Récemment, le Figaro Magazine a publié un dossier dénonçant un prétendu endoctrinement de la jeunesse dans l’Ecole publique à travers l'antiracisme et la lutte contre les discriminations à l'Ecole. Il s’agit d’une agglomération de témoignages anonymes décrivant des situations invérifiables et consolidées par des apports de personnalités proches du ministre. C’est le cas de la présidente du CSP Souad Ayada,  Fathia Agag-Boudjalhat, etc.

Cela s’inscrit dans un climat de contestation des valeurs républicaines qui règne à la lisière de la campagne des élections présidentielles – ici, l’égalité – que véhicule le courant de droite contre-révolutionnaire incarné par Eric Zemmour. Ce dernier bénéficie des moyens financiers et médiatiques de l’industriel catho-tradi Vincent Bolloré.

Ce climat se traduit également quand le ministre  se déclare opposé au « wokisme », qu'il contribue à alimenter par son inaction à rechercher la mixité sociale à l'Ecole et à lutter contre les ségrégations. Dans ce contexte, de nombreuses ripostes outrées participent à sa stratégie de consolidation politique, entamée avec la création de son think-tank, nommé "le laboratoire de la République". La voie est donc étroite entre la nécessité de porter de légitimes critiques, sans qu’elles ne conduisent à le fortifier.

A l'occasion du CSE du 18 novembre, le SE-Unsa a voté un vœu condamnant les propos tenus dans le Figaro Magazine et enjoignant le ministre à soutenir l'Ecole et ses personnels. A l'inverse, le Snalc, FO et la CFE-CGC ne se sont pas associés à ce vœu.