compléments si besoin, répondre aux questions des parents, …. Tout cela, noyé au milieu des multiples missions du quotidien, demande du temps, beaucoup de temps. Le CHSCT-D demandent à ce que ces tâches n’incombent pas aux directrices et directeurs.

De plus le CHSCT D demande que ces tests soient gratuits pour les personnels et que tout frais supplémentaire soit pris en charge par l’employeur.

- Bilan de l’exercice PPMS : tous les établissements et écoles du département ont un PPMS à jour. Cela s’est fait avec le soutien des conseillers de prévention. L’administration souligne l’importance de ces entraînements pour développer de bons réflexes. Par contre, nous déplorons d’une part le fait que les directrices et directeurs soient dans l’obligation d’utiliser leur téléphone portable personnel, et d’autre part que ce mode d'alerte ne soit pas un moyen d’alerte fiable, efficace : si le téléphone est en mode silencieux, car la directrice ou le directeur fait classe ? Si nous sommes dans une zone blanche ? La fin de l’exercice n’a pas été clairement perçue non plus.

- Les entretiens de carrière sont souvent perçus par nos collègues comme « injustes ou non valorisants, ou non bienveillants ». Aucune perspective de modifications pour l’instant.

- Procédures Information Préoccupante, c’est la circulaire 37 du 16 septembre 2020 qui fait foi. L'information préoccupante relève de la responsabilité civile, et l'enseignant la remplit donc en son nom propre. Ce n’est pas facile pour les personnels de faire face à cela « seul » : apposer son propre nom à ce genre de procédure peut être source de complications. L’administration ne veut rien mettre en place, arguant que c’est à chacun de prendre ses responsabilités. L'Inspectrice d'académie entend bien appliquer le texte à la lettre, là où auparavant, les IEN avait la possiblité de déposer l'IP à la place de l'enseignant... Où est la protection des personnels ?

*****

Déclaration liminaire de l’UNSA Education

au CHSCTD du 25 mars 2021

Madame l’Inspectrice d’Académie,

Nous commencerons par dénoncer les conditions dans lesquelles se tiennent cette instance. Une visio conférence de plus où la communication est complètement biaisée, où l’on perd beaucoup de temps en « problèmes techniques »,  où la parole est coupée, où on ne nous laisse pas le temps d’exposer ce que nous avons à dire. Des classes accueillent tous les jours 35 personnes, mais des réunions en présentiel et dans le respect des gestes barrières ne sont pas possibles. Nous ne sommes pas à une contradiction près.

Nous souhaiterions que le CHSCTD puisse remplir son rôle pleinement en étant réuni plus souvent en cette période de crise sanitaire. Il ne s’agit pas d’avoir la prétention de trouver les solutions mais de proposer, de signaler et d’adapter en fonction des besoins du terrain et surtout dans le respect du dialogue social.

Après les multiples alertes et réunions depuis la rentrée, l’UNSA Education appelle le gouvernement à répondre au plus vite aux demandes et à la colère des personnels de l’Éducation nationale.  

Nous avons averti l’exécutif de l’état d’exaspération et d’épuisement de tous les personnels, de leur inquiétude concernant leur santé et celle de leurs élèves. Le système ne tient que par la conscience professionnelle de ses agents.

Les personnels des écoles, des établissements veulent juste faire leur travail dans des conditions sécuritaires et respectueuses de leur droit.

Oublions la crise sanitaire, la réponse est aux économies budgétaires en supprimant de nombreux  postes. En découlent l’augmentation des effectifs dans les classes, la non prise en compte des inégalités scolaires, le non remplacement croissant et inacceptable de bon nombre de collègues…La situation dans le département est plus qu’inquiétante ! Pourquoi se soucier du non brassage des élèves, on répartit dans les classes vaille que vaille ! L’UNSA rappelle sa demande d’embaucher des enseignants sur liste complémentaire.

Une école qui n’a plus rien d’inclusif car bon nombre d’AESH ne sont pas remplacées…comment un enseignant peut-il gérer des EBEP seul ? Les personnels savent qu’on leur demande l’impossible et que l’incohérence est au rendez vous.

Quelles réponses vont être apportées en termes de moyens humains et à court terme ?

Concernant les mesures annoncées, l’UNSA Éducation redit ici sa forte amertume suite aux propos évoquant la poursuite d’un fonctionnement « normal » pour l’Ecole. Non, l’Ecole ne fonctionne pas comme à son habitude, non elle ne dispose pas des moyens suffisants pour permettre enseignements et apprentissages sereins. Mais oui, l’Ecole fonctionne comme elle peut et de son mieux grâce aux professionnels qui y engagent au quotidien leur énergie et leur conviction.

