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Alerte scociale sur la direction : compte-rendu complet
Article publié le vendredi 25 septembre 2020.
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Faisant suite d’abord à la convocation d'une collègue directrice et afin d’évoquer plus généralement la situation préoccupante des directeurs/trices en ce début d'année, il a été décidé de déposer une alerte sociale. Celle-ci a été réalisée par l'intersyndicale départementale SUD Éducation 12, CGT Educ'action 12, SE-UNSA12 et SNUipp-FSU12. Nous avons donc été reçus le mardi 22 septembre à 18 heures. Étaient présents à cette réunion les représentants syndicaux, la DASEN, Mme Fellahi, l'IEN adjoint à la DASEN, M. Fressignac et la secrétaire générale, Mme Vincent.

Voici notre compte-rendu.

Les représentants syndicaux ont souhaité que chaque point mis dans l'alerte sociale (cf ICI) soit traité l’un après l’autre.

1) La convocation de la directrice et ses consĂ©quences :

Pour rappel, l'équipe d'une école a adressé, par l'intermédiaire de leur directrice, un courrier à la mairie pour avoir confirmation ou non de la perte d'un demi-poste d'ATSEM (ce personnel ayant annoncé aux collègues en juillet son départ). Dans ce courrier, étaient mentionnés tous les bénéfices, surtout dans la situation post-covid, d'avoir ce personnel. L'IEN de circonscription a eu vent de ce courrier (sûrement par la mairie) et a fait le reproche de n'avoir pas été informée de ce courrier en amont comme demandé dans la note de service.

Ensuite, Ă  la rentrĂ©e, rĂ©pondant Ă  une journaliste sur la situation de l'Ă©cole, la directrice a annoncĂ© cette perte d'un demi-poste d'ATSEM, traduit dans le journal par le « regret Â» de cette perte. La semaine suivante, elle a Ă©tĂ© convoquĂ©e Ă  la DSDEN oĂą il y a eu menace de sanction et des propos violents. Après cet entretien, la collègue Ă©tait Ă©motionnellement touchĂ©e et s'est retrouvĂ©e en arrĂŞt maladie.

Sur ce sujet, la DASEN nous a dit ĂŞtre Ă©tonnĂ©e et avoir une lecture diffĂ©rente de la situation. Pour elle, « le travail et la carrière de la directrice ne sont pas remis en cause Â». Il s'agissait de « la protĂ©ger Â» en lui rappelant la loi avec les « obligations en termes de rĂ©serves et de neutralitĂ© Â». Elle a ajoutĂ© qu'il n'y avait pas eu de sanction prononcĂ©e et que peut-ĂŞtre, la situation s'expliquait parce qu'en Aveyron, il n'y avait pas l'habitude d'ĂŞtre convoquĂ© pour un entretien professionnel. Elle a aussi dit que cette dĂ©marche, si c'Ă©tait nĂ©cessaire, pourrait ĂŞtre Ă  nouveau employĂ©e.

Vos reprĂ©sentants syndicaux sont alors intervenus pour dire que l'objectif affichĂ© de protection du personnel n'Ă©tait vraiment pas au rendez-vous avec, au final, une collègue fragilisĂ©e et en arrĂŞt maladie. Nous avons Ă©galement dĂ©noncĂ© le fait que tout cela ne se serait pas dĂ©roulĂ© si la mairie concernĂ©e avait communiquĂ© sur cette suppression d'un demi-poste d'ATSEM : rien en conseil d'Ă©cole, pas de courrier, de mails... Nous avons Ă©galement dĂ©noncĂ© que les faits reprochĂ©s Ă  cette collègue Ă©taient minces, voir inexistants :
- il est normal qu'un directeur/directrice s'adresse Ă  sa mairie car c'est son interlocuteur (cf rĂ©fĂ©rentiel mĂ©tier du directeur), surtout quand c'est un sujet Ă©ducatif avec des personnels placĂ©s sous sa responsabilitĂ© pendant le temps scolaire ;

- la journaliste a reconnu qu'elle avait interprété les propos de la collègue.

L'avis du SE-Unsa 12 :

Cette situation aurait pu ĂŞtre vĂ©cue par tous les collègues chargĂ©s de la direction car au quotidien, nous dĂ©fendons notre Ă©cole et nous souhaitons faire notre travail dans les meilleures conditions possibles. Après ces Ă©changes, les faits reprochĂ©s sont bien minces. On peut entendre que l'IEN, contactĂ©e par cette mairie, n'ait pas apprĂ©ciĂ©e de n'avoir pas Ă©tĂ© informĂ©e en amont de ce courrier mais Ă©tait-il nĂ©cessaire d'envoyer un mail Ă  l'Ă©cole, un coup de tĂ©lĂ©phone n'aurait-il pas suffi ? De la mĂŞme façon, nous avons interrogĂ© l'administration afin de vĂ©rifier si cette IEN, Ă©tait allĂ©e par la suite, appuyer cette demande lĂ©gitime de ne pas perdre ce moyen humain.

