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SE-UNSA 30


 Par SE-UNSA 30
 Le  lundi 5 octobre 2015

2x10 minutes d’accueil en maternelle et de sortie...

 

Les 10 minutes d’accueil des élèves avant la reprise de la classe le matin et l'après-midi en maternelle, font encore parler d'elles à cette rentrée.

Cela pose la question bien plus importante de "laisser partir des élèves 10 minutes avant l'heure officielle de fin des cours" le matin et l'après-midi.

Première précision avant d'aller plus loin : Le SE-UNSA n’incite pas les enseignants à défalquer quelque temps d'accueil que ce soit de nos heures d’APC. 

Pour nous le problème est plus global et concerne notre organisation de temps de service.

Que disent les textes officiels ?
Texte de référence : Décret N°90-788 du 6 septembre 1990
" Art. 11. – La surveillance des élèves durant les heures d’activité scolaire doit être continue et leur sécurité doit être constamment assurée en tenant compte de l’état de la distribution des locaux et du matériel scolaires et de la nature des activités proposées.
L’accueil des élèves est assuré dix minutes avant l’entrée en classe. Le service de surveillance à l’accueil et à la sortie des classes, ainsi que pendant les récréations, est réparti entre les maîtres en conseil des maîtres de l’école."

La circulaire 97-178 du 18 septembre 1997 ajoute enfin ce qui suit :

« L'accueil des élèves : il a lieu dix minutes avant le début de la classe. Il sera recommandé aux parents de ne pas envoyer leurs enfants trop tôt avant l'heure d'accueil, afin de ne pas les laisser seuls trop longtemps. Avant que les élèves soient pris en charge par les enseignants, ils sont sous la seule responsabilité des parents. »

La position du SE-UNSA :

Tout d’abord, le temps d’APC n’a rien à voir avec le temps d’accueil ou de surveillance de la cour. L'APC fait partie de nos obligations de service, alors que les 10 minutes n'en font pas partie.

Proposer aux collègues de ne pas faire l’APC les conduit tout droit vers des sanctions administratives et des retraits sur salaire.

Ces fameuses 10 minutes, si nous suivons les textes, doivent être réparties entre les maîtres selon le même principe que les surveillances de récréation. Donc les collègues ne sont pas censés les faire à chaque fois.

Réclamer que ce temps soit comptabilisé dans les obligations de services de chaque collègue revient à leur demander à tous de les faire.

C’est d’ailleurs la réponse que le Ministère a donné lorsque le SE-UNSA lui a posé la question. Comprenons bien que dans cette affaire, pour l'ensemble des collègues, il y a plus à perdre qu’à y gagner.

Si nous nous penchons un peu sur la réalité du terrain, nous savons tous que cette organisation n'est mise en place que sur les écoles élémentaires de plus de deux classes. L'enseignant en classe unique assure tous les services d'accueil, de surveillance et de sorties en plus de la direction de l'école. Pour les écoles maternelles, l'accueil se fait en classe et c'est donc tous les enseignants qui sont concernés. Pour un élève de maternelle, être accueilli par sa maîtresse ou son maître est rassurant. Cette attitude est en adéquation avec la bienveillance dont nous devons faire preuve envers des élèves de cet âge. Ces 10 minutes ne sont pas exclusivement un temps d'accueil puisque les apprentissages commencent dès l'entrée (écriture de la date, reconnaissance du prénom...).

PAS SI SIMPLE ET A DOUBLE TRANCHANT DONC !

Pour le SE-UNSA, la solution est dans la redéfinition globale des services dans le premier degré ; dans lesquelles doivent figurer un certain nombre de tâches qui doivent être décomptées de manière forfaitaire et pas minute par minute. Les dix minutes d’accueil doivent y être intégrées.

En attendant, nous considérons qu'accueillir les élèves avant l'heure, graduellement sur 10 minutes est pédagogiquement fondé et ne comporte pas de risque.

Les laisser partir 10 minutes avant l'heure officielle en revanche engage votre responsabilité en cas d'accident. Nous vous invitons fortement à n'ouvrir la porte aux parents qu'à l'heure officielle de fin de classe.

Nous n'avons pas pour habitude d'inciter les enseignants à se mettre en porte à faux pour faire avancer certaines problématiques. Nous attendrons donc que les choses aient évolué sur le chantier de l'O.R.S. (Obligations  Réglementaires de Services) avant d'aller plus loin.

Olivier Dusserre-Telmont