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SE-UNSA 13


 Par SE-UNSA 13
 Le  mardi 10 janvier 2023

Evaluations d’écoles : FAQ du SE-Unsa 13

 

Après l’expérimentation d’un projet de cadre d’évaluation dans une centaine d’écoles primaires en 2021-2022, la généralisation de ce dispositif commence à s’opérer à cette reprise de janvier 2023.

 


>> Cet article est une Foire Aux Questions qui a pour but de répondre aux quetions que vous pouvez vous poser. L'avis du SE-Unsa est a retrouver dans notre article "Évaluations d’écoles : Qu’en pense le SE-Unsa ?"<<


 

Les questions de notre FAQ
  1. Les évaluations des écoles sont-elles obligatoires ? 
  2. Quel est le but de cette évaluation ? 
  3. Sur quel(s) temps les auto-évaluations doivent-elles avoir lieu ? 
  4. Qu’est-ce qui est évalué ? Qui ? Comment ?
  5. Qui est concerné par l'auto-évaluation ?
  6. Quel est le cadre concernant la participation des familles à l’auto-évaluation ?
  7. Que répondre aux parents élus souhaitant avoir le résultat / rapport de l’évaluation ?
  8. Comment sont désignés les évaluateurs ?
  9. Combien de temps dure l’évaluation ?
  10. Quelles aides de l’institution sont mises en place ?
  11. Y a-t-il une exploitation externe des résultats ?
  12. Quel est le retour ? Quelles conséquences / suites / formations ?
  13. Quels intérets pour l’école ? 
  14. Est-ce qu’il y aura une évaluation du dispositif ?
  15. Est-ce que cela aura un impact sur l’avancement des enseignants ? 
  16. Quels sont les garde-fous ?

 

1. Les évaluations des écoles sont-elles obligatoires ?
Oui, de même que les évaluations des établissements du 2nd degré, puisque l’article 40 de la loi n°2019-791 du 26 juillet 2019 pour une école de la confiance précise que : « Le conseil d’évaluation de l’école […] est chargé d’évaluer en toute indépendance l’organisation et les résultats de l’enseignement scolaire.
A ce titre […] il définit le cadre méthodologique et les outils des autoévaluations et des évaluations des établissements conduites par le ministère. […] Il s’assure de la fréquence régulière de ces évaluations d’établissements et définit les modalités de leur publicité […] ».

 

2. Quel est le but de cette évaluation ?
Le but de cette évaluation est d’améliorer, pour l’ensemble de la communauté éducative et de ses acteurs, les conditions de réussite collective, d’exercice des différents métiers et de bien-être dans l’école. L’évaluation des écoles est conçue comme un processus d’apprentissage collectif. Elle doit permettre à chaque école de :

  • mesurer les acquisitions des élèves et leurs résultats et les relier aux pratiques professionnelles, aux organisations retenues et aux choix opérés par l’école ;
  • proposer collectivement des axes de développement à mettre en oeuvre pour une amélioration ou une consolidation de la réussite des élèves et de la qualité de vie à l’école.
Les travaux menés dans le cadre de cette évaluation ont vocation à conduire à une actualisation ou à un renouvellement du projet d’école. La rédaction du projet d’école est en conséquence l’un des premiers buts de l’évaluation : celle-ci fournit à l’école tous les éléments dont elle a besoin pour la rédaction de son projet.
Il est essentiel de veiller à synchroniser la campagne d’évaluation et celle d’écriture des projets d’école.

 

3. Sur quel(s) temps les auto-évaluations doivent-elles avoir lieu ?
Cela n’est précisé nulle part. Mais le SE-Unsa a des revendications à ce sujet.

  • Que ce soit déduit des 108h
  • A défaut d'être déduit des 108h, du temps suffisant doit être dégagé (journées banalisées par exemple)
  • Si aucune possibilité, que ces heures soit rémunérées en heures supplémentaires

 

4. Qu’est-ce qui est évalué ? Qui ? Comment ?
L’évaluation de l’École est composée de deux étapes successives :

- une auto-évaluation menée par l’ensemble des acteurs de l’établissement ;
- une évaluation externe menée par trois ou quatre évaluateurs.

L’auto-évaluation et l’évaluation externe se réfèrent à la mission de service public, au projet académique et à sa déclinaison au niveau du département et de la circonscription, mais aussi au niveau de l’école, aux objectifs qu’elle s’est précédemment fixés dans son projet d’école.

