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SE-UNSA 24


 Par SE-UNSA 24
 Le  mardi 5 mars 2024

Boycott du CSA-SD de ce mardi 5 mars

 

 

Ce mardi 5 mars 2024, toutes les organisations syndicales représentatives des personnels (FSU, UNSA et FO) ont décidé de ne pas participer au Conseil Social d'Administration Spécial Départemental (CSA-SD) convoqué ce jour dans le cadre de la carte scolaire premier degré. 

 

Par ce boycott, elles entendent exprimer leur colère face au nombre important de suppressions de postes programmées pour la rentrée 2024 en Dordogne et dans l’académie. 

 

A la rentrée 2024, dans le premier degré, il est prévu de supprimer 40 postes pour l’académie, dont 9 en Dordogne ! Cela contraint la DSDEN 24 à des choix compliqués et peu satisfaisants. En deux ans, ce sont donc 70 postes qui auront été supprimés dans les écoles de notre académie, dont 19 pour notre seul département. 

 

Les suppressions de postes définies par le Ministère résultent principalement d’une logique gestionnaire, basée sur une baisse démographique et le taux d’encadrement dans les classes. A l’échelle nationale, les effectifs du premier degré ne baissent pourtant que de 1,4%. Or, bien d’autres problématiques doivent être prises en considération : notre département compte notamment une mixité de zones urbaines ou rurales et de nombreuses « petites écoles » (164 écoles de 1 ou 2 classes, soit 44,4% du réseau scolaire) qui compliquent les répartitions d’élèves et nécessitent donc des moyens humains supplémentaires. 

D’autre part, les conditions de travail sont de plus en plus complexes : l’inclusion en classe des élèves à besoins éducatifs particuliers explose (pour exemples : les élèves scolarisés en ULIS augmentent de 8% à l’échelle nationale, les notifications MDPH augmentent de 10% par an en Dordogne, environ 180 élèves sont en attentes de place pour un établissement médico-social dans notre département).

Nous défendons le principe de l’Ecole inclusive, mais celle-ci demande des moyens humains complémentaires très importants pour soutenir les équipes, éviter un mal-être professionnel, et que cela profite à la réussite de tous les élèves. 

  • l’augmentation significative d’élèves en difficultés d’apprentissage et de comportement, ceci dès la maternelle. Soulignons les conséquences de la crise covid.   
  • le manque cruel de postes de remplaçants, qui restent largement insuffisants pour répondre aux besoins actuels criants. 

 

 

Une fois encore, ces retraits de moyens humains inacceptables empêcheront d’investir sur des dispositifs d’aide pédagogique : 

  • reconstitution des Réseaux d’aides (RASED : psychologues scolaires et enseignant·es spécialisé·es dans la difficulté scolaire) 
  • déploiement de dispositifs spécifiques supplémentaires pour accompagner les élèves en situation de handicap (ULIS, dispositifs autisme, enseignant·es en établissements médico-sociaux…) ou arrivant sur notre territoire sans maîtriser la langue française (UPE2A). 
  • dispositif « plus de maitres que de classes » pour favoriser le travail d’équipe. 

 

 

Enfin, nous pouvons craindre que les classes des niveaux « non prioritaires » dans la politique ministérielle (Petite et Moyenne Section de maternelle, CE2, CM1 et CM2) ne voient leurs effectifs augmenter. 

 

La dégradation des conditions de travail, la perte de sens du métier, l’hétérogénéité grandissante des classes, la faiblesse de la formation continue et l’isolement pédagogique, l'inclusion sans les moyens nécessaires et adaptés à sa réussite, les effectifs chargés dans les classes... Ce sont les défis de l’École d’aujourd’hui et ils doivent être une priorité. Il est encore temps de renoncer aux suppressions de postes et de recruter davantage de personnels dans l’ensemble des équipes pluriprofessionnelles.