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Alerte sociale sur la dĂ©gradation des conditions de travail : le compte-rendu
Article publié le mercredi 16 octobre 2019.
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Le Snuipp nous a proposé de déposer une alerte sociale. Nous y avons répondu favorablement pour qu'il y ait un signalement officiel des problématiques. Nous avons ainsi rédigé conjointement puis envoyé un courrier à destination de la DASEN le 4 octobre (cf en dessous).

L'intersyndicale y dénonce, dans le département, la dégradation des conditions de travail consécutive à un pilotage de plus en plus autoritaire et infantilisant, à des injonctions hiérarchiques déconnectées des réalités du terrain et qui ne font pas sens pour les personnels, à une perte d’autonomie et de reconnaissance de l’expertise et de la professionnalisme des personnels.

Nous avons Ă©tĂ© reçus le lundi 7 octobre en fin d'après-midi, par la DASEN accompagnĂ©e de son IEN adjoint et de sa nouvelle secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale et elle a rĂ©pondu Ă  tous les points Ă©crits. Vous trouverez ci-dessous notre compte-rendu des rĂ©ponses apportĂ©es Ă  ces diffĂ©rents points :

  • injonctions, pressions pour la passation des Ă©valuations CP et CE1 alors que ces dernières heurtent la professionnalisme et les valeurs de nombreux collègues

=> La DASEN a rĂ©pondu qu'elle n'avait connaissance d'aucune injonction envers les collègues et que, dans les Ă©coles oĂą elle passait, les retours sur ces Ă©valuations Ă©taient positifs. Elle a complĂ©tĂ© en prĂ©cisant que la passation de l'Ă©valuation et la saisie des rĂ©sultats faisait partie du travail de l'enseignant. En ce qui nous concerne, nous avons expliquĂ© que le problème n'Ă©tait pas dans l'existence d'Ă©valuations nationales et avons reconnu une amĂ©lioration par rapport Ă  celles de Ă  l'an dernier mais elles sont loin d'ĂŞtre irrĂ©prochables et questionnent sur leur objectif : s'agit-il d'avoir une photographie des niveaux des Ă©lèves en France ou s'agit-il d'imposer un outil d'Ă©valuation aux enseignants ? Nous avons dit que les enseignants n'ont pas attendu cet « outil Â» pour faire des Ă©valuations diagnostics sur leurs Ă©lèves et nous disent le peu d'intĂ©rĂŞt de cette Ă©valuation chronophage et contraignante (modalitĂ©s de passation,...).
Pour finir, elle a rajouté qu'elle nous invitait à nous faire remonter si des pressions étaient exercées.

  • dans plusieurs circonscriptions, les conseils de cycles et mĂŞme de maĂ®tres dont les organisations et les dates sont imposĂ©es par les IEN et placĂ©es Ă  la suite des animations pĂ©dagogiques

=> La Directrice AcadĂ©mique a expliquĂ© que lĂ©galement, pour les Ă©coles de moins de 3 classes, un IEN avait la possibilitĂ© d' « organiser le travail en Ă©quipe et la rĂ©flexion des maĂ®tres des Ă©coles concernĂ©es Â». Concernant le texte de loi, au-delĂ  de la question des Ă©coles Ă  3 classes concernĂ©es ou pas (source d'Ă©changes et de demande d'approfondissements qui sont intervenus lors de la CAPD le lendemain), organiser le travail en Ă©quipe ne signifie pas, pour nous, imposer une date. Il aurait pu ĂŞtre demandĂ© aux collègues de plusieurs Ă©coles de s'organiser et Ă©ventuellement, par la suite, une validation par l'IEN (comme cela se fait dans d'autres situations). De plus, nous avons expliquĂ© que le fait de mettre ces conseils de cycle Ă  la suite des animations pĂ©dagogiques imposait, de manière plus ou moins explicite, un cadre très rigide (lieu unique,...) Ă  tous les collègues. Pour l'IEN prĂ©sent, c'est une rĂ©ponse Ă  une limitation des dĂ©placements et une mise Ă  disposition des Ă©quipes de circonscription facilitĂ©e. Il a rajoutĂ© que sur la circonscription de Rodez-Rignac, cela partait d'un constat partagĂ© de faire vivre ces conseils de cycle et sur celle de Millau, d'une proposition et non d'une injonction. CollĂ©gialement, nous avons Ă©mis des doutes sur la notion de constat partagĂ© et sur la notion de proposition. Cela a plutĂ´t Ă©tĂ© perçu par nos collègues comme quelque chose de très directif. La DASEN a tĂ©moignĂ© de la qualitĂ© des Ă©changes entre l'IEN de Rodez-Rignac et les enseignants de ce secteur. Nous avons nuancĂ© ses propos en expliquant que la parole n'Ă©tait pas muselĂ©e mais n'Ă©tait pas libre pour autant, du fait de cette relation hiĂ©rarchique prĂ©gnante.

