Retour à l'article normal

SE-UNSA 38


 Par SE-UNSA 38
 Le  mercredi 7 décembre 2011

Temps partiels dans le premier degré et RGPP* : vers un constat d’incompatibilité ?

 

L’Etat Français choisit, depuis plusieurs années maintenant, de diminuer le nombre de fonctionnaires…

Ainsi le recrutement de nouveaux enseignants est sous-dimensionné  (52 stagiaires en 2010-2011 et une centaine l’an prochain pour l’Isère) et délibérément insuffisant à couvrir les besoins des écoles.

L’inspectrice d’Académie et  la DRH reconnaissent « une situation déficitaire » (lors de la CAPD du 6 octobre puis en Groupe de Travail du 22 novembre) et évoquent le recours éventuel à des agents « vacataires » pour nécessité de service, (comme cela existe déjà dans le second degré) tout en souhaitant ne pas avoir à y recourir cette année !

Le nombre d’enseignants titulaires en Isère ne permet plus aux élèves de recevoir un enseignement en classe 4 jours par semaine !

Comme dans chaque service ou entreprise, la DRH a un éventail de 3 options possibles pour remédier à cette situation :

  1. recruter et embaucher…
  2. réorganiser les services….
  3. faire en sorte que chaque agent travaille plus…

L’option 1 va à l’encontre de ce que nous connaissons des directives européennes et des choix gouvernementaux.

L’option 2 traque, de nouveau, les enseignants sans classe (Rased, chargés de missions, conseillers pédagogiques, co-enseignants….) ou les décharges (directeurs, formateurs, voire les représentants syndicaux…)

L’option 3 vise à la réduction drastique de l’exercice de notre métier à temps partiel !

Il va être proposé (imposé ?!) aux agents que nous sommes, d’assurer notre service à temps plein.

Les nouvelles demandes d’autorisation (celles pour 2011-2012) seront examinées à la loupe. Celles qui ont déjà été accordées pourront être revues et rediscutées (pour nécessité de service), notamment pour les personnels exerçant des fonctions spécifiques (directeurs, CPC, co-enseignants..).  L’administration cherche à optimiser son ratio : 1 personnel = 1 ETP (équivalent temps plein), et cela pour chaque année de carrière !

Seuls seront préservés les temps partiels de droit (ceux accordés pour élever un enfant de moins de 3 ans).

Chacun sait que les enseignants sont majoritairement des enseignantes qui cherchent à concilier vie professionnelle, vie personnelle et familiale. Tout ceci en essayant de préserver leur santé…Le temps partiel est une réponse à cela.

Dans le contexte actuel, la gestion des personnels « à flux tendu » devient un casse-tête pour notre DRH…Et l’équation n’est pas simple entre l’intérêt du service et celui des personnels !

Pour autant, le SE-Unsa – conscient que les nouvelles modalités qui s’annoncent vont faire réagir la profession – a mis en garde l’IA sur les risques engendrés par l’application de cette gestion des personnels. En effet, la réduction des temps partiels accordés sur autorisation verra, par exemple, davantage de collègues à temps plein nommés sur des postes éloignés de leur domicile ? Ne risque-t-on pas alors de constater une augmentation des arrêts maladie ? Auquel cas, le « sacro-saint » intérêt du service et le coût social de l’opération seraient contraires à l’effet souhaité !

Le SE-Unsa continue de porter haut son projet syndical et revendique que le partage du travail soit une solution au bénéfice de tous. Recruter des professeurs, c’est pour nous une urgence ! C’est aussi un moyen de lutter contre le chômage et la fracture sociale… Ce n’est pas le choix politique actuel de nos dirigeants; c’est bien regrettable !

*RGPP : Révision générale des politiques publiques

Les délégués du SE-Unsa 38