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SE-UNSA 12


 Par SE-UNSA 12
 Le  jeudi 7 avril 2022

Glissements....

 

 

Chacun d'entre nous doit être vigilant afin que le fonctionnement d'un jour ne devienne pas le fonctionnement de tous les jours. C'est à ce titre qu'il faut éviter les glissements....

- Une collègue nous écrivait les propos suivants : « Nous sommes aujourd'hui dans une logique absurde: lorsqu'un enseignant est absent, on ne se demande même plus s'il sera remplacé, mais "comment allons nous gérer les enfants? Quelles activités en autonomie sont ils capables de faire ?"...

On peut bien comprendre les difficultés de remplacement avec un covid qui repart, accompagné de maladies « classiques » qui refont leur apparition. Cependant, on ne peut accepter ces dysfonctionnements et cela pour plusieurs raisons :

  • le covid, ce n'est plus une surprise puisque cela fait maintenant plus de 2 ans que l'on vit avec,

  • ce n'est pas parce que le brassage entre classes est de nouveau autorisé que cela doit être la règle lorsqu'il y a une absence d'un collègue,

  • ce n'est pas aux équipes dans les écoles à répondre au manque de moyens de notre administration, tout cela pour garantir la continuité du service public,

  • la répartition dans les autres classes ne peut-être qu'une solution ponctuelle qui ne peut pas être amenée à se répéter, jour après jour,

Ce mercredi 6 avril, en groupe de consultation des directeurs, le premier point qui a été discuté a été ce problème des remplacements, en lieu et place du premier point à l'ordre du jour. L'administration locale a bien rappelé qu'elle faisait comme elle pouvait, avec les moyens qu'on lui donnait, notamment des contractuels (5 au total) mais on arrive au bout de ce système où l'on met des pansements sur des plaies et encore, il manque des pansements puisque le recrutement de personnels mal payés devient difficile. Ouvertement, la question du « droit » de demander aux parents de garder leur enfant a été posée. Notre administration a répondu que la continuité du service public ne le permettait pas. Cependant, gageons que lorsque, objectivement, nous donnons les conditions d'accueil de leur enfant dans une autre classe, chaque parent peut prendre la décision de garder leur enfant ou pas.
Les dernières cartes scolaires n'ont pu répondre à ce besoin de remplaçants supplémentaires avec, il y a deux ans, des fermetures de postes de brigades ; l'année d'après, la création de nouveaux postes (rétropédalage...) et à cette dernière carte scolaire, aucune création de ce type de postes, avec un objectif, louable en soi, de donner tous les moyens disponibles aux écoles. Pourtant aujourd'hui, nous payons ces choix et, il faut le rappeler, ce problème du manque de remplaçant existait bien avant le covid.

Ce qui est gênant dans la situation actuelle, c'est que le redéploiement des élèves de la classe concernée dans les autres classes est l'unique réponse apportée par notre administration à ce manque de moyens. Quid de la pédagogie ? Quid des conséquences sur les autres classes ? Quid de la sécurité des élèves ? D’ailleurs, depuis l’abaissement du niveau sanitaire, la fermeture des classes par notre administration n'est plus proposée. Doit-on laisser penser aux parents que l'objectif principal d'une école est de garder leurs enfants ? Non, non et non !

- alors que se tiennent des groupes de consultation des directeurs d'écoles où tout est fait pour trouver des solutions pour simplifier et diminuer la charge des directrices et directeurs, ne voit-on pas apparaître, dans certaines circonscriptions aveyronnaises (mais pas que...), des demandes, formulées par des IEN, adressées à des directrices/directeurs, de compléter un document dans le cadre de l'évaluation des AESH. Pourtant, cela n'entre pas dans les missions des directeurs de compléter la feuille d’évaluation des AESH. L'équipe du SE-unsa 12 a d'ailleurs écrit à la DASEN en ce sens (cf article), en rappelant simplement les textes officiels en vigueur. Tout ne peut être demandé aux collègues chargés de la direction : ils doivent faire des choses ET ils peuvent en faire d'autres s'ils le souhaitent.

Ces deux exemples (et ce ne sont pas les seuls) montrent que collectivement, nous devons être vigilants à ce qui nous est demandé. Quelle que soit l'origine de la demande, nous sommes en droit de nous interroger sur sa pertinence...

Et alors quoi de mieux ensuite,  que de se tourner vers un syndicat ?

S. Rugès