Après une première semaine, confinés dans l’urgence, avec une crise sanitaire qui s’aggrave, il convient de graduer les priorités.

 

            D’abord, préserver nos vies et celles des autres

Il faut dire et assumer que préserver la vie des personnels et de l’ensemble des citoyens est plus important que d’assurer parfaitement la continuité pédagogique. Loin de nous l'idée de décourager les bonnes volontés de beaucoup de nos collègues, mais rappelons que:

• Il n’y aucune obligation pour les enseignants de se rendre dans leur école.
• Distribuer une inscription en 6e ou quelques photocopies vaut-il les risques que l'on peut faire prendre aux autres ou à soi-même? Nous laisserons chacun juge de cela en fonction des conditions dans lesquelles ça peut se passer.

 

Nous l’avons dit au Dasen lors de la CAPD du 19 mars et répété lors du CHS-CT exceptionnel du 27 mars: il faut aussi correctement protéger nos collègues volontaires - nombreux - qui accueillent les enfants de soignants.

(Pour en savoir plus sur l'organisation de la garde des enfants de soignants dans notre académie : je clique ici.)

 

            Ensuite, accepter la réalité

Nous sommes maintenant tous conscients (à l’exception de notre ministre) que le travail pour assurer la « continuité pédagogique» est long, fastidieux et imparfait.

« On fait ce qu’on peut » mais, nous laissons forcément certains au bord du chemin.

Le télé-enseignement ne peut qu'accroitre les inégalités entre nos élèves les plus fragiles et nos élèves les mieux armés à tous points de vue

 

Bien sûr, rien n’était prêt. Evidement que les serveurs étaient sous dimensionnés, et la multiplication des problèmes techniques va continuer. Nous n’avons pas tous les mêmes compétences dans l'utilisation des outils de communication à distance, sans parler de celles des parents et de leur disponibilité…

M. Blanquer, il faut maintenant réduire la fracture entre la continuité affichée et la continuité réelle.

 

 

            Et enfin, de l’aide et de la confiance

Les enseignants travaillent, ils travaillent même beaucoup, trop pour certains. Nous faisons au mieux. Mais, M. le ministre, arrêtez de dire que tout va bien dans la « nation apprenante » et réconfortez-nous en ces heures difficiles plutôt que de transformer la situation en clip publicitaire.

 

Depuis le début de cette crise le SE-Unsa suit la même ligne : être utile à l’école, aux collègues et à la société.

Alors que la crise sanitaire déferle, restons solidaires en restant confinés. Et ne vous épuisez pas !