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SE-UNSA 11


 Par SE-UNSA 11
 Le  vendredi 11 décembre 2020

Compte-rendu CDEN du 09/12/20

 

Mercredi 09 décembre 2020, vos représentants du personnel UNSA Education ont siégé en CDEN.

Déclaration de l'UNSA Education:

Cette déclaration a d’abord pour objet de vous alerter sur la situation dans laquelle les personnels, les écoles, établissements et services se trouvent. Les personnels se sont investis et ont beaucoup donné lors des premiers mois de la crise sanitaire, week-end et vacances inclus. Ils ont compris les enjeux et relevé les défis, ils ont aussi toléré les tâtonnements du pilotage, sans attendre ce qui ne vient jamais : les remerciements et la reconnaissance de l’institution. A ce sujet, Mme la Directrice académique, les personnels audois ont longtemps attendu un écrit allant dans ce sens de votre part : ils attendent encore. Ce qui était inévitable et compréhensible il y a quelques mois, ne l’est plus aujourd’hui et les personnels relevant de l’Education nationale sont au mieux lassés, mais globalement exaspérés, par un ministre qui préfère délivrer ses instructions sur les chaînes d’infos en continu que suivre la chaîne hiérarchique. Sans ironie, nous précisons que toute tentative de réciprocité venant des personnels serait mal accueillie.

La plus regrettable des approximations est celle qui a miné l’hommage à Samuel Paty, qui après avoir été programmé, a été repoussé, voire annulé : on ne sait plus trop. Mais ce cafouillage est une preuve supplémentaire de l’inanité de telles mesures verticales et descendantes, émises sans co-construction avec les agents publics chargés de la mettre en œuvre… ce qui laisse un goût amer, celui des coups de com inaboutis et sans effet positif sur le temps long, qui devrait être celui de l’Education.

L’UNSA Education constate que l’épuisement gagne chaque jour un peu plus l’ensemble des collègues. Ils ont besoin que le protocole sanitaire les protège, ils sont fatigués physiquement et moralement. Depuis des mois, ils tiennent pour les élèves qui sont confiés au système scolaire car la conscience professionnelle les pousse à faire au mieux dans leur intérêt. Aujourd’hui, madame le Préfet, colère exaspération et épuisement culminent. Il est indispensable qu’à tous les niveaux on en ait conscience.

 

A l’ordre du jour de ce CDEN, le bilan de rentrée 2020. L’UNSA Education ne peut que constater que pour mettre en place et respecter des protocoles sanitaires, les bras manquent.

  • Oui, il manque des remplaçants car au non brassage théoriquement demandé par les autorités s’oppose un brassage matériellement imposé par le non remplacement massif de collègues qui impose de fait, la répartition des élèves dans les différentes classes de l’école.

  • Oui, il manque des personnels AED dans les établissements du second degré, engendrant de grandes difficultés dans les services de vie scolaire

  • Oui, il manque des AESH : de trop nombreux élèves en situation de handicap ne bénéficient pas de l’accompagnement dont ils ont droit. Ils attendent, parfois depuis plusieurs semaines. Pour l’UNSA Education, cette situation insupportable doit être résolue très rapidement.

Ce sont les personnels en poste qui pallient à ces manques, au dépend de leur santé physique et morale.

Pour toutes ces raisons, l’UNSA Education demande le recrutement de personnels pour faire face à la situation actuelle et anticiper sur les scénarios futurs.

 

Aujourd’hui, ce CDEN a lieu le 9 décembre. C’est un jour de deuil national à l’occasion du récent décès de Valéry Giscard d’Estaing, ancien président de la République. Cela devrait conduire à des drapeaux mis en berne sur les édifices publics. Or, à l’Unsa-Education, nous n’y sommes pas favorables car c’est aujourd’hui le 115eme anniversaire de la promulgation de la loi de 1905. Cette loi de séparation des églises et de l’Etat qui consacre sans la nommer la laïcité et porte haut cet idéal d’émancipation humaine qu’est la liberté de conscience, assurée par la République.

On parle tous les jours de laïcité. Tous les jours la laïcité est évoquée et invoquée pour tenter de comprendre et traiter des questions de toute sorte qui se posent à la société française.

Il y a ceux qui ne visent que l’islam, ceux qui l’affaiblissent en lui donnant cinquante nuances, et l’immense majorité de la population, qui demeure perplexe devant les propos de spécialistes souvent auto-proclamés de la laïcité. La laïcité est fréquemment mal traitée. Ce concept d’une extraordinaire modernité est trop souvent utilisé pour servir des discours de division. Ainsi, les détracteurs en dénaturent complètement le principe.

