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SE-UNSA 22


 Par SE-UNSA 22
 Le  vendredi 3 décembre 2021

CDEN du 2 décembre

 

Voici le compte-rendu du CDEN qui s'est tenu hier soir, vous trouverez ci-dessous la déclaration préalable de l'UNSA Éducation. Pas de langue de bois !

 

M. le Préfet, M. le Vice-Président du Conseil Départemental, M. le Directeur Académique, Mesdames et Messieurs les membres du CDEN,

 

La semaine dernière l’’UNSA Éducation tenait déjà à alerter solennellement les représentants présents en ce CDEN sur l’état de santé et fatigue des personnels de l’Éducation. Ceux-ci n’en pouvant plus, nous souhaitions indiquer qu’il était temps que notre ministre et ses représentants locaux se rendent compte de la réalité du quotidien de ses personnels.  Toutes les remontées montrant un mal- être inquiétant des personnels, nous tenons à en faire part de manière officielle aujourd’hui, nous l’avons fait au niveau départemental et académique auprès du recteur et du directeur académique.

 

Non seulement notre ministre n’en tient pas compte mais il a rajouté un protocole hallucinant en pleine montée de Covid, sans faire référence aux enseignants, ou si peu. En langage de directrices et directeurs d’école, chaque nouveau protocole est en fait un « Démerdez-vous ». Désolé si ces termes peuvent heurter certaines oreilles, mais même en cherchant longtemps il n’y a pas d’autre expression possible pour comprendre ce que vivent et vont encore vivre nos collègues directrices et directeurs. Ce que nous dénonçons !

 

Le SE-UNSA et l’UNSA Éducation sont réputés somme toute comme clairvoyants et plutôt mesurés dans leurs propos, en s’opposant, certes, mais en cherchant toujours à proposer. Aussi lorsque nous déclarons que cette nouvelle stratégie est incompréhensible et impossible, cela devrait vous alerter ou au moins alerter notre ministre.

 

Alors que le pays connait une cinquième vague de Covid et qu’un nouveau variant inquiète au plus haut point, les règles sanitaires à l’école viennent d’être modifiées pour viser explicitement une limitation des fermetures de classes.

Pour le SE-Unsa, ces modifications engendrent un allègement incompréhensible de la protection contre la propagation du virus et génèrent un alourdissement incontestable de la charge de travail des enseignants du 1er degré. Le ministère doit au plus vite revoir ses nouvelles consignes dont l’application est impossible !

 

 D’un point de vue sanitaire, la substitution de la règle de la fermeture de classe durant 7 jours, dès un cas positif, par celle du dépistage de tous les élèves de la classe concernée est incompréhensible en matière de stratégie de lutte contre la propagation du virus.

Compte tenu du délai d’incubation, la fiabilité d’un retour des élèves réellement « négatifs » se trouve réduite par cette nouvelle règle.

 

Quant aux modalités de mise en œuvre de cette suspension de classe suivie d’un retour à l’école au fil de l’eau et au gré des résultats des tests, elles relèvent tout simplement de l’impossible.

 

-      Impossible pour des directrices et directeurs qui voient une nouvelle fois leurs missions au sein du protocole sanitaire s’alourdir (volumes d’informations, gestion des délais et décalages entre les élèves, concomitance possible avec des weekends…). Et on ne le dira jamais assez, bon nom bre de directrices et directeurs sont en charge de classe au-delà de leurs missions de direction et cumulent déjà trop de tâches au quotidien.

 

-      Impossible pour les enseignantes et enseignants qui se voient confier une double mission : celle d’assurer leur enseignement en présentiel pour les élèves de retour en classe car « négatifs » et celle d’assurer un enseignement en distanciel pour les élèves encore isolés car en attente de résultat ou « non testés ».

 

Pour le SE-Unsa, une telle réorientation stratégique dessert à la fois la lutte contre l’épidémie et dégrade toujours plus les conditions d’exercice des personnels et celles d’apprentissage des élèves. Jusqu’à présent, l’ensemble de la communauté éducative a réussi à rester unie au bénéfice des élèves malgré un contexte inédit par ses difficultés multiples. Une telle modification des règles sanitaires, une fois de plus par voie médiatique, met sérieusement en péril le climat entre équipes et familles, c’est irresponsable !

 

Le SE-Unsa demande au ministère de revoir d’urgence ses consignes en redéfinissant de façon plus sécurisante la gestion des cas positifs et en supprimant la consigne du cumul présentiel/distanciel ! Nos représentants n’ont pas cessé d’alerter le ministère et continueront à le faire dès demain en CTM.

