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SE-UNSA 40


 Par SE-UNSA 040
 Le  lundi 26 mars 2018

Conseil Supérieur de l’Education du 21 mars 2018 réforme du bac GT

 

Le CSE du 21 mars 2018 était quasi-exclusivement consacré au nouveau baccalauréat général et technologique. Le SE-Unsa a soutenu les principes généraux de la réforme inscrits dans le décret mais a voté contre l’arrêté définissant la mise en œuvre concrète du contrôle continu.

Dès la mission Matthiot, le SE-Unsa s’est prononcé favorablement pour une évolution du baccalauréat et pas à une révolution qui ferait perdre la confiance de tous dans ce diplôme. 

Que dit le décret ?

  • Il supprime les séries de la voie générale mais maintient les séries de la voie technologique.
  • Il précise les enseignements qui font l’objet d’épreuves terminales.
  • Il introduit le contrôle continu dans le baccalauréat sans en préciser totalement la mise en œuvre. Il indique que les épreuves écrites sont corrigées « sous couvert de l’anonymat » et crée « une banque nationale numérique » de sujets.
  • Il modifie l’organisation du « rattrapage ».

Que dit l’arrêté ?

  • Il indique que le contrôle continu prend 2 formes : les bulletins périodiques pour 10%, les épreuves communes de contrôle continu (E3C) pour 30%.
  • Il indique que les épreuves communes de contrôle continu sont au nombre de 3, 2 en première (2ème et 3ème trimestre), 1 en terminale au 2ème trimestre.
  • Il institue une commission d’harmonisation.

Pour le SE-Unsa, il fallait veiller  à ne pas rater le rendez-vous de la réforme du baccalauréat en aboutissant à une construction complexe qui viendrait peser sur tout le cycle terminal :

Ce que nous avons défendu, proposé et argumenté :

  • Les épreuves communes de contrôle continu, alors qu’elles s’ajoutent à l’évaluation courante pour le livret de l’élève ainsi qu’aux épreuves terminales de première et de terminale, sont trop nombreuses (3 HG, 3 LV1, 3 LV2, 3 HSN, 1 Spé3 bac général ou 1spé1 + spé2 bac techno ).  Elles vont démultiplier les temps d’évaluation certificative au détriment des temps d’apprentissage tout en impactant lourdement la vie des lycées. De plus, elles déportent et multiplient le temps passé par les enseignants sur la correction des épreuves du bac, tout en perdant la rémunération de celle-ci.
  • Les épreuves communes de contrôle continu,  si elles sont pensées comme les actuels sujets d’épreuves du bac, courent le risque, dans les disciplines concernées, de réduire les typologies d’exercices et les modalités d’épreuves, et donc de ne développer qu’une partie des compétences, d’encourager au bachotage  et de contraindre fortement la progression des apprentissages.
  • Dans les derniers projets de texte avec les amendements de l’administration, l’oral n’est plus connecté  à un projet réalisé dans le cadre d’une ou des spécialités
  • Le rattrapage envisagé est incohérent et potentiellement risqué pour les élèves. En demandant aux élèves de choisir entre l’étude du livret ou un oral, l’oral devient le rattrapage du rattrapage et met les élèves dans une situation potentiellement défavorable aux yeux du jury qui supposera un dossier fragile.
  • Enfin, même si ce n’est plus dans les projets de texte, nous avons une préoccupation sur les mathématiques. En fonction des profils et des projets des élèves deux types d’enseignement optionnel en mathématiques étaient proposés en classe de terminale mais en première, seul l’enseignement de spécialité permet un enseignement de mathématiques. Selon les contenus d’enseignement, la spécialité mathématiques en première sera, soit insuffisante pour les élèves qui voudront affirmer cette discipline dans leur profil, soit inaccessible pour les élèves qui ont besoin de mathématiques pour la poursuite de leurs études sans que cela soit au cœur de leur projet et donc de leurs trois enseignements de spécialité de première. Il faudra regarder cette distorsion dans nos travaux à venir sur les enseignements au lycée.