La division qui nous préoccupe le plus est celle de la jeunesse de notre pays ; comment comprendre les regrets quant à la mixité sociale perdue, déclarés par le président de la République dans son discours du 2 octobre aux Mureaux, tout en continuant de la laisser prospérer sans contraintes, notamment à l’École, avec le financement public des établissements d’enseignement privé, dont le coût global et service rendu à la Nation n’ont jamais évalués… Sur ce point, la Cour des Comptes tarde à se mettre au travail malgré les demandes du Comité National d’Action Laïque.

A l’Unsa Education, nous considérons donc que l’argent public doit servir l’Ecole publique

L’UNSA EDUCATION y veille. La loi du 30 octobre 1886 précise : « Ni l’État, ni les communes, ni les départements ni les régions ne peuvent participer au financement des dépenses d’investissement des établissements d’enseignements privés du premier degré, qu’ils soient ou non sous contrat, simple ou d’association ».

Aussi, nous avons été surpris de voir en presse, qu’un appel à projets participatif émanant du Conseil Départemental avait ouvert la possibilité de financer un projet à deux écoles privées l’une hors-contrat, nommée Pédagogie d’envol à Arzens et l’autre sous contrat, la Canlandreta de Rieux-Minervois.

Le projet pour l’école hors contrat avait pour titre « Réhabilitation d’un établissement multidisciplinaire ». Il s’agissait de financer la réhabilitation des locaux de l’ancien presbytère d’Arzens. On parle tout de même de 99 500€

 Le projet pour l’école privée sous contrat visait quant à lui, à créer un potager  pour un montant de 10 300 €.

 

Nous demandons aujourd’hui que ces projets soient abandonnés et souhaitons avoir une réponse définitive en ce sens de la part du Conseil Départemental ; Nous ajoutons que cette somme de 110 000 € serait bien mieux employée si elle était dirigée vers les milliers d’enfants et adolescents audois qui vivent sous le seuil de pauvreté que nous accueillons dans son immense majorité dans les écoles et établissements publics,  et dont la crise sanitaire augmente inexorablement le nombre. Ce serait l’honneur d’une collectivité attachée à la République sociale.

 

  

COMPTE-RENDU 

C’est noël, tout arrive !!!

Enfin, nous avons eu un Conseil Départemental de l’Education Nationale. Les autres départements l’ont eu il y a 1 mois…

Malheureusement, c’est en instance que nous avons découvert la plupart des documents. Certains nous avaient été envoyés lundi et mardi. Nous avons donc eu peu de temps pour l’analyse. Ceci dit, grâce à vos remontées de terrain, nous avons pu défendre au mieux nos conditions de travail.

BILAN Education Nationale et Conseil départemental : deux bilans antinomiques

L’un démontre que l’anticipation et l’investissement ont porté leur fruit, l’autre nous laisse « pantois, pour rester polis », comme l’a dit Anne Marty, du SE-UNSA.

L’administration nous a présenté des tableaux sur l’évolution de la démographie dans l’Aude qui globalement, est en baisse, sauf à Gruissan.

Effectifs élèves 1er degré

Une baisse est constatée sur le nombre moyen d’élèves par classe, qui frôle les 20.


Pour autant, l’Aude étant un département rural, les 50% d’écoles de 3 classes et moins ont un « coût » en terme de postes. Par exemple, si une école de 2 classes a 15 élèves par classe, la DSDEN pourrait être en mesure de fermer un poste. Mais elle ne peut pas le faire car cela réduirait à une seule classe de 30 élèves. Par contre, il est plus aisé de fermer des classes sur des grosses écoles.

Ce chiffre moyen de 20 ne reflète donc pas la réalité avec un différentiel important avec des classes à 15 comme des classes à 28.

Effectifs collège

La tendance est différente, les effectifs sont à la hausse en collège :

14840 élèves 2019-2020 =>  14889 élèves 2020-2021

Mais on attend une baisse notamment dans la ruralité à la rentrée 2021.

Les flux de population ont une influence sur les effectifs.

ULIS (+ 28 élèves) et SEGPA (+48 élèves) : Hausse d’effectif

Bassin de Narbonne : en baisse, celui de Carcassonne : en hausse (département scindé en deux pour l’analyse).

Malgré ces hausses, l’Unsa Education regrette que les moyens ne soient pas mis dans le 2nd degré.

Effectifs lycée

Voie technologique

+68 élèves supplémentaires

La Directrice Académique, émet deux hypothèses pour expliquer la hausse des effectifs :

La réforme de la voie pro et (ou) cette année, l’impact de la crise sanitaire.

La Directrice Académique se demande si c’est une voie davantage choisie grâce à la Réforme de la voie Pro ou si c’est un choix par défaut, pour être au plus proche du domicile familial.

Voie générale

La baisse d’effectifs est aussi liée aux redoublements en 3ème en augmentation et qui s’explique par la crise.