L’ensemble des établissements doit être évalué tous les cinq ans.
L’évaluation des écoles doit permettre à chaque école de :
- mesurer les acquisitions des élèves et leurs résultats et les relier aux pratiques professionnelles, aux organisations retenues et aux choix opérés par l’école ;
- proposer collectivement des axes de développement à mettre en oeuvre pour une amélioration ou une consolidation de la réussite des élèves et de la qualité de vie à l’école.

L’auto-évaluation a pour objectif d’identifier des axes de développement, un plan d’actions et des besoins de formation. Ces éléments sont formalisés dans la préfiguration du projet d’école. Toutes les parties prenantes doivent y participer. L’auto-évaluation permet de caractériser l’environnement social, économique, territorial et scolaire de l’école grâce au portrait de l’école et à des questions clés.

Puis, de manière à analyser l’école dans sa globalité, le périmètre de l’évaluation doit couvrir quatre grands domaines :
- les apprentissages et le suivi des élèves, l’enseignement ;
- le bien-être de l’élève et le climat scolaire ;
- les acteurs et le fonctionnement de l’école ;
- l’école dans son environnement institutionnel et partenarial.
Conduite par le directeur pour ce qui relève du temps scolaire, l’auto-évaluation est dans les mains de l’école. Elle peut proposer un cinquième domaine dans son auto-évaluation.
Un rapport d’auto-évaluation, fruit de ce travail collectif partagé, est ensuite présenté pour information au conseil d’école (avec la préfiguration du projet d’école qui en découle) et communiqué aux autorités académiques (recteur, Dasen, IEN) et à la commune ou l’EPCI.
 
L’évaluation externe a pour objectifs d’échanger, d’expertiser et de recommander pour être utile à l’école. Elle permet de conforter certains éléments de la préfiguration du projet d’école issue de l’auto-évaluation et de formuler, le cas échéant, des recommandations pour en enrichir le contenu.
Trois ou quatre évaluateurs, dont au moins un IEN et un directeur, sans lien personnel avec l’école constituent le groupe d’évaluateurs externes.
L’évaluation externe comporte quatre étapes pour l’équipe d’évaluateurs : la préparation de la mission, la visite dans l’école, la restitution des premières conclusions aux parties prenantes et l’échange consécutif, puis la rédaction du rapport définitif. L’école a la possibilité de produire une réponse écrite qui sera jointe au rapport définitif.
Le rapport définitif identifie les spécificités de l’école, les marges de progrès et les axes de développement qu’il recommande de mettre en oeuvre, parmi ceux proposés dans l’auto-évaluation et ceux qui ont émergé lors de l’évaluation externe. Il est signé par les évaluateurs externes, puis communiqué d’une part au directeur d’école, qui le restitue au conseil d’école, d’autre part aux autorités de rattachement : autorité académique (recteur, DASEN, IEN de circonscription) et commune.

 

5. Qui est concerné par l'auto-évaluation ?
Toutes les parties prenantes doivent participer à l’auto-évaluation dans tous les domaines examinés, sans cloisonnement ou spécialisation : enseignants, personnels éducatifs (AESH), personnels de la collectivité (dont les Atsem), parents d’élèves, élèves et, le cas échéant, partenaires participant de manière importante à la vie de l’école.

 

6. Quel est le cadre concernant la participation des familles à l’auto-évaluation ?
Le cadre d’évaluation des écoles indique que « concernant les élèves et leurs parents, si la participation des représentants élus ou désignés est importante pour conforter leur rôle dans la vie de l’école, des modalités de recueil de point de vue le plus exhaustif possible seront recherchées ».

Pour le SE-Unsa cela signifie deux choses :
- Ces modalités de recueil doivent être recherchées, mais il n’y a pas « d’obligation de résultat ».
- Rien n’indique que ce sont aux enseignants de recueillir le point de vue des élèves et de leurs parents. Il est tout à fait possible de proposer que ce recueil de points de vue soit réalisé par les représentants des parents d’élèves élus au conseil d’école.

