Dans
un avis publié le 30 janvier, le CSP a formulé des propositions hors
sol concernant les missions des CPE. Le CSP propose que les CPE
deviennent le « bras armĂ© » des enseignants. Un retour dangereux aux
fameux « surgĂ©s » des annĂ©es 60.
Le gardien de la galaxie
Écrivons-le en toutes lettres, CPE : conseiller principal d’éducation. Vous avez bien lu : "d’éducation".
La circulaire de 2015 précise que l’ensemble
des responsabilités exercées par le CPE se situe dans le cadre général
de la « vie scolaire » qui peut se dĂ©finir ainsi : placer les
adolescents dans les meilleures conditions de vie individuelle et
collective, de réussite scolaire et d’épanouissement personnel.
Les propositions du CSP vont Ă
l’encontre de cette circulaire. Pire, elles annoncent un retour au tout
répressif, sans prise en compte de la spécificité de chaque élève. Elles
bannissent toute approche éducative ou pédagogique, renvoyant le CPE au
rang de gardien de l’ordre.
Ces
propositions marquent une fois de plus la méconnaissance du métier de
CPE et un certain mépris pour leur investissement quotidien.
Le sauveur du métier d’enseignant
Le
CSP demande aux CPE de dégainer l’arsenal répressif plus vite que leur
ombre. Selon lui, si le CPE s’attèle au maintien de l’ordre et de la
discipline, au respect de l’enseignant, cela améliorera bien évidemment
l’attractivité du métier d’enseignant. Le CSP aurait pu, a minima, lire la circulaire de 2015 ou alors interroger des CPE pour avoir un avis du terrain.
Les
CPE sont donc les responsables de la fuite des enseignants. Il fallait
un coupable… ou un responsable. Voici chose faite ! Cette proposition
est totalement déconnectée de la réalité. Elle constitue un véritable
affront pour la profession
Le caporal solitaire
Il
faut rappeler que le respect du règlement intérieur (RI) dans un EPLE
est l’affaire de toute la communauté éducative. Chaque RI comporte une
échelle des punitions et des sanctions qui est appliquée dès lors qu’il y
a un manquement à la règle. Une punition ou une sanction n’a de sens
que si elle est comprise par l’élève. Le CPE apporte alors toute son
expertise et son savoir-faire en matière d’éducation. Il n’est pas le
chef de la répression.
Ce
qui manque sur le terrain, ce sont les effectifs. Il manque des CPE et
des AED partout dans le pays. Le SE-Unsa demande sans relâche, et depuis
longtemps, 1 CPE supplémentaire dès 400 élèves, et à partir de 250
élèves en éducation prioritaire.
Si l’on suit le CSP, les militaires en recherche de reconversion ont un bel avenir dans nos établissements.
L’avis du SE-Unsa
Le
SE-Unsa est choqué par de telles propositions. La circulaire de 2015
est bafouée. Les missions des CPE sont bafouées. Quel manque de respect
pour une profession au service du bien-être des élèves, du bien vivre
ensemble et au service de toute la communauté éducative. Cette vision
rétrograde et méprisante des CPE ne peut pas concourir à l’attractivité
du métier. Elle est nuisible à un climat scolaire serein et apaisé.
Le SE-Unsa exercera toute sa vigilance pour défendre les missions des CPE.