Assemblée générale de l’Usep 2023 : pour une reconnaissance du sport scolaire dans le 1er degré
Article publié le mardi 9 mai 2023.
L’assemblée
générale de l’Usep s’est tenue cette année à Aix-les-Bains, les 22 et
23 avril derniers. Un rendez-vous nécessaire au moment où l’activité
physique et sportive des plus jeunes fait l’objet de toutes les
attentions. Le SE-Unsa a assisté à l’événement.
L’Usep, une fédération en quête de visibilité
6e
fédération sportive nationale avec plus de 700 000 licenciés, l’Usep
peine encore Ă exister et rayonner dans les Ă©coles, ne concernant que
20 % d’entre elles sur l’ensemble du territoire.
Dotée
de moyens modestes (par comparaison, le budget d’état de l’UNSS est 25
fois supérieur à celui de l’Usep pour un nombre de licenciés 1,5 fois
plus élevé) et souffrant d’un manque de notoriété dans le 1er
degré, avec une perte de 20 % d’adhésions ces huit dernières années, la
fédération entend bien inverser la tendance, notamment en recrutant un
responsable de la communication et en renforçant la proximité avec les
différents comités.
Par
ailleurs, l’Usep a décidé de refuser l’augmentation de la part
assurantielle de sa licence, compte tenu de son faible taux de
sinistralitĂ©. Soumise Ă la loi « DĂ©mocratisons le sport » de 2022,
l’Usep a répondu à la demande du ministère des Sports de mise en
conformité de ses statuts, en appliquant la parité femmes-hommes dans
ses instances dirigeantes, en renforçant le vote de ses clubs et en
limitant à trois le nombre de mandats de plein exercice d’un·e même
président·e. En revanche, concernant l’élection à la présidence, le vote
de l’assemblée générale s’est porté sur un scrutin uninominal à un tour
majoritaire, le scrutin de liste ne correspondant pas, selon sa
présidente Véronique Moreira, à la réalité de l’Usep. Une présidente qui
conserve la confiance de ses comités qui ont plébiscité les rapports
moral et financier de 2022, et ont voté en faveur du budget et des
tarifs statutaires 2023-2024 dans leur grande majorité.
JOP 2024, 30 minutes d’activité physique quotidienne : l’Usep sur tous les fronts
L’assemblée
gĂ©nĂ©rale de l’Usep est aussi l’occasion d’exprimer son dynamisme Ă
travers les nombreuses actions menées sur les thèmes qui font
l’actualité physique et sportive du monde éducatif : les Jeux olympiques
et paralympiques 2024 et les 30 minutes d’activité physique quotidienne
(APQ).
La dynamique
2024 est inscrite depuis longtemps dans le calendrier de l’Usep. La
fédération sera partie prenante de la Journée olympique du 23 juin
prochain, sous la responsabilité du Comité national olympique et sportif
français (CNOSF), dont Véronique Moreira est par ailleurs
vice-prĂ©sidente en charge de l’Éducation. L’opĂ©ration « Les enfants font
leurs Jeux ! » traduira la dimension olympique en actes, avec notamment
un carnet de l’enfant et un guide de l’enseignant/animateur. Du mois
d’avril au mois de juillet se dĂ©velopperont les « indispensables Ă la
rencontre olympique », qui mettront Ă l’honneur une pratique sportive en
lien avec les JOP. Des fiches composées à hauteur d’enfant relateront
des histoires d’athlètes olympiques et paralympiques. Enfin, un quiz
enfant et 4 fiches débats seront proposés au cours de l’année.
La
contribution à l’essor de l’APQ en investissant les espaces et les
temps de l’enfant de façon optimale à travers l’objectif santé, est
l’une des missions éducatives dont s’est investie l’Usep. Le but est de
proposer aux enseignants une mise en Ĺ“uvre des 30 minutes au service du
projet Usep. Pour ce faire, 20 fiches jeux ont été créées qui proposent
plusieurs entrées possibles, par exemple par familles de jeux ou encore
par types d’habiletés motrices fondamentales (HMF). Il s’agit de
proposer, en complément de l’EPS, des expériences de coopération et
d’opposition variées, et de solliciter des HMF dans des contextes
différents.
Vers une reconnaissance des missions de l’Usep ?
Pour
autant, le dynamisme admirable des comités directeur, départementaux et
régionaux Usep se heurte à des obstacles qui freinent son
développement.
Le
premier concerne son statut : si l’UNSS est présente statutairement
dans le service des professeurs d’EPS à raison de trois heures
forfaitaires, l’Usep ne vit que par l’implication de professeurs des
écoles bénévoles. De plus, ces missions ne sont pas reconnues par
l’institution : elles ne permettent pas d’acquérir des trimestres pour
le calcul des droits Ă pension et ne sont pas prises en compte pour
l’avancement de carrière.
Pour
cette raison, dans le cadre des discussions autour de l’augmentation de
la rémunération des enseignants, Véronique Moreira a adressé un courrier
au ministère exprimant son souhait (et celui des comités Usep) que
soient reconnues les missions de l’Usep dans le futur Pacte enseignant. Le SE-Unsa, également destinataire du courrier, et bien qu’opposé au Pacte
dans sa dimension « travailler plus pour gagner plus », a soutenu cette
revendication auprès du ministère. Nous avons pu exprimer, devant
l’assemblée générale, notre soutien à l’Usep, en rappelant notamment les
mandats que nous portons en faveur du sport scolaire 1er degré et de celles et ceux qui s’y impliquent.
L’avis du SE-Unsa
Ă€
moins de 500 jours des Jeux olympiques et paralympiques, l’Usep veut se
positionner comme un acteur majeur du développement de la pratique
physique et sportive des plus jeunes. Pour y parvenir, elle a besoin
d’un véritable soutien du ministère de l’Éducation nationale et de la
Jeunesse et de celui des Sports et des JOP.
Au-delĂ
de l’Ordre national du Mérite qui sera décerné, à juste titre, à la
présidente de l’Usep Véronique Moreira, la fédération du sport scolaire
du 1er degré doit être reconnue pleinement par l’institution.
Cela ne sera possible que lorsque les obstacles qui freinent son
développement seront levés : une loi Sport qui, en permettant
la création d’alliances éducatives, ouvre la voie à une externalisation
du sport scolaire, et menace donc le modèle de l’Usep ; l’absence de
reconnaissance de missions lourdes et non rémunérées, qui détournent les
professeurs des écoles d’une fédération pourtant très dynamique ; le
peu de visibilité offerte à l’Usep sur les 30 minutes d’APQ, alors
qu’elle est plus que légitime pour les mettre en œuvre.
Le
SE-Unsa continuera à soutenir l’Usep dont il partage les valeurs, ainsi
que celles et ceux qui la font vivre au quotidien, en poursuivant le
dialogue avec le ministère pour une véritable reconnaissance de
l’indispensable travail fourni par la fédération.