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Groupes au collège : quelques avancĂ©es dans un ocĂ©an de compromis
Article publié le mardi 2 avril 2024.
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La note de service* encadrant les mesures du Choc des savoirs est parue le lundi 18 mars 2024. Elle prĂ©cise notamment les modalitĂ©s d’organisation de l’enseignement du français et des mathĂ©matiques par groupes en 6e et en 5e, Ă  compter de la prochaine rentrĂ©e. Si le texte apporte plus de souplesse au projet initial, ce que le SE-Unsa rĂ©clamait, il ne rĂ©duit malheureusement pas les difficultĂ©s d’organisation que l’annonce de ces groupes a engendrĂ©es au sein des Ă©tablissements.
 
 
Fin des groupes de niveau : une victoire idĂ©ologique
 
Les groupes de niveau constituaient la mesure la plus contestĂ©e du Choc des savoirs initiĂ© par Gabriel Attal, car elle modifiait en profondeur la philosophie du collège unique et de son corollaire, l’égalitĂ© des droits. Tri social, sĂ©paratisme, stigmatisation des Ă©lèves les plus faibles…
 
Les nombreux arguments du SE-Unsa ont Ă©tĂ© entendus par la ministre de l’Éducation nationale. Le mot niveau a disparu de la note de service, n’en dĂ©plaise au Premier ministre. DĂ©pourvus de ce complĂ©ment du nom dĂ©rangeant, les groupes sont dĂ©sormais constituĂ©s en tenant compte des besoins spĂ©cifiques de chaque Ă©lève, et non plus Ă  partir d’un niveau Ă©tabli par des rĂ©sultats d’évaluations. Le texte a donc transformĂ© les groupes de niveau en groupes tout court. Par consĂ©quent, les enseignants ont la possibilitĂ© de constituer des groupes de besoin, et contrairement aux propos de la ministre, il ne s’agit pas uniquement de sĂ©mantique : ces groupes de besoin n’ont pas vocation Ă  ĂŞtre homogènes, et cela fait toute la diffĂ©rence.
MĂŞme si le fantĂ´me des groupes de niveau chers Ă  Gabriel Attal apparaĂ®t dans la phrase les groupes qui comportent un nombre important d’élèves en difficultĂ© sont en effectifs rĂ©duits, il revient bien aux Ă©quipes pĂ©dagogiques, dont l’expertise est reconnue, de constituer ces groupes comme ils l’estiment pertinent.
 
 
La dĂ©rogation : une souplesse bienvenue mais tardive et insuffisante
 
Autre coup portĂ© aux groupes de niveau qui auraient mis fin Ă  l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© : le principe de dĂ©rogation Ă  l’organisation des enseignements de mathĂ©matiques et de français en groupes. La note de service prĂ©voit, pour les Ă©tablissements qui le souhaitent, une dĂ©rogation Ă  cette organisation gĂ©nĂ©rale : les Ă©lèves, Ă  des pĂ©riodes de l’annĂ©e qui ne doivent pas excĂ©der dix semaines au total, peuvent ĂŞtre rassemblĂ©s au sein de la classe de rĂ©fĂ©rence, comme dans les autres disciplines. Le travail en groupes n’a de sens que si l’on peut mesurer les progrès des Ă©lèves au sein de la classe de rĂ©fĂ©rence, en français comme en mathĂ©matiques. Le texte le permet, mais se fait l’écho des propos du Premier ministre en prĂ©cisant que ces pĂ©riodes doivent ĂŞtre l’exception : elles sont donc limitĂ©es Ă  dix semaines dans l’annĂ©e scolaire.
 
Le SE-Unsa déplore ce bornage qui restreint la liberté pédagogique des enseignants. Par ailleurs, la plupart des collèges ont déjà organisé l’année prochaine avant la parution tardive de la note de service, sur la foi d’annonces qui imposaient alors des groupes de niveau et une organisation des enseignements de français et de mathématiques en groupes sur la totalité du volume horaire de ces disciplines, sans dérogation. Leur permettre de revenir sur cette organisation est impératif.
 
 
L’avis du SE-Unsa
 
Cette note de service Ă©tait aussi attendue que redoutĂ©e. Elle lève une partie de nos craintes en supprimant le terme niveau qui n’était pas acceptable idĂ©ologiquement. Elle rend une partie de leur libertĂ© aux Ă©tablissements et Ă  leurs Ă©quipes en concĂ©dant une dĂ©rogation Ă  l’organisation imposĂ©e. Cependant, elle ne rĂ©sout pas les difficultĂ©s d’organisation rencontrĂ©es, les accentuant mĂŞme par un retour en arrière possible mais qui sera difficile Ă  enclencher dans la plupart des collèges qui ont dĂ©jĂ  actĂ© leur organisation de la rentrĂ©e prochaine. Du temps doit donc leur ĂŞtre accordĂ© afin qu’ils ne soient pas contraints d’adopter une organisation « par dĂ©faut ». Deux demi-journĂ©es banalisĂ©es ne suffiront pas !
 
Les alignements des cours de français et de mathématiques exigés par le ministère, afin de pouvoir constituer des groupes d’élèves issus de différentes classes, ne permettront pas des emplois du temps conciliants, pour les élèves comme pour les enseignants.
 
Les contenus pĂ©dagogiques nĂ©cessitent davantage que l’exemple unique proposĂ© dans la note de service, et encore une fois il faudra du temps aux Ă©quipes pour Ă©laborer des progressions et Ă©valuations communes, pour constituer et faire Ă©voluer les groupes, hors du conseil de classe qui n’est pas l’instance adaptĂ©e Ă  cette tâche, confiĂ©e Ă  la seule expertise des enseignants. 
 
Le SE-Unsa reste opposĂ© Ă  l’ensemble des mesures du Choc des savoirs et Ă  leurs consĂ©quences nĂ©fastes pour l’École.
 
 
 


 
 
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