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SE-UNSA 34


 Par SE-UNSA 34
 Le  samedi 10 septembre 2011

Rentrée 2011 : Chatel atomise le collège.

 

La circulaire de rentrée, le dossier de presse de Luc Chatel et les circulaires publiées au BO le 1er septembre dressent des évolutions qui  annoncent le renoncement à l'ambition d'un collège unique.

Ces évolutions concernent tous les niveaux du collège :

•En Sixième, des « commissions de liaison » réunissant professeurs du primaire et du secondaire permettront de détecter les élèves en difficultés et de leur apporter une aide personnalisée qui pourra prendre la forme de module de mise à niveau et de PPRE-passerelle, çoncus comme alternatives au redoublement.

•En fin de Cinquième, une évaluation nationale sera expérimentée dans tous les collèges volontaires. La généralisation de cette évaluation est déjà prévue pour 2013 !

•En Quatrième, deux dispositifs d'alternance (le module d'alternance et l'atelier de découverte des métiers et des formations) seront institués et permettront aux élèves de quitter la classe pour approfondir la découverte professionnelle.

•Une Troisième préparatoire aux formations professionnelles, dite « prépa-pro », s'adressera aux mêmes élèves en difficultés et remplacera à terme les Troisième DP6, mais en leur permettant toutefois une poursuite d'études dans la voie générale.

Voir le vade-mecum SE-Unsa des nouveautés de la rentrée au collège.

Comment interpréter ces nouveautés au collège ?

Luc Chatel a caractérisé sa politique comme une « révolution de la personnalisation ».  Mais cette personnalisation qui concentre les dispositifs sur les élèves en difficultés est pernicieuse. De nouveaux cycles remplaceront-ils ceux du collège actuel ? En 6ème-5ème, la personnalisation s'attache à assurer les fondamentaux et à les évaluer. En 4ème-3ème, ces élèves en difficulté peuvent sortir de la scolarité commune avec pour objectif la validation du socle. Pas question de réviser les contenus, les démarches et la structure  pédagogiques du collège pour qu’il puisse effectivement être le collège de 100% d’une génération. Par cette série de circulaires convergentes (3ème prépa-pro, dispositifs en alternance en 4ème, évaluation nationale en classe de cinquième), par le développement d'établissements spécifiques (ERS, programme Eclair, internats d'excellence), Luc Chatel atomise un collège « unique » déjà mal en point.

Cette politique « révolutionnaire » va à l'encontre des études internationales qui montrent l'importance et les résultats d'une politique éducative qui concentre les efforts sur une scolarité commune longue.

Cette politique « révolutionnaire » instrumentalise  le socle comme le moindre des dénominateurs communs pour les élèves.

Cette politique « révolutionnaire » est en fait une formidable régression et un changement de paradigme qui accentue, par touches successives, la ségrégation sociale et scolaire dans le temps des apprentissages et dans les territoires.