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SE-UNSA 40


 Par SE-UNSA 040
 Le  jeudi 30 avril 2020

Visioconférence avec le DASEN : reprise du 11 mai dans les écoles

 

Lors de cette réunion en visio puis en audio conférence, M Pham, IA-Dasen, M Tauziet, directeur de cabinet et Mme Nguyen, Secrétaire générale étaient présents.

L’Unsa Education était représentée par Christophe Nowaczeck et Elodie Darzacq.

Pour le SE-Unsa, la réouverture de toutes les écoles est impossible à mettre en œuvre d’ici le 11 mai et se heurte à plusieurs contradictions et incohérences (voir notre article en ligne). Restent en suspens toutes les considérations sanitaires pour lesquelles à ce jour, aucune garantie n’est apportée après les préconisations dictées par les autorités de santé. Le ministre répète qu’il y aura un protocole strict mais celui-ci n’est pas encore diffusé. 

D’un point de vue pédagogique, la reprise envisagée n’est pas cohérente non plus avec des groupes d’élèves en présentiel et d’autres qui poursuivront à distance. Pour le SE-Unsa, il est hors de question que les enseignants des écoles fassent double journée.

Le Premier ministre renvoie au local la responsabilité de prendre les décisions. Pour le SE-Unsa, il est inacceptable que l’exécutif mette ainsi la pression sur les acteurs locaux, dans l’urgence, et se défausse de sa responsabilité sur les directeurs, les enseignants et les municipalités en disant accorder toute sa confiance aux acteurs de terrain pour trouver l’organisation la plus appropriée.

 Le Dasen a rappelé que les enseignants prépareront la reprise le lundi 11 mai et que l’accueil des élèves débutera à partir du 12 mai.

Il a rappelé que le retour des élèves à l’école serait progressif. Tous les niveaux ne seront pas nécessairement accueillis dès le 12/05. Si dans un premier temps, une priorité a été envisagée pour les élèves de GS, CP et CM2, le DASEN a précisé que sur proposition des équipes pédagogiques un autre choix pourrait être fait en fonction notamment des élèves susceptibles de venir et dans le respect des règles sanitaires.

Il a ensuite précisé 3 points à prendre en compte pour préparer la reprise.

 

1) Le respect du protocole sanitaire.

En concertation avec les collectivités, les équipes doivent s’assurer de la faisabilité technique du protocole sanitaire dans les écoles. Cette condition est indispensable pour permettre l’ouverture d’une  école. En cas de difficulté, l’ouverture de l’école aux élèves devra être différée.  Dès la semaine prochaine, il faudra réfléchir, en concertation avec les élus locaux, à la préparation matérielle des écoles (marquage au sol, éloignement des tables, conditions de nettoyage en fonction des ressources humaines mises à disposition, balisage de la cour…).

 

2) Recenser les personnes présentes

Pour organiser la reprise, il est indispensable de recenser quels seront les personnels et les élèves présents. Des communes ont déjà commencé à le faire, mais le Dasen avait plutôt envisagé que ce soit les directeurs qui le fassent. Ce mode serait sans doute plus rapide et efficace. De plus, il est évident que si l’accueil de 15 élèves dans une classe ne permet pas de respecter le protocole sanitaire, ce nombre devra être revu à la baisse.

 

3) Décliner l’organisation pédagogique

Cette organisation est laissée à l’appréciation des équipes pédagogiques et soumis à validation de l’IEN. Néanmoins, dans un souci d’organisation, un travail  de concertation doit être mis en place avec les élus et les représentants des parents d’élèves pour discuter notamment du rythme qui sera retenu (alternance à la journée ou sur deux jours).  L’alternance à la semaine est à éviter car les semaines sans classe seraient des coupures trop longues pour les élèves. Le Dasen a par ailleurs précisé que lorsque le fonctionnement d’un groupe d’élèves aura été arrêté, il faudra veiller à le maintenir le plus longtemps possible.