La DSDEN n'en savait rien. Pourtant, c'est de soutien dont nous avons besoin, pas d'une administration qui vient nous gronder après une remontée de la mairie.
Pour ce qui est de nos obligations, les collègues ont besoin d'être formés et de connaître leurs devoirs....et leurs droits. S'il est trop risqué de parler à la presse, alors nous devrions avoir la consigne de ne pas leur répondre.

Nous savons que notre statut de fonctionnaire nous oblige (et nous protège parfois) à faire attention à nos réponses mais vu le peu de situations de cette ordre, notre administration devrait moins scruter la presse et mettre son temps et ses moyens ailleurs.
Nous avons également rappelé que le délai extrêmement court pour convoquer cette directrice tranchait avec les lenteurs constatées, sur ce même secteur, pour des affaires bien plus graves.

2) La ville de Rodez et ses alĂ©as :

Depuis le redĂ©coupage des circonscriptions, cette ville est Ă  cheval sur 2 circonscriptions, chose qui a Ă©tĂ© dĂ©noncĂ©e en commission. Depuis, des situations problĂ©matiques ont Ă©mergĂ© :

  • certains enseignants avaient compris que M. Fressignac, IEN adjoint coordonnait les actions sur Rodez et devenaient un IEN bis,

  • la mairie a demandĂ© de recevoir en version modifiable les procès-verbaux des conseils d 'Ă©cole avant leur validation, demande appuyĂ©e par la suite par l'IEN,

  • des directrices ont Ă©tĂ© contactĂ©es par leur IEN sur leur portable un mercredi après-midi pour qu'elles diffusent Ă  travers l'ENT un mot de la mairie.

Sur le premier point, M. Fressignac est intervenu pour dire qu'il avait bien précisé en réunion que l' interlocuteur des collègues était uniquement leur IEN de circonscription et uniquement eux. La DASEN a rajouté que, parmi les missions de M. Fressignac, figurait celle de la coordination entre les circonscriptions.

Sur le deuxième point, les représentants syndicaux ont rappelé que le code de l'éducation était très clair à ce niveau et qu'il revenait de droit aux directrices la validation du PV. La DASEN a répondu qu'effectivement le code de l'éducation n'était pas contestable mais que, là aussi, il est important de ne pas se retrouver en porte-à- faux.

Sur le troisième point, la DASEN a reconnu que cette démarche aurait pu se faire le lendemain mais que la vérification de la légalité de cet envoi de la mairie via l'ENT des écoles avait retardé son traitement.

L'avis du SE-Unsa 12 :

Il est compliquĂ© d'exercer sereinement des fonctions de direction dans cette ville... Nous nous interrogeons Ă©galement sur la lĂ©galitĂ© des communications. En effet, comment ne pas comprendre que des parents Ă©lus puissent communiquer aux autres parents ? L'erreur a Ă©tĂ© peut-ĂŞtre de faire un courrier commun sur plusieurs Ă©coles mais le contexte l'exigeait. On s'Ă©tonne aussi que la mairie puisse diffuser des documents, sĂ»rement non neutres, alors que les directeurs/directrices sont chargĂ©s de veiller Ă  cette neutralitĂ©. Une nouvelle fois, les tensions existantes aujourd'hui sur cette ville sont telles qu'une solution devrait ĂŞtre apportĂ©e par notre administration pour que cela ne rejaillisse pas sur ces Ă©coles (1 ENT Ă©cole, 1 ENT mairie ?) . On nous annonce qu'un travail de l'administration est rĂ©alisĂ© avec cette municipalitĂ© mais on constate qu'une carte scolaire n'est toujours pas mise en place sur cette ville, diminuant d'autant la mixitĂ© sociale (dĂ©jĂ  mise Ă  mal avec les Ă©coles privĂ©es) et que la communication mairie-Ă©coles est parfois chaotique.

Plus généralement, notre administration se doit d'être un soutien, une aide pour nos collègues quelles que soient la couleur politique d'une collectivité et/ou son influence.