Les protocoles se succèdent, les « foires aux questions » aussi,  à un rythme effréné.

Prenons celle du 8 février qui disait qu’au premier cas confirmé de variant anglais la classe fermait, élèves et enseignants étaient considérés comme contacts à risque. Le 12 février, soit 4 jours plus tard, on ne ferme plus, on fait une « étude approfondie » pour voir l’état du remplacement, non, excusez-moi, pour déterminer une éventuelle liste de contacts à risques. Pour les autres variants, certains sont passés de contacts à risque à faisant partie de l’étude approfondie. Le tout avec des subtilités langagières induisant un doute quant à l’interprétation de la demande.

A noter que les études scientifiques faisant passer le variant anglais du camp des très très méchants au camp des méchants ont été réalisées avec une vélocité qui étonne même nos chercheurs.

Les chefs d’établissements tout comme les directrices et directeurs d’écoles ne savent plus ce qu’il faut faire, quand il faut le faire, comment il faut le faire. La valse des FAQ avec chacune ses instructions contradictoires montre bien que nous subissons une improvisation permanente ; n’ayons pas peur des mots surtout quand on parle de maux. Cette improvisation permanente ne peut qu’être source de stress pour chacun et chacune. Elle nuit gravement à la sérénité nécessaire aux agents et aux agentes du service public d’éducation à l’accomplissement de leurs missions. Quand nous parlons des agents, nous parlons bien de tous ces personnels éducation nationale et territoriaux qui œuvrent dans nos écoles, nos établissements scolaires et nos structures administratives. Pourquoi le tracing cantine n’ est-il pas assuré par les mairies ?

A cela s’ajoute, la gestion des tests salivaires : certes, tester est une priorité mais cela ne peut se faire au détriment des personnels. Les directeurs et enseignants n’ont pas à s’en charger.  C’est au personnel de santé de le gérer. Nous pouvons aussi nous interroger sur la pertinence des tests massifs qui restent très symboliques au vu de leur fréquence et leur localisation.

L’Unsa-Education avec le Sgen-CFDT et le Snalc a écrit au premier ministre pour demander une révision de la stratégie vaccinale pour une priorisation des personnels des écoles et établissements scolaire, avec d’autres catégories elles-aussi exposées. Cette demande s’accompagne aussi de celle de suspension du jour de carence pour les arrêts maladie en cas d’effets indésirables dus au vaccin et de gratuité totale des tests PCR dans le cadre des campagnes du ministère. La participation forfaitaire de 1€ étant inacceptable ! Il semble que les enseignants qui le souhaitent, pourront être prioritaires à la vaccination à partir d’avril, nous nous en réjouissons.

Nous n’aborderons pas ici tous les autres points comme le manque de moyens et d’ambition du gouvernement pour permettre l’accueil et/ou l’orientation de TOUS les enfants, pour donner une juste place à l’école maternelle, pour la formation initiale et continue, pour la formation des formateurs, pour la formation à la communication et à la DRH de nos supérieurs hiérarchiques, la gestion d’élèves hautement perturbateurs, l’utilisation des outils numériques (d’autant plus importante que les outils numériques estampillés Education Nationale sont loin d’être performants), l’accompagnement et le soutien aux équipes, le conseil juridique, etc qui induisent aujourd’hui une école de la défiance. La culpabilité pèse et le bricolage règne ! 

Aussi, l’Unsa Education demande :

  • des mesures de protection supplémentaires et adaptées pour tous les personnels 
  • la diminution des groupes d’élèves dès qu’il n’est pas possible d’appliquer le protocole ;
  • la suspension de toutes les réunions et formations non-urgentes ;
  • la mise en place de journées banalisées s’il faut passer à de nouvelles étapes (nouveau protocole, fonctionnement pédagogique en alternance ou continuité pédagogique) ;
  • des recrutements de personnels en particulier par le recours aux listes complémentaires, des recrutements d’assistant d’éducation, d’AESH dans le 1er comme dans le 2d degré ;
  • des moyens pour l’inclusion scolaire ;
  • des places en IME, ITEP etc. ;
  • un mode de communication respectueux des personnels ;
  • des moyens pour les RASED et les enseignants référents…

Au niveau départemental, l’UNSA demande l’ouverture des enquêtes nécessaires au vu des accidents de service reconnus …cela concerne des problèmes de courrier calomnieux de la part de parents, des problèmes relationnels avec la mairie, des problèmes de ménage, une agression d’enseignante dans un établissement spécialisé.

Nous vous  remercions.

Carine PALHOL-LAFAYE

Stéphane DELLORENZI