 

En revanche, et c’est tout aussi incompréhensible, ça ne dérange nullement que l’on ferme des classes faute de remplaçants, ce qui est le cas dans notre département. Et on ferme des classes alors que des remplaçants sont monopolisés dans le même temps pour remplacer des personnels en formation « Constellation », chère à notre ministre.  Nombre de directeurs et collègues nous ont fait part de leur vive incompréhension et de leur colère.  M. Le Directeur Académique, dès le 23 novembre, nous vous avons écrit :

 

« Notre département manquant de remplaçants, la situation sanitaire se dégradant, nous demandons qu’il y ait priorité absolue sur les remplacements d’enseignants en arrêt. On ne peut imaginer répartir des élèves dans les autres classes dans les conditions sanitaires actuelles. Et comment demander aux parents de garder leurs enfants quand l’enseignant est en arrêt alors que d’autres sont remplacés pour des formations ? C’est pourtant ce qui se passe actuellement dans certaines situations…

 

Il nous paraît indispensable que tous les moyens de remplacement soient affectés dans les écoles, les formations sont importantes mais eu égard au contexte actuel, le remplacement de personnels absents doit être la priorité absolue. 

 

Maintenir les formations constellation en utilisant des moyens de remplacement qui manquent par ailleurs serait incompréhensible pour tous les acteurs de l’École publique. »

 

Nous n’avons jamais eu de réponse, aujourd’hui peut-être ? Et parce qu’il s’agit bien d’une volonté de notre ministre, la problématique étant soulevée dans d’autres départements, elle sera portée demain également par les représentants de l’UNSA Éducation en CTM.

 

Dans le second degré, il n’y a pas toujours de remplacements possibles et pas de remplacement tout court dans certaines disciplines car on ne trouve pas de personnels, c’est aussi le cas pour les personnels administratifs en collège et lycées.

 

Nos métiers souffrent d’un manque d’attractivité qui s’aggrave. Une part réside dans les rémunérations trop faibles et l’absence de loi de programmation empêche d’y répondre en profondeur. Une autre part réside dans le management du ministère qui nie la professionnalité et les difficultés aigues des personnels.

 

Pour en revenir plus précisément à ce bilan de CTSD, nous remercions les services pour les             documents de qualité transmis. A la lecture de ceux-ci on ne peut que constater que notre      département continue à perdre des élèves dans nos écoles, que la scolarisation des petits continue à diminuer, moins dans le privé que le public.

 

En collège, alors qu’une hausse globale des effectifs était attendue (+182 Segpa compris) finalement   il y a 178 élèves de moins. Il semblerait que ces élèves soient partis dans les collèges privés qui perdent beaucoup moins d’élèves que prévu. Encore plus inquiétante est la lecture des chiffres qui concernent les lycées généraux et technologiques et professionnels puisqu’au lieu des 472 élèves attendus en plus, il y en a 370 en moins.

 

Une partie d’entre eux sont sûrement allés vers les lycées privés qui devaient perdre des élèves et qui finalement en gagnent… Rappelons tout d’abord que les lycées costarmoricains ont des classes chargées, notre   département ayant payé un lourd tribut dans les dernières cartes scolaires…

 

Nous rappelons aussi que la crise Covid a entraîné des répercussions sur les lycées publics qui accueillaient à demi-jauge, conformément aux instructions officielles, pendant que le privé accueillait ses élèves à plein temps. Cela a forcément joué.  Nous continuons à dénoncer la façon dont se met en place le baccalauréat sous sa nouvelle forme. Tout est fait encore sans info ou alors dans l’urgence, les précisions du ministère arrivant trop tard dans les établissements… Et nous n’oublions pas les lycées professionnels qui ne sont guère mieux lotis.

 

Nous souhaiterions savoir où nous en sommes pour l’accompagnement des enfants en situation de handicap et les personnels AESH pour qui c’est bien difficile actuellement.

 

Localement, il était prévu que l’INSPE déménage dès le 1er janvier 2022 ce que les étudiants et leurs enseignants ont refusé et on les a compris et soutenus. Il semble que la raison l’ait emporté et nous en sommes satisfaits pour eux. Ils subissent déjà une réforme installée dans l’urgence et cela suffit amplement à leur peine… Au passage, nous rappelons que l’UNSA Éducation s’est opposée dès le départ à cette réforme de la formation et nous continuons à la dénoncer tant cette usine à gaz « made in Blanquer » ne rendra absolument pas plus attractive le métier d’enseignant, bien au contraire…