3) la circulaire du 27 aoĂ»t 2020 :

Dans cette circulaire, est demandée la mise en place, dès cette rentrée, de 4 jours de formation à destination des directrices/directeurs. Cela s'est traduit dans le plan de formation aveyronnais par 4 mercredis après-midi avec comme unique lieu de formation, Rodez. Vos représentants syndicaux ont demandé des explications sur ces temps supplémentaires.

La DASEN a répondu qu'elle avait répondu à cette commande ministérielle, arrivée le 27 août dernier, en l'introduisant dans un plan de formation déjà construit bien en amont. Concernant le lieu, elle a complété en disant qu'il était nécessaire qu'un lieu apparaisse dans le logiciel mais que celui-ci pourrait évoluer en fonction des collègues concernés. Elle a reconnu que ce n'était pas l'idéal cette année mais que, vu le temps imparti, ils ne pouvaient faire mieux.

Pour l'intersyndicale, ces jours de formation auraient dû être placés sur du temps scolaire ou bien pouvoir être déduits des 18 heures. Nous avons rajouté que la communication sur ces temps de formation n'avait pas été claire puisque selon les circonscriptions, le discours n'était pas le même (certains avaient compris que ces temps étaient déductibles...).

L'avis du SE-Unsa 12 :

Cette mesure fait partie d'un chapitre intitulĂ© « Donner du temps aux directeurs Â». Si cela se fait comme ça en Aveyron, cela aurait dĂ» s'appeler « donner du temps aux directeurs en plus  Â». Ce n'est pas envisageable, surtout depuis les problèmes soulevĂ©s sur la direction, mis en lumière avec la crise sanitaire. Il est impensable que l’on demande aux directeurs du temps en plus, surtout quand on sait combien ils en donnent dĂ©jĂ  beaucoup bĂ©nĂ©volement.

Au final, espérons que très peu de collègues aient répondu à cette formation non obligatoire, montrant ainsi leur désaccord avec ce positionnement. Par contre, le choix de ne pas y aller ne signifie pas que ce temps de formation n'est pas souhaité par ces collègues.

Parmi les mesures envisagées dans ce texte officiel, figure la possibilité pour la DASEN d'octroyer des jours de décharge supplémentaires si elle en a les moyens.

Elle nous a rĂ©pondu que les moyens de remplacement sont utilisĂ©s pour qu'il y ait des enseignants dans toutes les classes, pour les remplacements et pour les dĂ©charges rĂ©glementaires. Elle ne peut donc rĂ©pondre, Ă  l'heure actuelle, Ă  cette demande, d'autant plus qu'il est mentionnĂ© « en fonction des moyens de remplacement disponibles Â».

L'avis du SE-Unsa 12 :

Une nouvelle fois, les moyens allouĂ©s ne sont pas Ă  la hauteur des attentes (rappelons-nous les postes de brigade fermĂ©s lors de la dernière carte scolaire). Quand on sait ce qu'on a vĂ©cu en fin d'annĂ©e dernière, les besoins que cela a entraĂ®nĂ©s, il est inadmissible qu'une rallonge des moyens n'ait pas Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e pour faire face Ă  cette situation de crise, notamment en prenant des listes complĂ©mentaires comme cela s'est fait dans d'autres dĂ©partements. Cela nous rappelle notre dĂ©claration en CDEN intitulĂ©e « Sommes-nous prĂŞts cette fois ?».
Nous pensons tout particulièrement aux chargés d'école qui mériteraient ce coup de pouce. Pour eux, nous continuerons cette année de demander à notre administration, de rattacher les brigades prioritairement sur des petites écoles, tout en maintenant une cohérence sur le territoire. Le peu de temps disponible des brigades devrait être distribué à ces collègues.

Dans cette mĂŞme circulaire, il est mentionnĂ© que « les directeurs d'Ă©cole ont, avec les Ă©quipes pĂ©dagogiques, la pleine responsabilitĂ© de la programmation et de la mise en Ĺ“uvre des 108 heures dans le respect de la rĂ©partition rĂ©glementaire Â». L'intersyndicale, après ce rappel, explique ne pas comprendre que certains IEN demandent encore de complĂ©ter un tableau.

Pour la DASEN, cette demande n'est pas contradictoire puisque ce tableau est demandé pour information et non plus pour validation comme auparavant. Elle a aussi dit que dorénavant, les 108 heures étaient sous la responsabilité des équipes pédagogiques.

