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SE-UNSA 02


 Par SE-UNSA 002
 Le  mardi 2 février 2010

CTPD du 2 février 2010

 
Déclaration préalable commune
au SGEN-CFDT et à l’UNSA-EDUCATION
CTPD du 2 février 2010
 
 
Deux événements majeurs modifient sensiblement le paysage éducatif et pèsent sur les travaux de ce CTP: la politique budgétaire et la réforme de la formation des enseignants communément appelée masterisation.
 
La politique budgétaire
Les conditions de la rentrée 2010 sont maintenant connues. Le gouvernement persiste dans sa logique destructrice. L’éducation nationale paie un lourd tribut au dogme du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux : en trois ans, plus de 50.000 emplois auront été supprimés. Les écoles et les établissements sont victimes de la désastreuse politique budgétaire du gouvernement.
Ainsi, dans les collèges de notre département, une augmentation de 229 élèves se traduit par la suppression de 9,5 postes. Le H/E moyen des établissements est de ce fait en baisse : de 1,28 en 2009, nous serons à la rentrée 2010 à 1,26.
A ceci s’ajoutent
  • l'alourdissement de la charge de travail demandée à chaque enseignant de collège avec de nouvelles tâches comme les différentes "éducations" (à la santé, à la sécurité routière, aux premiers secours, au Développement durable...)
  • et le flou artistique de la mise en place du livret par  compétence.
Ce qui est incompatible avec des classes toujours plus  chargées.
D’autre part, nous avons des interrogations concernant les projections chiffrées du document :
  • Comment peut-on passer, par exemple, de 88 élèves en 4ème cette année à 74 en 3ème l’an prochain ?
    Faut-il y voir un comptage orienté pour éviter de donner les moyens d’une division supplémentaire ? ou est-ce la volonté d’envoyer absolument 14 élèves en DP6 ? ou encore est-ce un biais pour n’attribuer des moyens d’urgence qu’à la rentrée, et en HSA ?
  • Comment peut-on être précis sur des projections alors que la désectorisation scolaire va faire varier considérablement les flux d’élèves ?
 
Au moment où l’État réussit à trouver 3 milliards pour les restaurateurs, il fait payer une addition particulièrement salée à l’éducation nationale.
 
La masterisation
L’UNSA Education et le SGEN-CFDT constatent aujourd’hui que la réforme de la formation des enseignants, adoptée avec la bienveillante abstention de quelques organisations, produit ses effets dévastateurs. En effet, l’arrivée des professeurs stagiaires sur le terrain n’a fait l’objet d’aucune anticipation du Ministère. Or, leur formation organisée sur le principe du tiers temps impacte directement les volumes d’emplois. Ce sont autant de moyens qui, à la rentrée, seront absents des établissements. Quelle terrible responsabilité pour le Ministère et tous ceux qui aujourd’hui poussent des cris d’orfraie. Ce sont les mêmes qui ont accompagné la décision de cette réforme par leur abstention lors du vote au CTPM du 28 mai 2009 en échange d’une pseudo revalorisation. Ils ont ainsi permis à Xavier DARCOS d’annoncer avant son départ, la suppression de 16000 postes de stagiaires.
Dès aujourd’hui, de nombreuses questions se posent, Madame l’Inspectrice d’Académie.
  • Combien de nouveaux professeurs « masterisés » dans notre département ?
  • Comment vont se mettre en place les BMP pour ces enseignants ?
  • Comment les référents seront-ils désignés ?
  • Y a-t-il un risque que les BMP puissent être partagés ?
  • Des BMP de 15 heures pour les certifiés : de combien pour les professeurs d’EPS ?
  • Comment les chefs d’établissements vont-ils concilier, une fois de plus, de nouvelles contraintes dues à la mise en place de cette masterisation ? (journée libérée de formation, remplacement des enseignants au mois de septembre, mise en adéquation de l’emploi du temps du référent avec celui du jeune enseignant qu’ils suivent, etc…)
Nous craignons que cette mise en place hâtive ne vienne encore dégrader les conditions de travail et de vie au sein des établissements.
 
En conclusion, Madame l’Inspectrice d’Académie, et forts de toutes ces constatations et de toutes ces interrogations, nous vous souhaitons bon courage pour organiser la prochaine rentrée scolaire.
Nous souhaitons également bon courage à nos collègues chefs d’établissements pour l’appliquer.
Et, bien entendu, nous nous souhaitons bon courage à nous-mêmes, enseignants nouveaux ou confirmés pour que le Service Public d’Education soit assuré correctement, avec l’exigence que les réajustements de rentrée ne se fassent pas à coups de dérogations, mais bien dans le respect des textes en vigueur.