Article publié le mardi 9 avril 2024.
Améliorer
la qualité de vie au travail des femmes est essentiel pour l’UNSA
Éducation. Les problématiques professionnelles, dont la santé au travail
est une composante, s’ajoutent à la charge mentale familiale des
femmes. La santé au travail des femmes devient donc un réel enjeu. Nous
leur donnerons toute leur place dans nos revendications syndicales !
Les politiques de santé au travail, dans leur conception et leur mise
en Ĺ“uvre sont teintĂ©es d’une approche genrĂ©e, oĂą « l’homme moyen » est
pris pour référence[i].
Les femmes sont donc peu ou pas du tout prises en compte dans ces
politiques. Les personnels féminins du ministère de l’Éducation
nationale représentent 73,4 % des agents. Pour l’enseignement
supérieure, elles représentent 41% des personnels enseignants et 63% des
personnels autres qu’enseignants. La santé au travail des femmes est
donc une priorité. C’était justement l’objet d’un rapport de la
dĂ©lĂ©gation des femmes du sĂ©nat : « santĂ© des femmes au travail, des maux
invisibles ».
Attendre un enfant
Moment
charnière de la vie, il requiert des besoins particuliers en termes de
santé. Ces besoins sont parfois difficiles à conjuguer avec l’exercice
professionnel. Cet état est encore stigmatisé par certains, l’employeur
devrait être contraint, selon les besoins de l’agente à :
- un aménagement du temps ;
- un
aménagement du poste de travail, en dehors du congé prénatal, sans
qu’il soit nécessaire que son état de santé le justifie (sans certificat
médical).
Pour l’UNSA
Éducation, les discours politiques actuels de type « nataliste » ne
suffisent pas, ils doivent être accompagnés, a minima, de ces
aménagements.
Le retour au travail suite à une absence prolongée
Le
retour au travail à la suite d’un congé maternité ou d’un congé maladie
reste source d’angoisse et de difficultés. L’adaptation des conditions
de travail, notamment en cas de rémission d’un cancer est essentielle
(les femmes sont atteintes d’un cancer plus précocement que les hommes[ii]).
Pour
notre fédération UNSA Éducation, proposer aménagements ou reconversions
adaptés aux besoins de ses agentes devrait être au cœur des politiques
de ressources humaines de notre ministère.
L’Assistance Médicale à la Procréation (AMP)
A
l’heure où 15% des couples en âge de procréer souffrent de problèmes
d’infertilité, il faut repenser le système, particulièrement celui des
régimes d’absences. 84% des femmes dans un parcours AMP trouvent que
celui-ci a des répercussions sur leur vie professionnelle.
Pour
l’UNSA Éducation, considérer les impacts de ce que vivent ses agentes
fait partie d’une politique des ressources humaines de qualité.
Endométriose et pathologies menstruelles
L’endométriose
et les pathologies menstruelles doivent devenir des enjeux sociétaux,
d’égalité professionnelle. L’endométriose touche 10% de la population
féminine en âge de faire des enfants. Les symptômes sont souvent
méconnus des employeurs. Ils ont pourtant de réels impacts sur les
capacités de travail et la productivité. Les conséquences financières
dues aux arrêts de travail fréquents ne sont pas négligeables. Le
rapport propose la qualification de l’endométriose en affection de
longue durée.
L’UNSA Éducation partage cette proposition et réclame de réelles avancées dans la prise en compte de ces pathologies.
La ménopause
La
ménopause demeure encore un tabou dans la société. Pourtant, elle
concerne plus de 14 millions de femmes en France et 100% des femmes de
plus de 55 ans. Avec l’allongement forcé de la carrière, le respect et
l’adaptation des conditions de travail à ses symptômes devraient être
essentiels. Carence oestrogénique, bouffées de chaleur, troubles de
sommeil, maux de tête, ont un impact important sur la qualité de vie au
travail de ces personnels.
Pour l’UNSA Éducation, le ministère doit s’emparer de ce sujet sans attendre.
Violences sexistes et sexuelles (VSS)
Au cours d’une année, 20 % des femmes subissent au moins un fait de violence dans le cadre de leur travail[iii].
L’UNSA Éducation agit depuis longtemps auprès de ces victimes. La
protection fonctionnelle, peut ĂŞtre mise en Ĺ“uvre dans un certain nombre
de situations et notamment pour les VSS. Ce dispositif, méconnu, est
peu utilisé par nos collègues. Il doit faire l’objet d’une information
de grande ampleur.
De plus, pour notre fédération, une réelle campagne de prévention de la part de notre ministère est nécessaire à ce sujet.
L’UNSA
Éducation démontre à travers ces 6 enjeux de la santé des femmes au
travail qu’il y a encore des luttes à mener pour transformer durablement
notre société. L’inscription de l’IVG dans la constitution en est un
exemple historique. Des avancées sont toujours possibles, l’UNSA
Éducation les provoquera, pour faire la différence, ensemble.