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Le socle commun, resserré, met l’accent sur le français et les mathématiques
Le socle commun devra s’articuler autour de 4 grands axes :
Les compĂ©tences psychosociales apparaissent comme « indispensables », on peut s’en rĂ©jouir. Mais sans cadre prĂ©cis, ni ressources spĂ©cifiques, ni temps dĂ©diĂ©s, chacun pourra s’en emparer … ou non… et c’est bien lĂ le risque. Travailler les compĂ©tences cognitives, Ă©motionnelles ou sociales ne se fait pas de façon empirique. Une formation, des appuis scientifiques et bibliographiques sont nĂ©cessaires. Dans sa lettre de saisine, la ministre ne cite que le rĂ©fĂ©rentiel SantĂ© publique France, austère et peu adaptĂ© Ă des sĂ©ances pĂ©dagogiques. Tout est donc Ă crĂ©er.
Pour le reste, le français et les mathĂ©matiques apparaissent, sans surprise, comme l’alpha et l’omĂ©ga de la rĂ©ussite scolaire : Ă charge des autres disciplines « d’identifier prĂ©cisĂ©ment (…) leur contribution Ă la mobilisation de ces compĂ©tences fondamentale ». On note Ă©galement que l’histoire des arts fera son grand retour et que la culture gĂ©nĂ©rale commune construite Ă base de grands repères doit, « permettre Ă chaque Ă©lève d’être un acteur de sa vie et un citoyen engagĂ© au service de l’intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral ». Tout cela sent bien le rĂ©chauffĂ©.
Des choix conservateurs
Marqueur du camp conservateur, le « par cĹ“ur » est de nouveau valorisĂ©. Ses bienfaits ne sont pourtant toujours pas prouvĂ©s scientifiquement. Les « grands repères » culturels font aussi leur retour. L’expĂ©rience, dĂ©jĂ tentĂ©e, montrent que vides de sens, ils ne sont pour les Ă©lèves qu’une liste fastidieuse Ă apprendre sans rĂ©sonance avec leur quotidien.
Les langues vivantes replongent aussi dans le XXe siècle : les enseignements devront développer la civilisation et la grammaire. Une approche passéiste quand, dans la plupart des pays européens, ce sont les situations de communications qui sont privilégiées.
A l’inverse, les enjeux primordiaux de nos sociĂ©tĂ©s contemporaines, ne font l’objet que de simples allusions. Les cadrages sur le climat, qui impacte fortement l’école ou l’IA qui fragilise la dĂ©mocratie, sont indigents. On y lit seulement que l’ensemble des enseignements doit « contribuer explicitement Ă l’acquisition par les Ă©lèves de connaissances et de compĂ©tences prĂ©cises dans le domaine de l’éducation au dĂ©veloppement durable et Ă la transition Ă©cologique », rien de plus. De mĂŞme une rapide allusion est faite Ă l’intelligence artificielle (IA), incitant Ă crĂ©er une « culture de l’IA », mais sans directives claires.
Une inspiration inadaptée
La réforme veut s’inspirer en mathématique du
modèle singapourien « manipuler, reprĂ©senter, abstraire ». Ce modèle que
le gouvernement semble Ă©riger en solution miracle, est ambitieux et
s’applique dans des conditions très différentes de chez nous. Dans son
article La méthode de Singapour : surface émergée de l’iceberg singapourien,
Jean-Michel Jamet rappelle que dans la cité-État, les professeur.es
sont plus nombreux.ses et font face à des effectifs d’élèves réduits.
Ils et elles bénéficient d’une formation continue intensive tout au long
de leur carrière. De même les classes sociales sont globalement
homogènes dans la société singapourienne. Ce modèle, paraît inapplicable
à la France sauf à y mettre des moyens conséquents.
L’UNSA Éducation est préoccupée par les choix faits et
développés par le gouvernement. Les programmes à venir sont
conservateurs dans le fond et la forme. Il ne se donne pas les moyens de
ses ambitions. Il rêve une École sépia, très loin des enjeux du futur
et de la réalité des élèves de notre pays. Une copie à revoir. Vite.