L'avis du SE-Unsa 12 :

Nous sommes intervenus pour signaler que la validation n'était souvent pas faite, ce à quoi notre administration a répondu que l'absence de réponse validait le document...On peut s'interroger sur la pertinence pour une inspection, d'avoir ce document avec des dates initialement prévues, qui ne sont qu'hypothétiques. Plus concrètement, nous verrons bien si les conseils de cycle, notamment celui de cycle 3, repassent à la main des équipes pédagogiques. Affaire à suivre.

La circulaire ministérielle du 27 août 2020 annonce dès cette année 12500 emplois civiques qui pourront aussi être affectés à des tâches d'aide administrative à la direction d'école. Pour l'intersyndicale, l'école a besoin d'une aide à la direction pérenne avec des gens qualifiés et correctement payés. Nous avons interrogé notre administration pour savoir les effets de cette augmentation nationale sur nos effectifs aveyronnais.

L'intersyndicale revendique la mise à disposition de chaque directeur, directrice et chargé d'école du département d’une aide administrative.

L'administration a répondu qu'il était encore un peu tôt pour avoir cette information et qu'un des problèmes de notre département était, déjà, de recruter des personnes.

Dans ce texte également, est demandé la mise en place d'un groupe de consultation des directrices et directeurs. C'est déjà le cas en Aveyron depuis l'an dernier. L'intersyndicale est intervenue pour demander à ce que sa constitution évolue, notamment en y associant les représentants du personnel.

La DASEN a dit qu'elle avait répondu à cette demande ministérielle dès l'an dernier, que le groupe s'était réuni à plusieurs reprises et que cela avait déjà eu quelques effets (envoi d'un courrier aux municipalités rappelant le rôle de chacun,...). Un travail a également été entrepris pour rendre le site de la DSDEN plus opérationnel et pour qu'il soit également un lieu où trouver rapidement tous les derniers documents nécessaires à la direction .
Concernant sa constitution, la DASEN a dit que cela a été construit comme cela et que cela fonctionnait bien.

L'avis du SE-Unsa 12 :

Une nouvelle fois (nous avions écrit conjointement avec le Snuipp à ce sujet), nous regrettons qu'il n'y ait pas des représentants des personnels car, pour nous, la direction est un sujet qui touche tous les enseignants, directement ou indirectement et à ce titre, tout le monde devrait être représenté. Pourtant, ce n'est pas un souci pour nous puisque nous avons des directeurs représentants syndicaux mais sur le principe, ce n'est pas normal. Nous sommes donc associés à ce travail depuis l'an dernier et nous y resterons (nos collègues du snuipp ayant annoncé une nouvelle fois qu'ils n'y participeraient pas sans révision de sa constitution). Notre DASEN, lors de la première réunion avait défini ce groupe comme étant un groupe opérationnel. Il faut donc que son travail se concrétise rapidement car il y a urgence, ce n'est plus à démontrer.

La DASEN a également dit que des évolutions sur la direction sont en attente au niveau national (loi Rilhac) et que des choses étaient en train de se construire. Concernant le COVID, elle a souligné le travail d'accompagnement des équipes confrontées directement à ce virus (classe fermée,...) et a tenu à saluer le travail du Docteur Gauthier qui suit toutes les situations. Suite à une question sur le peu de cohérence parfois, elle a précisé que ces différences pouvaient s'expliquer grandement par la diversité des situations et la nécessité de réponses adaptées aux différents contextes.

L'intersyndicale a répondu qu'en effet, les retours des collègues étaient positifs.

L'avis du SE-Unsa 12 :

Nous ne sous-estimons pas le travail fourni par notre administration locale mais nous déplorons une communication ministérielle défaillante avec des changements dans des délais trop brefs. Nous avons également demandé si Mme Gauthier était épaulée par une équipe augmentée. Cela n'est pas le cas, nous a-t-on répondu. On peut donc penser que son travail quotidien, dans une année scolaire ordinaire, était déjà important alors depuis mars...

Au final, malgré une circulaire arrivée bien tardivement, les effets directs de ces annonces sur nos collègues chargés de la direction en Aveyron sont nuls ou bien empirent la situation (4 mercredis en plus pour ceux qui ont candidaté). L'urgence de la situation n'est pas prise en compte, faute de moyens pour y remédier.

Sur la convocation de la collègue, le message envoyé aux collègues directeurs/directrices du département est mauvais car ils attendent un soutien sans faille de leur hiérarchie, surtout après une période où chacun a pu mesurer l'importance de chaque échelon.

Collectivement, il va nous falloir réagir et sans vous, on n'y arrivera pas. Première chose à faire, signez la pétition : La pression, je l'a subis pas. Je la mets avec le SE-Unsa !


 


 

 
 
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