  • une formation continue rĂ©duite Ă  peau de chagrin avec des animations pĂ©dagogiques toutes imposĂ©es, qui ne rĂ©pondent pas aux besoins des personnels, qui ne font pas sens pour eux et qui se rĂ©duisent souvent Ă  la transmission des prescriptions ministĂ©rielles

=> La DASEN a rappelé qu'il y avait une plan de formation important du fait d'un nombre élevé de remplaçants. Il est bon de rappeler qu'il y a eu création de postes de brigades supplémentaires parce que, dans le cadre du protocole rural (que le SE-Unsa avait défendu), des prérogatives nationales avaient été données pour créer des moyens supplémentaires mais pas directement dans les classes, d'où la création de postes de remplaçants. Elle a énuméré toutes les formations qui étaient proposées à ces problématiques actuelles (inclusion,...).
Sur ce point là aussi, nous avons répondu que nos retours étaient discordants avec très peu de formation sur le temps de travail et des contenus de formation imposés, qui ne répondent pas à des demandes des écoles. Comment être bien formés lorsqu'on n'est pas acteur de sa formation ?

  • la multiplication dans les classes d’élèves Ă  besoins Ă©ducatifs particuliers, sans accompagnement, sans formation pour les enseignant-es entraĂ®nant de plus en plus de situations de crises

=> La Directrice académique a répondu qu'elle avait perçu cette difficulté et que pour y faire face, elle avait créé, lors de la dernière carte scolaire, un poste de conseiller pédagogique départemental dont une partie de ses missions étaient de répondre à ces situations de crise, en mettant notamment en synergie tous les acteurs. Elle a complété en disant qu'un groupe de travail interne se réunissait de nouveau (...) à chaque période pour travailler sur ces situations. Elle a aussi mentionné le fait qu'un membre d'une circonscription devait se déplacer sur place dès qu'une situation explosive naissait dans une école. Nous avons souligné les efforts faits mais avons regretté le peu de communication faite, à l'heure actuelle, en direction des collègues pour les informer de ses dispositions. C'est d'autant plus dommage qu'un protocole (bien réalisé et clair, à notre avis) a été envoyé dans les écoles, il aurait pu être complété par ces informations. Nous avons rajouté qu'un travail préventif devrait être mis en place car parfois, les remontées sont tardives et la situation s'est complexifiée depuis le début. Nous avons précisé que, parfois, l'enseignant essayait toutes les actions possibles, avant de réaliser qu'il ne pouvait rien tout seul.

  • des injonctions hiĂ©rarchiques mettant Ă  mal l’équilibre entre vie professionnelle et vie privĂ©e

=> Ce point a été développé en partie dans les autres points mais n'a pas eu de réponse en particulier.

  • pour les directrices et directeurs, de nouvelles tâches administratives, un degrĂ© d’exigence trop important en termes de qualitĂ© et de dĂ©lais, la multiplication des rĂ©unions en dehors des heures de classe, la multiplication des situations de conflits ou de crises sans accompagnement ni formation.

=> La DASEN a rĂ©pondu qu'il n'y avait pas de changement sur le PPMS Ă  faire avant les vacances, si ce n'est la date commune Ă  toutes les Ă©coles du dĂ©partement. Pour la rĂ©union PIAL du secteur de Baraqueville, elle a prĂ©cisĂ© que cette rĂ©union serait dĂ©duite des 3 heures de formation Ă  destination des directeurs. Nous avons rĂ©pondu que le fait mĂŞme de mettre une rĂ©union bilan Ă  peine un mois après la mise en place d'un PIAL nous interrogeait.