 

Ecoles, RPI et agglomération

Concernant les rythmes de fonctionnement retenus, il faut essayer de trouver des réponses communes sur une même école pour éviter les problèmes d’organisation des fratries. Toutefois, sur les grosses agglomérations/communes et les RPI, on ne pourra pas toujours avoir un rythme commun. Il sera donc parfois difficile de répondre à toutes difficultés des fratries.

 

Emploi du temps des élèves

Le Dasen a conscience que l’application du protocole sanitaire dans les écoles s’avérera sans doute très chronophage (déplacements avec maintien des distances, lavage des mains répété plusieurs fois par jour, plage horaire accrue pour la pause méridienne…) et empiétera sur le temps scolaire. Mais la priorité doit rester le respect du protocole sanitaire.

 

Gestion simultanée de l’enseignement en présentiel et en distanciel  

D’après le Dasen, tout dépendra de la proportion d’élèves qui reviendront et de la taille des écoles. Par exemple, si :

-                  la moitié des élèves sont présents, l’organisation retenue pourrait être la suivante : 2,5 jours à l’école et 2 jours à la maison avec du travail à faire pour  la semaine suivante, pour les élèves présents. Et, pendant les 2 jours où aucun élève ne vient à l’école, l’enseignant pourrait se consacrer aux élèves qui restent chez eux en assurant un enseignement à distance.

-                   Si toute la classe vient : alternance de groupes en présentiel, mais pas de mise en place du distanciel.

-                  Si les 2/3 des élèves sont présents, un accueil est organisé sur la semaine complète avec une rotation des groupes. L’enseignant prépare alors sa classe pour tous ses élèves. Les parents dont les enfants sont absents peuvent alors, par exemple, venir chercher le travail à l’école et le ramener ensuite pour que l’enseignant le corrige.

Les enseignants peuvent aussi s’appuyer sur le CNED pour maintenir un lien avec les absents. Le Dasen a précisé qu’il ne pousserait pas les enseignants à faire les 2 mais qu’il avait bien conscience que beaucoup  seront tentés de le faire pour s’occuper de tous leurs élèves ! 

En éducation prioritaire, dans certaines classes,  les effectifs étant déjà dédoublées,  les élèves concernés pourront reprendre  à « temps plein ».

Les organisations syndicales ont demandé au DASEN qu’une note institutionnelle soit adressée aux enseignants pour préciser les modalités du présentiel/distanciel .  Le DASEN s’y est engagé.

 

Particularité des écoles maternelles

Le Dasen reconnaît la complexité que représente l’accueil de ces élèves. Il pense qu’il faut prévoir des groupes d’élèves inférieurs à 15 élèves. Dans un premier temps, il faudra privilégier l’accueil des GS avec un effectif inférieur à 15 (10 ou 12 pour le DASEN), puis ensuite d’accueillir progressivement les PS/MS. Le SE-Unsa a demandé si des groupes de 6 à 8 seraient envisageables. Le Dasen s’est alors montré prudent en précisant que cela relèverait sans doute d’un cadrage national.

 

Le volontariat des parents

Pour construire une organisation durable, il n’est pas concevable de prévoir un service à la carte (sauf dans le cas de l’accueil d’enfants prioritaires). Il faut veiller le plus possible à l’étanchéité des groupes et être clair avec les familles sur les contraintes imposées par le protocole.

 

Rythmes scolaires : 4 jours ou 4,5 jours ?

Le Dasen ne veut pas en faire une promotion accrue du retour à 4 jours. Il pense notamment aux familles monoparentales et aux mères isolées dont les modalités de travail étaient organisées en fonction des rythmes existants.

 

L’accueil des enfants prioritaires

Pour les enfants des personnels soignants, il perdure jusqu’au 12 mai. Actuellement 90 enfants sont accueillis quotidiennement  sur les écoles du département (contre 150  en moyenne avant les vacances). A partir du 11 mai, les enfants d’enseignants seront prioritaires eux aussi pour bénéficier de cet accueil. La difficulté sera d’assurer un accueil continu des élèves prioritaires  en évitant qu’ils passent d’un groupe à l’autre. Il faudra d’ailleurs garder une « mémoire des groupes » dans le cas où il y aurait une suspicion ou un cas avéré.

