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Reprise : lettre Ă  Mme la DASEN
Article publié le dimanche 3 mai 2020.
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Voici la version adaptée (avec des intertitres)de la lettre envoyée ce jour à notre DASEN.

Le 3 mai 2020

Madame la Directrice Académique,

 

En ces temps de crise sanitaire, où tous les personnels de l'Education Nationale sont très sollicités et où leur capacité d'adaptation est remarquable, il nous semble nécessaire de ne pas perdre de vue les droits et les devoirs de chacun.

Droits Ă  l'information

Parmi les droits des collègues, le premier est de recevoir des informations, si possible précises de leur administration. A ce jour, aucune communication de notre ministère sur la réouverture progressive des écoles, aucun document reçu, aucun calendrier officiel.

Bien sûr, votre vidéoconférence où étaient invités maires et directeurs a permis de communiquer un cadre avec les informations que vous aviez. Il se trouve que, dans cette période, le cadre semble bouger ou évoluer. Des questions restent aujourd'hui sans réponse, pourtant essentielles pour envisager la suite.

Conditions sanitaires

La première question qui doit trouver une réponse, est la suivante : est-ce que les conditions sanitaires sont réunies pour ouvrir l'école ? Pour y répondre, il nous faudra du temps pour lire, analyser le protocole national, annoncé pour vendredi et samedi dernier et arrivé aujourd'hui. C'est ce document qui va donner le positionnement des municipalités sur l'ouverture ou non des écoles. Sans cela, à quoi bon réfléchir à l'accueil des élèves à l'école si celle-ci reste fermée ?

Personnels Ă  risque

La deuxième concerne plus particulièrement les personnels : un nombre important de nos collègues attend de savoir s'ils seront en mesure de retourner en classe. 
Pour cela, ils ont besoin de savoir qui est considéré comme personne à risque et si leur entourage proche sera pris en compte ou non. Nous vous demandons donc d'informer rapidement les collègues sur ces critères.

Garde d'enfants

A cela s'ajoute la gestion des enfants d'enseignants. Bien que dorénavant prioritaires, tous les enfants d'enseignants ne pourront prétendre à cette "garde", soit parce qu'ils ne font pas partie des enfants scolarisables, soit parce que, pour des raisons pratiques, ce n'est pas possible non plus (pas de cantine, ni garderie,...). Ils ont donc également besoin de savoir quels sont leurs droits pour garder leur(s) enfant(s), les démarches à faire et les conditions.

Sans ces réponses, il ne peut être demandé aux collègues de se positionner sur leur présence ou non dans les écoles.

Elèves prioritaires ?

A cela, nous devons savoir, quels sont les élèves prioritaires pour être pris à l'école. Il faut donc que nous sachions les professions définies comme prioritaires et les critères (un parent ou les deux ?).

Respect et vie privée

Parmi les droits des collègues, se trouve le droit de se reposer et de pouvoir avoir une vie privée. Nous dénonçons les mails reçus le week-end appelant à des réponses à trouver pour le lundi matin. Nous sommes suffisamment sollicités les jours de semaine, parfois même le mercredi, sans avoir à supporter cela. La pression est suffisamment forte pour ne pas en rajouter et cela ne va pas aller en s'améliorant avec cette reprise envisagée. Parmi les devoirs, rappelons que nos supérieurs hiérarchiques sont responsables des fonctionnaires qui sont sous leur autorité et qu'ils n'ont pas à faire subir ce qu'ils subissent eux aussi.

AESH,...

Nous pensons également à d'autres personnels, notamment les AESH qui semblent les oubliés de la situation. Eux aussi ont des droits semblables aux personnels enseignants et eux aussi, doivent recevoir les mêmes informations demandées précédemment. Ils ont aussi des particularités, notamment avec la proximité qu'ils ont avec les enfants qu'ils accompagnent. Nous vous demandons donc de leur apporter des réponses générales mais aussi des réponses plus spécifiques.

Conseil d'Ă©cole ?

Bien que la situation soit inédite, il nous semble important de ne pas perdre de vue notre fonctionnement passé régi par un cadre légal. Le fonctionnement de l'école va être interrogé, va devoir être modifié et en cela, nous pensons qu'il serait souhaitable que des conseils d'école soient envisagés. Beaucoup de choses seront obsolètes (règlement intérieur,..) ou pourraient être amenées à évoluer (horaires,...). Tout cela est du domaine de compétences du conseil d'école où sont associés tous les acteurs de l'école.

CDEN ?

Départementalement, nous regrettons qu'à ce jour, aucun CDEN n'ait été envisagé pour avoir le point de vue de tous les acteurs, de tous les représentants (FCPE, DDEN,...). Nous formulons la demande qu'il en soit envisagé un le plus tôt possible, tout en respectant les délais légaux.

Responsabilités à partager

En cette période, beaucoup de responsabilités nouvelles (choix des élèves,..) vont s'ajouter sur les épaules des collègues et notamment des directrices/directeurs. Ils vont devoir mettre en place une sorte de protocole qui définit un nouveau fonctionnement. Nous vous demandons que ce "protocole" soit validé par notre administration, au même titre qu'un projet d'école, une organisation du temps scolaire,... Cela permettrait d'arriver à une responsabilité partagée et de profiter d'un regard extérieur.

Distanciel : comment ? Avec qui ?

Pour poursuivre, nous continuons de nous interroger sur le distanciel à prévoir après cette reprise. Avec une capacité réduite d'accueil, cet "enseignement" à distance va se poursuivre les jours de classe. Après un début parfois compliqué, lié à des problèmes techniques et à un manque d'accompagnement, les enseignants sont arrivés à fabriquer un nouveau lien avec la très grande majorité des familles. Celui-ci risque fort de se détériorer, par manque de temps ou par, peut-être, nécessité de confier cela à un autre enseignant. Sur cette dernière possibilité, nous sommes sceptiques sur nos capacités à le garantir à tout le monde car, bien que notre taux d'encadrement est "historiquement bas", nous n'en sommes pas tout de même à un enseignant pour 15 élèves.

D'autres questions...

Des questions restent en suspens : quid de l'accueil des enfants de soignants le 11 mai quand les collègues seront en pré-rentrée ? Quid de la scolarisation des élèves ayant des troubles du comportement ?... Trop de flous persistent encore et beaucoup de travail reste à faire, beaucoup de choses sont à mettre en place, beaucoup de réponses sont nécessaires. En cela, nous trouvons la décision de réouvrir les écoles précipitée.

Prendre le temps de bien faire les choses

Pour garantir un travail de qualité et une reprise progressive, un cadre plus précis nous semble nécessaire, répondant aux différentes situations, comme peuvent le proposer d'autres académies. Nous vous demandons également de laisser le temps aux équipes de préparer ce retour dans les meilleures conditions en leur apportant toute votre aide et votre soutien.

En attente de votre rĂ©ponse, nous vous prions de croire,  Madame la Directrice acadĂ©mique, Ă  notre engagement, pour la cause de l'Enseignement public.

 

SĂ©bastien SĂ©gur
Secrétaire départemental du SE-Unsa 12

 

 

 
 
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