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SE-UNSA 43


 Par SE-UNSA 43
 Le  mardi 18 octobre 2016

Boycott des APC ? Non, mais...

 

A l'heure actuelle, certains syndicats, comme le SNUipp, donnent comme consigne aux enseignants des écoles de boycotter les APC. Le SNUipp va même jusqu'à fournir une lettre-type à distribuer aux parents sur l'arrêt de la mise en place des APC. Leur argument pour valider ce boycott ? Une pétition à leur initiative qui justifierait de stopper les APC.

Pour rappel, les heures d’APC (anciennement DAP) sont passées en 2013 de 60h devant élèves à 36h. Le SNUipp avait à l’époque donné son accord ….

La consigne de boycott n’emploie pas le terme de grève. Pourtant, en s’engageant dans ce boycott, les collègues doivent savoir qu’ils s’exposent aux conséquences habituelles pour service non-fait (retenue sur salaire, avertissement, blâme, CAPD disciplinaire) et c’est ce que rappelle la ministre de l’Education Nationale dans son courrier en date du 10 octobre 2016 adressée au SNUipp sur la question de la fin des APC (cf PJ). Comment un syndicat qui dit agir dans l'intérêt des collègues peut-il les inciter à commettre une faute professionnelle ?

Cette consigne pourrait également exposer les directeurs aux pressions des IEN, ceux-ci pouvant assurément se retourner vers eux pour leur demander des comptes en tant qu’animateur des équipes pédagogiques.

La position du SE-Unsa sur la question des APC :

Pour le SE-Unsa, le temps de concertation et de relations avec les partenaires de l’école doit être mieux pris en compte dans nos obligations de service. Mais cela ne doit pas se faire au détriment de l’offre pédagogique.

Les possibilités offertes par les Activités Pédagogiques Complémentaires de mettre en place des activités en lien avec le projet d’école peuvent permettre de travailler autrement et participent ainsi à un enrichissement de l’offre pédagogique. Le travail en petits groupes permet également de mieux accompagner les élèves en difficultés passagères : renvoyer la prise en charge de l’aide aux élèves en difficulté vers l’extérieur et donc vers des structures privées, hors service public d’éducation - structures qui socialement pénalisent les familles modestes - n’est pas la solution….

Les APC, pour lesquelles les enseignants bénéficient d’une liberté d’organisation, sont aussi un temps pour tester de nouvelles pratiques et mettre en œuvre des projets. Les IEN doivent respecter ce dernier point.

Pour autant, la mise en œuvre concrète des APC n'est pas simple et leur efficacité pédagogique restera limitée pour un certain nombre d'élèves. Ce que nous rapportent les collègues en général, c'est que les APC permettent au moins d'améliorer les relations entre l'enseignant et ses élèves.

Pour le SE-Unsa, intérêt des personnels et intérêt des élèves ne doivent pas s’opposer mais se concilier.

Le SE-Unsa porte ainsi dans ses mandats l’exigence d’un abaissement du temps d’enseignement à 23 h pour tous (au lieu de 24h actuellement).  En effet, la France continue d’imposer à ses écoliers le nombre d’heures de classe le plus important des pays de l’OCDE. Notre système reste toujours marqué par la quantité, et ce plus par principe que par souci d’efficacité.

Le SE-Unsa demande une reconnaissance de l'évolution du métier d'enseignant et de leur charge de travail. Nous pensons que des évolutions sur le temps de service global doivent être négociées.

Nous  revendiquons un abaissement du temps de service avec :

  • 23 heures d’enseignement;
  • une réorganisation des 108 heures avec :

- 57 heures forfaitaires (concertations, contacts avec les familles, identification des besoins, suivi des PPS, liaison école/collège…);

- 9 heures d’animation pédagogique;

- 6 heures de conseil d’école;

- 36 heures d’activités en petits groupes dans le cadre du projet d’école définies et organisées par les équipes pédagogiques dans chaque école.

De même, le SE-Unsa considère que les 10 minutes d’accueil des élèves avant la classe, effectuées par les professeurs des écoles, doivent être décomptées de leur temps de service.

Pour le SE-Unsa, le temps dégagé par cet abaissement permettrait ainsi de mieux prendre en compte le travail de concertations et d’échanges des enseignants du 1er degré.

Ce temps est essentiel dans la construction d’une école au service de la réussite des élèves, tout en apportant reconnaissance et confiance aux professionnels que nous sommes.

Les besoins en concertation ont en effet augmenté significativement. La refondation avec ses nouveaux programmes de cycle, son travail inter-degrés au cycle 3, son renforcement de l’inclusion scolaire, ne peut être effective sans donner plus de temps aux équipes. Pour le SE-Unsa, l’ensemble des 108 heures ne sont pas de trop. Il faut donc élaborer et négocier une organisation du service des PE qui permette de conserver les APC partout où les enseignants le souhaitent. Des solutions peuvent être trouvées dans une formule gagnant-gagnant pour les élèves comme pour les enseignants.

Exemple : Certains collègues sont déchargés de tout ou partie des APC (direction d'école). Ces décharges pourraient être élargies à d'autres collègues qui accueillent dans leur classe des élèves handicapés et qui ont besoin de temps de concertation avec un AESH.