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SE-UNSA 30


 Par SE-UNSA 30
 Le  jeudi 8 novembre 2018

1D. « Moral des directeurs d’école » : il est urgent d’agir

 
Les résultats de l’étude de Georges Fotinos et José-Mario Horenstein pour la Casden sur le moral des directeurs d’école*, dont le SE-Unsa était partenaire, ont été publiés. Ils sont sans ambiguïté. Ils confirment la dégradation continue des conditions d’exercice des directrices et directeurs, la situation anxiogène dans laquelle beaucoup se trouvent et les nécessaires évolutions structurelles à envisager.
 
Motivés par leurs missions mais surchargés : c’est le premier enseignement de cette enquête.  82% des directeurs trouvent du sens et de l’intérêt à ce qu’ils font, mais 91% déplorent un temps de travail hebdomadaire excessif estimé à 45 h et plus. Complexification des missions, automatisation parfois chronophage, double mission directeur et enseignant sont autant de raisons expliquant ces chiffres.

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En effet, plus de 6 directeurs sur 10 déclarent avoir un moral moyen ou mauvais.  60.33% des répondants se plaignent de fatigue physique, 38.32% de lassitude cognitive et 16.52% d’épuisement émotionnel.
 
Au regard de ces chiffres, l’enquête pointe des pistes d’évolution pour tenter d’améliorer la situation. 84.11% des directeurs considèrent ainsi que la structuration administrative de l’école doit évoluer pour clarifier les responsabilités et les prises de décision. Parmi les composantes de l’évolution nécessaire, les améliorations concernant les conditions d’exercice (décharges, moyens matériels, moyens en personnels, simplification) arrivent en tête et sont citées par 49.03% des directeurs, suivies par le statut du directeur (cité à 40.90%) et le statut de l’école  (18.76%).
 
Après  « la semaine de la direction d’école » organisée par le SE-Unsa en mars 2018, le ministre a inscrit la question des directeurs dans l’agenda social. Cette nouvelle enquête démontre qu’il y a nécessité à agir résolument pour les directeurs et directrices d’école comme pour le bon fonctionnement de l’école. Les attentes sont fortes. Les discussions prévues début 2019 devront apporter des solutions pérennes et adaptées aux défis de l’école du 21e siècle.

Selon nous, il y a un "double risque majeur" pour les directrices et les directeurs :

  • d'un côté, celui d'aller vers des groupements d'écoles avec une direction rattachée aux collèges et des décisions qui échappent aux écoles.
  • il y a aussi le risque de l'immobilisme de ceux qui ne veulent surtout rien entreprendre par frilosité.

Le Se-UNSA fait d'autres propositions. Nous voulons une direction d’école reconnue et dotée des moyens nécessaires pour l’exercer. Cela passe par une décharge d'enseignement proportionnée (décharge à 75% par exemple) correspondant à la charge de travail réelle selon la taille de l'école.

Cela passe aussi par un cadre juridique pour l'école et des moyens qui permettent à tous de retrouver la sérénité nécessaire, une autonomie financière pour les écoles, un conseil des maîtres qui n'attend pas la permission des mairies pour acheter 2 ramettes de papier, des secrétaires de direction formé.e.s et pérennes pour décharger les directrices et les directeurs de tout ce qui peut l'être et se concentrer sur le coeur de leur mission, etc.

Nous porterons ces propositions lors de l'agenda social.

 
* Accord cadre de la Casden avec le ministère de l’Éducation nationale dont un des objectifs prioritaires est d’apporter son concours aux personnels dans la pratique de leurs métiers et de les aider dans l’accomplissement de leurs missions.