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SE-UNSA 30


 Par SE-UNSA 30
 Le  mercredi 8 avril 2020

Le SE-Unsa reçu en audience par la rectrice d’Occitanie

 
"Les personnels de l’Éducation nationale peuvent être fiers de leur travail dans cette période inédite. Nous avons noté le message de bienveillance du rectorat mais avons attiré l'attention sur les difficultés qui subsistent" : C'est le message que nous sommes allés porter à la rectrice d'Occitanie en "audience visio" mardi 7 avril.

Les enseignants n'ont pas attendu les consignes ministérielles. 15 000 d'entre eux ont désormais un compte "Ma classe à la maison" et 90 000 élèves ont pu rejoindre ce dispositif après seulement une semaine.

C'était notre message et la rectrice, Sophie Béjean donne les chiffres qui confirment et illustrent ce travail remarquable de toute la communauté éducative.

Elle souligne que les équipes techniques et péagogiques avaient anticipé ce travail : "Nous avons accompagné les équipes en matière d'équipement numérique et 30% des écoles et établissements qui n'étaient pas équipés, l'ont été dès la première semaine de fermeture. C'est un effort considérable !"

"Au bout de la première semaine déjà, il y a eu un tel foisonnement d'initiatives et de ressources que nous avons dû redoubler d'efforts pour structurer avec les équipes, les chefs d'établissements, les inspecteurs. Le résultat, au niveau national, a pris la forme d'un VADEMECUM pour les parents ou pour les enseignants, qui se décline en 3 formats : école, collège, lycée."

La rectrice insiste sur les personnels qui se sont portés volontaires pour l'accueil des enfants de soignants : "cette mobilisation fait honneur à notre profession et nous avons dû nous adapter au plus vite en lien avec les maires, pour que les locaux soient nettoyés quotidiennement. Des masques et du matériel de protection ont finalement été livrés en cours de semaine 2, même s'ils ne sont pas obligatoires, car ils ne doivent surtout pas diminuer la vigilance et se substituer aux gestes barrière."

Sophie Béjean a ensuite insisté sur "la nécessité pour les professeurs et les élèves qui ont été sous pression pour s'adapter à ce contexte, de se reposer pendant ces vacances qui débutent".

Elle souligne pourtant ses préoccupations pour les élèves qui ont décroché. Elle salue le fait que plus de 1000 professeurs se sont portés volontaires pour participer pendant la 2ème semaine, au dispositif de soutien scolaire en cours particulier ou en tout petits groupes pour soutenir les élèves décrocheurs.

De son côté, le SE-Unsa a indiqué que nous faisions la différence entre élèves en difficulté et les élèves en décrochage. Ce ne sont pas toujours les mêmes. Nous avons rappelé nos réserves claires sur cette mauvaise idée de "vacances apprenantes voulues par le ministre" (cliquez ici).

Nous avons salué le ton bienveillant du rectorat et de la hiérarchie globalement. Salué également les réussites mais il est de notre responsabilité de revenir sur les difficultés qui persistent.

Nous avons demandé à Madame la rectrice plus d'homogénéité dans la souplesse et la confiance sur le terrain. Qu'il soit notamment mis un terme à des demandes de "comptes-rendus d'activité" qui n'ont pas de raison d'être.

Les enseignants sont à la tâche et quelquefois, ils assurent de front leur mission d'enseignant et la garde, la continuité pédagogique de leurs propres enfants.

Le SE-Unsa ne manque pas une occasion de faire connaître l’exigence et le sens de ce "travail en terre inconnue" et à notre hiérarchie que la bienveillance et la reconnaissance dont ils nous témoignent publiquement se traduisent par de la confiance sur le terrain.

Ce qui a été et continue d'être accompli spontanément par les professeurs n’est pas seulement du télétravail. Il ne s’agit pas de réaliser à distance les mêmes missions que d’habitude.

Il s’agit de relever depuis chez soi les défis imposés par cette situation à l’Éducation : tenter de maintenir tous les élèves dans une situation active pour éviter les ruptures et les décrochages.

Personne n’y était préparé et pourtant en quelques jours, les personnels, quelles que soient leurs fonctions, ont trouvé les moyens de continuer à oeuvrer pour leurs élèves et leurs familles. Les repères sont impossibles à prendre et il faut sans cesse adapter dans cette situation jamais connue. Cela ne se fait pas sous la pression des multiples expressions du ministre mais par l’engagement de professionnels qui ont fait le choix du service public d’éducation.