 

7. Que répondre aux parents élus souhaitant avoir le résultat / rapport de l’évaluation ?
Le rapport d’auto-évaluation est présenté pour information au conseil d’école avec la préfiguration du projet d’école qui en découle.
Il en est de même pour le rapport définitif : il est communiqué d’une part au directeur d’école, qui le restitue au conseil d’école, d’autre part aux autorités de rattachement : autorité académique (recteur, DASEN, IEN de circonscription) et commune.

Aucune autre diffusion du rapport ne fait partie du cadre de l’évaluation.

 

8. Comment sont désignés les évaluateurs ?
L’évaluation externe est menée par trois ou quatre évaluateurs, dont au moins un IEN et un directeur, sans lien personnel avec l’école. C’est l’autorité académique qui compose les équipes d’évaluateurs, en garantissant leur neutralité, leur pluralité par la diversité de leurs membres (notamment IEN, directeurs, personnels de direction, inspecteurs du second degré, cadres administratifs, conseillers pédagogiques, enseignants…), leur légitimité et leur compétence par leur expérience et par la formation qu’ils ont reçue. L’IEN ne participe pas à l’évaluation des écoles de sa circonscription.
La composition de l’équipe est donnée d’emblée à l’école évaluée qui peut en demander la modification, en la motivant. Les évaluateurs externes s’engagent à être impartiaux en signant une charte de déontologie (annexe 3 du cadre d’évaluation des écoles) et à ne pas divulguer les informations et les données statistiques recueillies.
Une équipe accompagne les équipes d’évaluateurs au niveau académique ou départemental afin de garantir la cohérence des procédures et de l’écriture des rapports.

Lorsque le champ du périscolaire est inclus dans le périmètre de l’évaluation, l’un des membres de l’équipe d’évaluateurs possède une expertise dans ce champ, tout en étant extérieur à l’école. Ce peut être un personnel des services à la jeunesse, à l’engagement et aux sports, un élu ou un personnel d’une collectivité territoriale extérieure au ressort de l’école.

 

9. Combien de temps dure l’évaluation ?
Le cadre ne donne pas de durée pour l’ensemble du processus d’évaluation.
Il est simplement précisé que la durée de la visite sur place dépend de la taille et de la nature de l’école et de la forme particulière prise par l’évaluation externe en fonction de l’analyse du dossier.
La visite d’évaluation externe est suivie, dans les 30 jours, de l’envoi au directeur d’école d’un pré-rapport synthétique de six à huit pages au maximum. Le rapport final peut être amendé pour tenir compte d’échanges entre les parties prenantes de l’évaluation, sur la base du pré-rapport.

Le rapport final résulte de la phase d’échanges menée dans l’école ou avec les représentants des parties prenantes du regroupement d’écoles et des remarques formulées à cette occasion. Une fois relu et validé au niveau académique, il est communiqué au directeur d’école qui le restitue au conseil d’école. L’école dispose de 15 jours pour faire part des observations écrites qu’elle souhaite apporter à l’évaluation externe et être annexées au rapport définitif. À l’issue de ce délai, le rapport devient définitif et est communiqué aux autorités de rattachement (autorité académique et commune).

 

10. Quelles aides de l’institution sont mises en place ?
Nationalement, le Conseil d’Évaluation de l’École a mis à disposition un cadre d’évaluation des écoles qui précise les finalités et le déroulement de l’auto-évaluation et l’évaluation externe. Il est complété par 3 annexes : le guide de l’auto-évaluation, le cahier des charges de l’évaluation externe, et la charte de déontologie de l’évaluation externe.

Il est complété par une boite à outils de questions évaluatives. Des exemples de questionnaires à destination des parties prenantes seront mis en ligne au cours du 2ème trimestre 2022.

Les autres aides mises en place dépendent des acteurs locaux et sont donc variables d’un territoire à l’autre.

 

11. Y a-t-il une exploitation externe des résultats ?
En aucun cas l’évaluation externe n’aboutit à un classement quel qu’il soit. Elle ne produit aucune évaluation individuelle du directeur ou des personnels de l’école, mais une évaluation de l’école dans sa globalité et des propositions pour enrichir sa stratégie éducative.

Le rapport définitif est communiqué d’une part au directeur d’école, qui le restitue au conseil d’école, d’autre part aux autorités de rattachement : autorité académique (recteur, DASEN, IEN de circonscription) et commune.

Aucune autre diffusion du rapport ne fait partie du cadre de l’évaluation.

