Un arbre sans racine ?

Un arbre de la laïcité devait être planté dans le village de Villecomtal le mardi 8 décembre dernier, accompagné en amont d'un travail à l'école du village. Ayant appris cela quelques jours auparavant, nous avons interpellé la maison de la laïcité, à l'origine de cette plantation, lui signifiant que nous ne comprenions pas comment une école privée n'appliquant pas les principes de la laïcité ( pas de signes religieux, neutralité absolu du personnel de l'école,...) pourrait les véhiculer à ses élèves. Nous nous étonnions, du coup, du choix de cette commune, sans école publique.

Autant nous nous réjouissons que cette commune décide de promouvoir les principes laïques, autant nous ne pouvons pas tolérer que la définition de la laïcité se réduise à l'acceptation des différences de l'autre. C'est surtout un cadre, construit à travers le temps, par différentes lois. Dans la presse locale, la directrice de l'école concernée précise que « la laïcité ne pose aucun problème à l'école catholique Â». Elle a raison, c'est plutôt l'école privée, en ne respectant pas ses principes qui pose problème à la laïcité car elle n'en respecte nullement le cadre institutionnel. A titre d'exemple, cette enseignante peut être catholique et laïque mais en tant qu'enseignante employée par le diocèse, elle n'a pas les mêmes devoirs qu'un enseignant du service public. Par contre, dans les propos du maire, nous nous y retrouvons quand il dit que « parler laïcité, c'est parler de séparation des institutions publiques et des organisations religieuses Â». L'école privée, même de Villecomtal, n'est donc pas une école du service public régie par les lois de la République dont celles portant sur la laïcité. Elle assure seulement une mission de service public, avec ses propres règles (ce qui n'est pas sans poser des soucis).
Au final, la coupe était pleine, l'excédent d'eau lié à la pluie a empêché la plantation. Si ce n'est pas un signe ça...

A Rodez, le 18 décembre
Sébastien Ségur
Co-secrétaire du SE-Unsa 12