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SE-UNSA 24


 Par SE-UNSA 24
 Le  jeudi 26 mars 2015

Déclaration préalable CAPD du 26 mars 2015

 

Madame l’Inspectrice d’académie,

Les sujets à l’ordre du jour de cette CAPD reflètent encore une fois l’état d’esprit de nos collègues. Les documents sont éloquents quant au désir de changement d’orientation ou de recherche de solutions, aggravé par les précédents bilans désastreux des permutations informatisées. Le constat est troublant ; nos collègues cumulent désormais des demandes : postes adaptés, temps partiel, congé formation professionnelle, droit individuel à la formation,  disponibilité… Cela signifie bien d’une part, que la reconnaissance attendue est loin d’être atteinte, tant sur les plans humain que financier, et d’autre part, que l’administration n’a plus les moyens de répondre aux besoins en formation des enseignants des écoles. Dans tous les cas de figure, l’articulation entre vie professionnelle et vie privée n’est plus possible, et la souffrance est prégnante.

Pour exemple récent, le lundi 9 mars, le mouvement interdépartemental informatisé a livré ses résultats. Des résultats implacables pour plus de 78 % des collègues (environ 77% en Dordogne) qui n’ont pu obtenir satisfaction. Rappelons une nouvelle fois qu’en 2010, en Dordogne, 43,5 % de nos collègues parvenaient à muter dès cette première phase. Par ailleurs, les ineat / exeat permettaient des ajustements avant la sortie. Derrière ces chiffres, les enseignants souffrent, constituent des dossiers sociaux, médicaux, mais ne trouvent plus la force d’espérer. Ce bilan est certes morose, mais malheureusement bien réel. La qualité du service sera de plus en plus impactée.

Le mouvement intradépartemental se profile et les modifications envisagées en groupe de travail académique nous inquiètent. En effet, la multiplication des postes à profil, au-delà des recommandations ministérielles, est un nouveau recul pour le paritarisme dans notre académie. Nous exigeons le respect des règles collectives en toute transparence. L’accès à ces postes est déjà conditionné par la détention d’une habilitation (liste d’aptitude à la direction d’école, CAFIPEMF) ou par des heures de formation spécifique (plus de maîtres que de classes). Nous avons déjà interpellé le Recteur, la Ministre et appelons dès aujourd’hui nos collègues à signer une pétition intersyndicale pour refuser ces règles illogiques et injustes.

 Concernant les départs en stage CAPA-SH, nous sommes ravis de constater que les enseignants des écoles n’ont pas perdu de vue cette perspective, et espérons que tous pourront partir en formation, car nous manquons de collègues spécialisés dans nos écoles. Nos élèves et nos équipes ont besoin d’eux pour faire en sorte que l’Ecole de la République soit bien celle de la réussite de tous les élèves. Depuis la quasi-disparition des RASED en 2012, nombre de collègues sont démunis face à la grande difficulté de certains élèves et espèrent une réimplantation de postes E et G.

Quant aux congés de formation professionnelle, 34 demandes ont été formulées cette année. La formation continue réduite au minimum ne suffit pas à répondre aux besoins de nos collègues. La formation personnelle, quant à elle, reste un espoir d’enrichir ses connaissances pour exercer encore mieux son métier de professeur des écoles, ou d’envisager une nouvelle voie professionnelle. Nous attendons une réponse concrète aux attentes de nos collègues, tant au niveau des moyens que des outils mis à leur disposition.

Pour conclure, nous vous faisons part de notre inquiétude face au trop grand nombre de collègues que nous recevons et accompagnons quotidiennement et qui sont en grande détresse. Il est vraiment temps de prendre en compte les conditions de travail de nos collègues. Les problématiques du métier d’enseignant des écoles, celles des directeurs et directrices doivent être sérieusement envisagées : nous avons des propositions concrètes  à vous faire et attendons notamment beaucoup du prochain groupe de travail sur les simplifications administratives. L’Education Nationale doit enfin instaurer une médecine du travail afin de travailler davantage sur la prévention. Nous constatons que de plus en plus de situations problématiques s’enkystent. Les solutions trouvées pour pallier ces problèmes sont peu nombreuses et souvent inefficaces. Vous devez envisager un avenir meilleur pour nos collègues, dans l’intérêt du service public d’éducation.

Les commissaires paritaires du SE-UNSA de la Dordogne : Jérôme BOUSQUET, Natacha ETOURNEAU, Florence HURDEBOURCQ, Sébastien PICHON, Gwenola TEMPLE