Chaque année, en fin d’année scolaire, l’autorité académique transmet au Conseil d’Évaluation de l’École les résultats des évaluations des écoles réalisées au cours de l’année scolaire écoulée, la proposition de programmation pour l’année scolaire à venir, qui est soumise à son analyse, ainsi qu’une synthèse des retours d’expérience qui participeront à l’amélioration continue du processus d’évaluation. À la demande du Conseil, il fournit également les rapports et dossiers d’évaluation.

Ces bilans ont notamment vocation à nourrir le rapport annuel du Conseil d’évaluation de l’École, qui est rendu public, et à faire évoluer, si besoin, le présent cadre.
Le rapport annuel du Conseil ne contient pas de référence nominative à des écoles.

 

12. Quel est le retour ? Quelles conséquences / suites / formations ?
L’évaluation des écoles doit permettre d’actualiser ou de renouveler le projet d’école, et de proposer collectivement des axes de développement à mettre en oeuvre pour une amélioration ou une consolidation de la réussite des élèves et de la qualité de vie à l’école. L’amélioration de la qualité du service public d’éducation et de la vie dans l’école, visée par le processus d’évaluation, est dépendante de la mise en oeuvre du plan d’actions qui en est issu et de la prise en compte des besoins de formation. Cela passe par l’évolution des plans académiques de formations et de leurs volets départementaux ou de circonscription, ainsi que dans l’accompagnement par les IEN.

Il est à noter que certains départements proposent un « plan évaluation » : sur le modèle des plans français ou mathématiques, l’ensemble des temps d’animations pédagogiques sont consacrées à l’évaluation de l’école. L’année suivante, les animations pédagogiques seront consacrées aux besoins identifiés par les parties prenantes pendant l’évaluation de l’école.

Il serait très intéressant d’obtenir la généralisation d’un tel plan dans l’ensemble des départements : n’hésitez pas à en faire la demande localement.

 

13. Quels intérets pour l’école ?
Les travaux menés dans le cadre de cette évaluation ont vocation à conduire à une actualisation ou à un renouvellement du projet d’école. L’évaluation fournit à l’école tous les éléments dont elle a besoin pour la rédaction de son projet. Il est essentiel de veiller à synchroniser la campagne d’évaluation et celle d’écriture des projets d’école.

Les évaluateurs externes confortent ou proposent des actions concrètes, des outils, des démarches, internes et externes, qu’il s’agisse de modalités d’enseignement, d’accueil des élèves, de formations, de projets ou de partenariats.

L’évaluation des écoles est donc aussi conçue comme un processus d’apprentissage collectif.

 

14. Est-ce qu’il y aura une évaluation du dispositif ?
Il est simplement précisé que le cadre d’évaluation des écoles actuellement défini pourra être réexaminé pour prendre en compte les retours des évaluations et l’analyse qu’en aura faite le Conseil d’évaluation de l’École.
 

15. Est-ce que cela aura un impact sur l’avancement ?
Non, l’évaluation externe « ne produit aucune évaluation individuelle du directeur ou des personnels de l’école, mais une évaluation de l’école dans sa globalité et des propositions pour enrichir sa stratégie éducative ».

 

16. Quels sont les garde-fous ?
Le cadre d’évaluation précise que l’évaluation externe n’est pas un audit, une inspection, un dialogue de gestion ou de pilotage, un contrôle ou une labellisation, ni de l’école, ni d’un dispositif. Elle n’est pas une évaluation individuelle du directeur d’école ou des personnels de l’école et n’aboutit pas à un classement. Elle n’est pas une évaluation de l’auto-évaluation. Un cahier des charges se trouve en annexe 2 du cadre d’évaluation de l’école. L’évaluation est une aide apportée à chaque école.

Chaque évaluateur externe s’engage à respecter la charte de déontologie (annexe 3) tout au long de la procédure et au-delà de celle-ci. Pluralité, compétence, neutralité, respect et transparence sont les maîtres-mots de l’évaluation externe. Ils garantissent l’indépendance, le professionnalisme et la légitimité des évaluateurs et de la démarche d’évaluation elle-même, qu’ils crédibilisent.

De plus, il est précisé que le cadre d’évaluation des écoles actuellement défini pourra être réexaminé pour prendre en compte les retours des évaluations et l’analyse qu’en aura faite le Conseil d’évaluation de l’École.

 

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