Systématiquement
oubliés dans les communications ministérielles, les conseillers
principaux d’éducation ont l’impression d’être invisibles alors qu’ils
sont au centre du système éducatif et qu’ils connaissent une charge de
travail toujours croissante. Le SE-Unsa a adressé un courrier au
ministre pour lui rappeler les missions essentielles des CPE Ă la
réussite des élèves et au bon fonctionnement des établissements, et lui
faire part des demandes pour une reconnaissance urgente et indispensable
de ce métier.
Des personnels en première ligne
La phrase emblématique de la circulaire d’août 2015 qui précise les missions des CPE est sans ambigüité : l’ensemble
des responsabilités exercées par le CPE se situe dans le cadre général
de la vie scolaire qui peut se définir ainsi : placer les adolescents
dans les meilleures conditions de vie individuelle et collective, de
réussite scolaire et d’épanouissement personnel.
L’accueil,
la surveillance et la sécurité des élèves font bien évidemment partie
intégrante de leurs nombreuses missions avec les assistants d’éducation.
Mais leurs tâches ne se résument pas à cela. Ils sont acteurs à part
entière du volet éducatif d’un projet établissement au service de la
réussite scolaire des élèves, en première ligne de la lutte contre le
harcèlement et les acteurs du respect des valeurs de la République et de
la laïcité.
Or,
force est de constater que les conseillers principaux d’éducation
passent systématiquement en-dessous des radars de la communication
ministérielle. En effet, encore une fois, les CPE n’ont pas été
destinataires de la dernière lettre du ministre concernant les annonces
relatives au choc des savoirs, adressée aux seuls enseignants.
Un autre exemple est celui de l’hommage à Dominique Bernard, où ils ont
été relégués à des fonctions d’accueil des élèves et n’ont pas été
associés à la réflexion générale.
Ce manque de reconnaissance finit par être perçu comme du mépris.
Des personnels dont les tâches s’empilent
En
revanche, les CPE ne sont pas oubliés lorsqu’il faut passer à la mise
en œuvre des dispositifs annoncés, ce qui se traduit souvent par leur
assigner des tâches ou missions supplémentaires chronophages et non
rémunérées, parmi lesquelles nous pouvons citer les référents Harcèlement, les référents pHARe, les référents Secourisme et santé mentale.
Toutes ces tâches s’ajoutent au travail quotidien sans moyens
supplémentaires, nuisant ainsi à la qualité de leurs conditions de
travail et également à leur motivation si on ajoute que le Pacte exclut en partie, de fait, les CPE, car ils ne peuvent pas effectuer d’heures supplémentaires.
L’augmentation
des tâches et des missions montre encore plus nettement aujourd’hui que
les CPE ne sont pas en nombre suffisant dans les établissements. C’est
pourquoi le SE-Unsa demande un CPE supplémentaire à partir de 400 élèves
et à compter de 250 élèves en éducation prioritaire, ainsi qu’un nombre
suffisant de CPE TZR.
L’avis du SE-Unsa
Aujourd’hui
les CPE sont à bout de souffle et désabusés. Ils ne peuvent plus
supporter cette sensation d’être « invisibles » alors que leur
conscience professionnelle les pousse Ă effectuer sans cesse des heures
supplémentaires non rémunérées et non récupérables. Pour le SE-Unsa, il
est urgent que le minsitère prenne des engagements sur l’attractivité du
métier de CPE qui passe par une reconnaissance, visible de tous, des
personnels qui l’exercent au quotidien.
>> Lire la lettre du SE-Unsa au ministre