Ce n'est pas un hasard si après que l'Unsa Education (dont fait partie le Se-Unsa 12) ait demandé que des informations soient données aux collègues sur les mesures envisagées à la rentrée, que notre ministère réagit.

Voilà les informations qui ont été communiquées :

Situation épidémiologique :

Circulation du virus :

L’épidémie connait un rebond :

- taux d’incidence : il s’établit à 1 342 pour 100 000 habitants et est en hausse de 23 %

- taux de dépistage : il s’établit à 4 037 et est en hausse de 22,8 %

- taux de reproduction effectif : il est en baisse à 1,2

A l’échelle régionale, le taux d’incidence (TI) est supérieur à 500 dans toutes les régions et supérieur à 1 000 dans la majorité des départements. Il est en hausse dans l’ensemble des régions, sauf en Auvergne-Rhône-Alpes. La région Ile-de-France connait un ralentissement de la tendance haussière de son TI, même si ce taux reste élevé.

En Outre-mer, l’inquiétude était vive, mais elle est moindre désormais même si la situation est à suivre de près.

Le taux d’incidence est moindre chez les enfants que dans le reste de la population.

Hospitalisations :

Le taux d’occupation des lits est de 84 %.

La tension Covid hospitalière au niveau métropolitain est de 22 %.

Le nombre de patients en soins critiques mais aussi en réanimation est de 1 107, et 67,9 % d’entre eux étaient hospitalisés pour la Covid.

Dépistage :

Près de 10 000 séquences sont réalisées par semaine (9 368 prélèvements la semaine dernière)

Vaccination :

54,5 millions de primo injections et 53,6 millions de schémas complets

La vaccination reste faible chez les 5-11 ans.

Chez les 12-17 ans, 84 % ont reçu au moins une dose, 67 % au moins deux doses, et 17% ont reçu une dose de rappel.

Quelques indicateurs précoces laissent penser que nous pourrions aller vers un mieux. En effet, on ne constate pas d’impact hospitalier majeur, même s’il y a toujours des hospitalisations. Néanmoins, il faut préparer au mieux la gestion de l’automne et de l’hiver. Un autre enjeu collectif est la gestion des Covid longs.

Préconisations sanitaires par le HCSP (Haut Conseil de la Santé Publique)

Le professeur Lepelletier, nouveau président du HCSP ayant pris ses fonctions le 27 juin dernier, a présenté la stratégie et les perspectives en lien avec la réduction du risque de transmission de la Covid en milieu scolaire en 2022.

Pour la rentrée 2022, le milieu scolaire ne sera plus considéré à part. Les mêmes mesures que pour l’ensemble des établissements recevant du public seront appliquées, en tenant compte des spécificités propres à l’École.

Personnels vulnérables

La Fonction publique applique strictement les règles relatives aux salariés : ils devraient normalement être en congé de maladie. Le ministère ne sait pas encore si des ASA seront à nouveau proposées.

Personnels soumis à obligation vaccinale et non vaccinés

Le ministère a bien noté notre demande réitérée de suspension de l’obligation vaccinale des PsyEN.

Stocks en masques et autotests

La secrétaire générale a indiqué qu’il restait 50 millions de masques actuellement. Or, pour tenir jusqu’aux vacances d’automne avec deux masques distribués quotidiennement à chaque personnel, il en faudrait 150 millions. Les masques transparents et FFP2 n’ont été que peu utilisés. Le ministère va se mettre en situation de pouvoir acheminer des masques chirurgicaux si le besoin s’en faisait sentir.

Concernant les autotests, il convient de se débarrasser des stocks périmés. Le ministère souhaite proroger le dispositif des deux autotests gratuits et étudie cette possibilité, mais précise que ceux-ci ont été très peu utilisés.

Equipement en capteurs de CO2

41 % des écoles, 78 % des collèges et 97 % des lycées sont équipés d’au moins un capteur de CO2, ce qui représente 110 000 capteurs supplémentaires. L’effort d’équipement doit être poursuivi, d’autant qu’un projet de décret pourrait obliger à mesurer chaque année la qualité de l’air intérieur à partir du 1^er janvier 2023.

Mesures à l’Ecole par notre ministère

L’année 2022-2023 se fixe les deux mêmes objectifs que cette année écoulée :

- favoriser la réussite des élèves

- prévoir une réponse proportionnée aux enjeux sanitaires et permettant d’assurer la protection des personnes

Nouveau cadre sanitaire

Un nouveau cadre sanitaire, toujours gradué mais simplifié, sera applicable à partir de la rentrée 2022. Reposant sur un socle de recommandations (que l’on pourrait qualifier de niveau 0) et de trois niveaux de mesures, activables en fonction du contexte épidémiologique, la logique de graduation proposée est la suivante :

- socle : relais des recommandations des autorités sanitaires

- niveau 1 (vigilance modérée) : rappel et incitation au respect des gestes barrières, avec limitation des regroupements importants

- niveau 2 (vigilance accrue) : renforcement du respect des gestes barrières et adaptation des modalités de pratique des activités physiques et sportives

- niveau 3 (évolution très défavorable) : adaptation de la doctrine d’accueil en lycée et renforcement des mesures de restriction (activités physiques et sportives limitées en intérieur)

Consulter les mesures proposées

Le contact-tracing ne sera pas mis en Å“uvre dans le niveau « socle Â». Pour les niveaux 1, 2 et 3 du protocole, s’il n’y a pas de recherche des contacts à risque en population générale, alors il ne sera pas nécessaire de réaliser un contact-tracing à l’École.

Modalités d’application

Ce cadre sanitaire est national, mais il pourra concerner tout ou partie du territoire.

Un délai de 10 jours sera appliqué entre la décision d’une modification du niveau du protocole, communiquée d’abord en interne aux professionnels avant de l’être au public, et son application.

Communication à la profession

Le cadre sanitaire applicable à partir de la rentrée 2022 devrait être diffusé la semaine prochaine aux personnels. Une infographie sera réalisée et une FAQ sera diffusée avant la rentrée.

La rentrée devrait pouvoir se faire en niveau « socle Â» ou niveau 1.

Avis de l’Unsa Éducation

S’il aura fallu questionner à plusieurs reprises le ministère sur la gestion de crise depuis mars et en vue de la rentrée pour obtenir une nouvelle réunion et des informations concrètes, nous avons accueilli positivement le nouveau protocole simplifié et lisible. Ce dernier permet de ne pas déstabiliser l’École tout en limitant les risques de contamination dans les niveaux les plus élevés du cadre. Le fait que le ministère accède à notre demande répétée de communiquer ce protocole rapidement à tous les personnels, et ce avant d’en informer le grand public, est aussi une nouvelle satisfaisant.

Cependant, comme nous l’avons fait depuis le début de l’épidémie et parce que nous mesurons les écueils potentiels de l’employeur, nous resterons vigilants sur plusieurs points et continuerons d’exiger :

- le respect des engagements pris par le ministère en matière de délai d’application de consignes et de cohérence entre cadre applicable en population et générale et cadre applicable à l’Ecole

- un équipement en masques et autotests anticipé et à la hauteur des besoins

- un abandon des mesures de suspension des psychologues de l’éducation nationale

- des recrutements importants pour faire face à la pénurie déjà trop lourde de personnels à ce jour et assurer les remplacements nécessaires dès la rentrée

Une prochaine bimensuelle devrait avoir lieu avant la rentrée scolaire.