 

Prise en compte des enfants ayant « décroché »

Ceux-là, plus que les autres, ont besoin de la présence d’un enseignant, mais le Dasen conçoit qu’il sera parfois difficile de convaincre leurs familles qui n’ont pas toujours conscience de l’importance de l’école.

 

Enfants scolarisés en ULIS :

Les protocoles sanitaires vont s’appliquer aux taxis et cela risque de nécessiter des arbitrages. Il ne sera pas concevable que 3 ou 4 enfants scolarisés en ULIS utilisent le même véhicule. Pour les inclusions, c’est à réfléchir. Il faut veiller au maximum à maintenir « l’étanchéité des groupes ».

 

Prise des repas dans les salles de classe

Si des collègues se montrent volontaires pour prendre leur repas avec leurs élèves dans les classes, il leur sera possible d’écourter alors la journée scolaire à condition qu’à la fin de celle-ci, la prise en charge des enfants soit possible (transport scolaire, …).

 

Activités sportives et culturelles

Parallèlement à la classe, des activités pourront être mises en place en partenariat avec  les associations complémentaires de l’école,  les ligues sportives, etc...  Ces activités auront attrait à la culture ou au sport par exemple. Il y aura des moyens financiers pour aider les communes à leur mise en place. Mais le Dasen est conscient que cela n’existera pas partout car les communes n’ont parfois pas les ressources humaines et matérielles pour les mettre en place.  Dans tous les cas, les intervenants éventuels devront veiller au respect du protocole sanitaire.

 

Organisation semaine du 4 au 7 mai

A la demande du SE-Unsa, le DASEN s’engage à diffuser une information indiquant que l’enseignement à distance ne sera pas nécessairement à la même hauteur que les semaines précédentes afin de dégager un peu plus de temps pour que les équipes puissent organiser la reprise. Les collègues ont mis une telle énergie au départ de ce dispositif que s’ils proposent quelque chose de plus léger, il n’y aura pas de soucis.

 

 

 

Consultation des conseils d’école

Pour le DASEN, il semble indispensable qu’une véritable concertation entre élus, enseignants et représentants des parents d’élèves soit organisée pour valider un modèle qui soit le plus consensuel possible.  Il faut que les contraintes et les choix faits pour respecter le cadre imposé soient clairs pour tous.  Dans le cas où il n’y aurait pas  d’accord collectif entre les membres du conseil d’école, l’IEN tranchera. 

Si un maire décide de ne pas rouvrir l’école, il sera dans son droit, notamment si c’est pour des questions d’entretien.

Les organisations syndicales ont demandé au Dasen de communiquer rapidement à ce sujet pour préparer la reprise du 12.

 

Modalités d’accueil sur le temps périscolaire

Si les demandes des familles sont supérieures aux capacités d’accueil, des choix devront être faits. Ils devront être faits en tenant compte du fonctionnement du système (accueil des enfants prioritaires…) et non  en se référant à des situations individuelles. Si besoin, les choix seront validés par l’IEN pour que ni le Maire ni le Directeur n‘aient à supporter les récriminations sur l’accueil du matin, du soir et de la cantine.

 

Responsabilité des personnels et des élus

Un personnel ne sera pas tenu responsable si des élèves se prennent par la main.  Par contre, il est rappelé aux collègues qu’il ne faut pas organiser d’activités pédagogiques qui favorisent les regroupements et que les enseignants devront, quant à eux, porter un masque tout le temps. S’ils ne respectent ces règles ou toute autre règle du protocole sanitaire, cela pourra leur être reproché.

Quant aux maires, si le protocole sanitaire est clairement appliqué, leur responsabilité ne sera pas imputable.