Les projets d'école ne sont pas la priorité

Le SE-Unsa a mis des réalités en face de certaines demandes. Réunir des enseignants en visioconférence pour travailler sur le projet d'école, une vingtaine d'enseignants dans certaines grandes écoles, est absurde et incohérent. La priorité est ailleurs.

Madame la rectrice reconnaît que ce n'est pas la priorité. "Ce n'est pas une demande de notre part et je ferai en sorte que ce point précis soit rappelé dans les départements où ça n'a pas été fait."

Sur le CAPPEI

La rectrice nous informe que le report du calendrier du CAPPEI sera annoncé incessamment à tous les candidats avec toutes dispositions. Elle nous rappelle qu'une cellule d'écoute des personnels peut être contactée au 04.67.91.49.55

Sur la suppression de postes de RASED dans certains départements

La rectrice, sans s'attarder, nous indique qu'elle connait bien le sujet de par son parcours personnel et que la volonté de réforme du dispositif est antérieure. Que les études avaient depuis longtemps montré que les résultats du dispositif n'étaient pas à la hauteur de l'énergie et des compétences des personnels spécialisés qui les composent. Qu'elle est très sensible à la nécessité d'avancer avec une vigilance pour ces personnels.

Le SE-Unsa rappelle que la suppression continue des postes de maîtres spécialisés depuis plus de 10 ans explique à elle seule les résultats décevants. Nous en sommes rendus à du saupoudrage et la politique d'éducation prioritaire ne saurait se substituer aux RASED. 20% seulement de la difficulté scolaire se trouve en éducation prioritaire. Nous attirons l'attention sur la démarche que nous avons entreprise au sein du collectif RASED.

Sur la carte scolaire 1er degré

La rectrice souligne les moyens exceptionnels obtenus par le ministre : 1248 postes au niveau national en plus des 440 initialement prévus, soit 47 pour l'académie de Montpellier. Nous y renviendrons après le CT du Gard du jeudi 9 avril.

Le SE-Unsa a salué l'effort budgétaire évident pour le 1er degré mais quid du 2nd degré ?

Nous reconnaissons l'effort mais soulignons l'incohérence de la méthode qui fausse le travail d'expertise qui avait été fait dans les départements pour ajuster les moyens aux besoins. "Renoncer à fermer les classes dans les communes de moins de 5000 habitants si le maire s'y oppose", ne saurait se traduire par renoncer à ouvrir ailleurs et peut-être pour de meilleures raisons.

Nous pensons que c'est aux Comités Techniques de prendre ces décisions sereinement autour d'une table avec des experts rompus à cet exercice, et sur des arguments prioritairement pédagogiques.

On ne saurait asseoir les logiques d'ouvertures et de fermetures sur des effets d'annonce et ça vaut dans le sens inverse. Qu'on exerce dans une commune de + ou - 5000 habitants c'est tout simplement incompréhensible de ne pas ouvrir dans une école à 28 de moyenne pour ne pas fermer même si l'on a 20 élèves de moyennes ailleurs.

Les vraies questions reposent sur les moyennes après fermeture ou ouverture, les tendances démographiques à la hausse ou à la baisse, l'histoire du village, de l'école, les projets immobiliers, le nombre de PPS, de PPRE, de double-niveaux, à cheval ou pas sur deux cycles, etc. 

Or, dans le contexte de la crise sanitaire, la déclaration du ministre de l’Éducation nationale témoigne, une fois encore hélas, que les préoccupations politiques ont plus poids que les préoccupations pédagogiques.

Sur le mouvement intra 1er degré

Après concertation, nous n'avons pas demandé de report d'un calendrier  2020 déjà tellement tardif en raison des élections municipales. Les personnels ne sauraient attendre plus longtemps.

En revanche, nous ne comprenons pas pourquoi certains départements ont déjà leur circulaire et d'autres non. La rectrice nos indique que l'harmonisation reste la règle tout en admettant quelques spécificités de certains départements. Le serveur sera ouvert du 27 avril au 6 mai 2020 à minuit et bien entendu, la plus grande souplesse sera rappelée une fois de plus aux gestionnaires des départements pour que les complications liées à la situation ne pénalisent pas les candidats pour fournir par exemple des pièces justificatifs.

Nul besoin de revenir sur les nouvelles modalités du mouvement issues de la réforme de la fonction publique et des instances. Vous savez ce que nous en pensons.

La rectrice nous assure toutefois que la loi n'empêche pas que les représentants des personnels et l'administration communiquent en bonne intelligence.

La suite dans nos départements...