 

BILAN du Conseil Départemental et du Conseil Régional

Présentation des travaux 2020, des travaux en prévision pour 2021 et des adaptations (recrutement, matériel et financier) liées à la gestion de la crise COVID.

  • L’UNSA EDUCATION a tenu à saluer la réactivité et l’efficacité du Conseil Départemental dans les Etablissements publics, pour répondre aux nécessaires améliorations et adaptations du bâtit scolaire, notamment, en cette période. Le Conseil départemental a anticipé et a mis également les moyens matériels et humains (recrutement). Cette gestion contraste avec celle de l’Education nationale qui n’a pas rajouté de moyens humains et on se retrouve avec des enfants en situation de handicap sans accompagnant, un manque d'AED et de remplaçants.

 

Demande de dérogations en baisse :

Les familles souhaitent rester dans une scolarisation de secteur du domicile familial.

Les deux établissements les plus demandés sont :

  • Le lycée Lacroix : demandes importantes de dérogations surtout ceux qui arrivent

  • Le collège Cité de Narbonne, pour une raison de « réputation », mais aussi pour le parcours langue occitane

  • et le collège Antoine Courrière de Cuxac Cabardès, pour des raisons d’options.

La Directrice Académique évoque la continuité du parcours langue occitane demandé par les parents d’élèves de la calendreta.

 

  • L’UNSA Education intervient et demande que le parcours scolaire en langue occitane s’effectue ailleurs qu’au collège Cité à Narbonne, pour éviter le ghetto scolaire d’entre soi. La mixité scolaire est une richesse à préserver pour nos enfants et ceux des autres également.

 

Instruction à domicile

L’UNSA EDUCATION pose la question - Combien d’élèves suivent l’instruction dans les familles en maternelle ? En élémentaire ? En collège ?

La DASEN parle « d’incidences faibles de la scolarisation à domicile sur les effectifs». La scolarisation à domicile augmente surtout à Lézignan et il y a un turn-over important dans le département.

Au 30 novembre, les services constatent une hausse importante de l’instruction dans la famille liée à la crise sanitaire.

C’est une déclaration et non une demande (droit des parents). Pour autant, l’inspection est faite.

Si la crise sanitaire se calme, nous aurons un retour du niveau d’accueil 2019, plus important que 2020.

Cette analyse ne tient pas compte de la future Loi contre les séparatismes.

Répartition géographique : l’an dernier l’instruction à domicile concernait plutôt la Haute Vallée de l’Aude mais cette année, c’est plus diffus sur le département.

 

ECOLE INCLUSIVE

2401 élèves en situation de handicap

Dont 301 en ULIS école, 264 en ULIS collège, 62 en ULIS lycée

1151 élèves bénéficient d’une notification d’accompagnement dont 752, avec une aide mutualisée et 399 avec une aide individualisée.

Environ 800 élèves sont pourvus de matériel pédagogique spécialisé.

 

  • L’UNSA EDUCATION intervient pour redire la détresse des élèves mais aussi la mise sous tension des personnels qui assurent l’inclusion et la classe.

Réponse de la Directrice Académique : « on y travaille ». Elle concède que ce constat est insatisfaisant.

 

AESH et notifications :

- Combien y a-t-il d’élèves ayant une notification MDPH impliquant un accompagnement à ce jour ?

1151 élèves

- Combien d’élèves ayant une notification ne bénéficient pas d’accompagnement à ce jour?

La DASEN indique que 90% des notifications sont accompagnées

  • L’UNSA EDUCATION a vite fait le calcul : si le pourcentage paraît important, ramené au nombre d’élèves, il s’agit de 104 élèves en situation de handicap qui n’ont pas l’accompagnement dont ils ont droit. Ce nombre est d’autant plus choquant qu’il ne prend pas en compte tous les élèves qui ne sont pas accompagnés car les collègues AESH sont absentes (vulnérable, maladie, maternité…).

Il s’agit donc d’une crise de l’inclusion avec des centaines d’élèves à besoin éducatifs particuliers qui doivent bénéficier des conditions d’accueil qui leur sont dues.

 

Pour la DASEN, la mise en place des PIAL est aidante.

L’UNSA Education a donc demandé le nombre de PIAL et les secteurs couverts par chacun (juste un collège, juste des écoles, un collège et des écoles) pour combien d’élèves et d’AESH ?

La DASEN précise qu’il y a 24 PIAL et que les secteurs nous seront communiqués par la suite.

L’administration réfléchit à créer un « pool de remplaçants AESH ».

Sur la question des AESH, la Directrice Académique nous a promis un Groupe de Travail.

Nous vous tiendrions informé si tel était le cas.


 

Combien d’élèves sont en attente de place (IME, ITEP) ?

- Nombre d’élèves en attente d’IME : 118 enfants (dont environ 40 familles qui ne souhaitent pas faire la demande)

- 10 enfants en attente d’ITEP