 

 

Enseignants à risque ou parents d’enfant à risque personnels à risque

Les personnels fragiles ne pouvant assurer un enseignement en présentiel dans les écoles devront présenter  un certificat médical de leur médecin traitant. L’administration ne procédera  pas à des contrôles, mais une validation par la hiérarchie sera nécessaire. Si le collègue n’est pas placé en congé maladie, il sera alors tenu d’assurer l’enseignement à distance pour ses élèves comme il l’a fait depuis le début de la crise sanitaire. A noter, que ses élèves, sauf s’ils sont considérés comme prioritaires, n’auront pas alors à être accueillis à l’école.

Si un enseignant ne peut être présent et ne peut assurer l’enseignement en distanciel du fait de sa pathologie, il devra prendre contact avec le médecin de prévention et sera placé en congé maladie.

A priori, la démarche est la même pour les collègues  vivant avec une personne à risque.

 

Etre parent et enseignant : comment s’organiser ?

Si un enseignant refuse d’envoyer ses propres enfants à l’école, conformément aux annonces du premier Ministre indiquant que les parents avaient le choix, il devra trouver une autre solution de garde. En tant que fonctionnaire, il a obligation d’assurer la continuité du service public.

Les enseignants seront autorisés à garder leurs propres enfants uniquement s’ils justifient que l’école de leur enfant est fermée et n’accueille aucun élève.

Enfin le Dasen rappelle que dans tous les cas, les enfants d’enseignants sont désormais prioritaires pour être accueillis dans les écoles.

 

Postes fractionnés et Titulaires Remplaçants

Après analyse des besoins dans leur école principale, les enseignants qui ne sont pas immédiatement en classe participeront à part entière à la prise en charge des élèves : présentiel, distanciel, étude, activités périscolaires... Dans tous les cas, il faudra veiller à éviter une trop grande mobilité des personnels.

 

Port du masque

Des masques lavables seront distribués pour les personnels. Mais d’ores et déjà, des masques jetables sont arrivés à la DSDEN. Des livraisons sont prévues dans les circonscriptions la semaine prochaine. Concernant leur distribution, ce sera sans doute aux directeurs d’école d’aller les récupérer dans les circonscriptions.

Si les masques n’arrivaient pas à temps dans certaines écoles, la reprise devrait être différée car c’est un élément indispensable du protocole sanitaire.

Concernant les masques lavables, le Dasen précise qu’il faudrait les laver tous les soirs ! Il souhaiterait qu’il y en ait 4 par personnel.

Enfin les masques seront quasi-exclusivement réservés aux personnels, il n’y aura qu’une petite marge pour les élèves à utiliser par exemple pour les élèves à risques ou dans les transports. Ces masques pourront aussi être fournis par les familles.

 

Test / Masques FFP2 / Droit de retrait

Pour le DASEN, tout ce qui relève du sanitaire relève de décisions Ministérielles et ne donnera pas droit à un droit de retrait. Pour l’instant, le nombre de masques nécessaires est prévu.

 

Formation des personnels

Un accompagnement des personnels  sera proposé pour une meilleure appréciation des consignes sanitaires et des gestes barrières.

 

Communication des IEN 

Le Dasen a rappelé qu’il est essentiel que les choses s’organisent dans un esprit de concertation, de souplesse, d’adaptation et de respect du protocole. Le SE-Unsa lui a demandé de s’adresser plus directement aux collègues pour éviter des injonctions et des interprétations parfois contradictoires entre circonscription. Il nous a invité à lui faire part de toutes difficultés auxquelles seraient confrontées nos collègues.

 

AESH

La présence des AESH sera précieuse pour renforcer la distanciation physique des élèves. Mais le Dasen reconnaît que la question de la distanciation avec les enfants qu’ils accompagnent est compliquée. Il rappelle aussi que les enfants en situation de handicap présentent souvent une certaine fragilité et qu’il est important de les accompagner avec une attention particulière.

 

Couleur du département : rouge ou vert ?

A priori, notre département serait classé vert pour l’instant. S’il venait à passer au rouge, il faudrait revenir à des règles de confinement plus strictes et différer sans doute la rentrée du 2nd degré.