Concernant les réunions AESH/élèves en situation de handicap/Parents, elle a annoncé qu'il avait été décidé, lors d'un conseil d'IEN, d'arrêter la demande d'envoyer un retour hebdomadaire. Nous avons réagi en disant que les principaux intéressés n'étaient pas au courant de cette décision. Le lendemain, des mails ont été envoyés dans les écoles...

Sur la mise en place de la RGPD, des nouveautés sur l'accueil des 3 ans, nous n'avons pas eu de solutions proposées, la faute sûrement à un calendrier ministériel où les nouveautés fleurissent pendant l'été.

  • Temps partiels : L’intersyndicale demande le droit au temps partiel pour tou-tes les enseignant-es qui en font la demande

=> La Directrice académique a expliqué que tous les collègues demandeurs sont reçus par l'administration (assistante sociale,...), qu'une étude précise était faite de chaque situation. Elle note que ces demandes ne sont pas toujours liées à une souffrance au travail. Elle a complété en disant qu'elle faisait avec les moyens qui sont les siens en privilégiant le fait d'avoir un enseignant devant les élèves. Nous avons répondu qu'avec des carrières plus longues, le temps partiel était une réponse pour avoir un meilleur service. Nous avons complété en disant qu'étant donné le nombre de refus, certains collègues ne font même plus la demande. La DASEN a appelé de ses voeux que les collègues en fassent tout de même la demande.

Nous avons fait un parallèle entre, d'un côté, des temps partiels non accordés, faute de moyens et de l'autre le travail, le temps demandé aux collègues chargés de la direction qu'on leur demande de faire sans moyens (temps, aide administrative,...). Deux manques de moyens mais des exigences différentes...

Dans l'attribution des moyens (postes) alloués à notre département, nous avons regretté qu'il ne soit pas pris en compte le nombre de temps partiels refusés. Cela créé des disparités entre les départements qui sont anormales.

  • la mise en place d’une formation des personnels aux questions de santĂ© au travail et Ă  la prĂ©vention des risques psycho-sociaux

=> La DASEN a rappelé qu'un poste RH avait été mis en place au premier octobre dans notre département, qu'elle avait souhaité faire cette expérimentation, tout comme deux autres départements (les Hautes-Pyrénées et la Hautes-Garonne). Son rôle sera d'apporter une aide à tous les personnels, 1er et 2nd degré, enseignants ou non. Elle organisera des permanences sur tout le département. Nous avons répondu que c'était une première réponse mais qu'une personne comparée aux nombres importants de collègues potentiels, c'était bien trop peu. Nous avons rappelé l'état pitoyable de notre médecine du travail qui se limite à une visite médicale en début de carrière pour la plupart.

Conclusion du SE-Unsa 12 :

La réunion s'est passé dans un climat parfois tendu, la faute sûrement à des divergences de point de vue mais aussi à une contestation de notre DASEN sur notre connaissance des situations du terrain. On peut comprendre que sur le terrain, notre vision et les témoignages reçus soient différents mais les collègues discutent avec nous sans rapport hiérarchique, de collègue à collègue et sont sûrs de trouver une oreille attentive qui respectera leur anonymat si besoin.

Quant aux rĂ©ponses apportĂ©es, quelques unes ont Ă©tĂ© donnĂ©es mais leur nombre est insuffisant pour rĂ©pondre Ă  l'urgence de la situation, pour maintenir des bonnes conditions de travail et ainsi assurer un service public de qualitĂ©. Des problĂ©matiques sont anciennes et doivent ĂŞtre rĂ©solues avec des solutions, parfois urgentes Ă  mettre en place et d'autres qui nĂ©cessiteront du temps. De la mĂŞme façon, des problèmes sont Ă  rĂ©gler au niveau national et d'autres doivent l'ĂŞtre au niveau local. A tous les niveaux, il nous semble que les collègues ont besoin d'ĂŞtre reconnus comme des acteurs, des partenaires, des professionnels et non pas de simples exĂ©cutants.

Cette alerte sociale avait pour but d'interpeller notre DASEN sur des problématiques départementales mais aussi, à travers elle, l'institution.

 

 

 

 
 
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