En
cette saison, qui reçoit habituellement les prĂ©cipitations nĂ©cessaires Ă
la constitution de réserves d’eau, la France connaît un manque d’or
bleu sans précédent. On compte déjà 14% de baisse des ressources et une
diminution de 40% est envisagée dans les années à venir. Plusieurs
départements ont pris des arrêtés de restrictions d’eau. Ces décisions,
inédites à cette période de l’année, sont fondées sur le niveau très bas
des cours d’eau et des nappes, qui auraient besoin de beaucoup de
pluies pour arriver Ă un niveau moyen.
En
fonction de l’assèchement du pays, des risques sont à prévoir pour le
reste de l’année, notamment pendant la saison estivale, où l’an dernier
700 communes ont manqué d’eau potable. En l’état des réserves d’eau,
c’est 2 000 communes qui approcheront du seuil critique cette année, si
un rationnement n’est pas prévu. Des méga-feux sont également à redouter
comme ceux qui ont sévi en Gironde l’an dernier.
La
faible pluviométrie aura aussi un impact sur l’agriculture. Des
récoltes plus faibles pourraient enchérir les prix de beaucoup de
produits alimentaires, déjà concernés par l’inflation.
Au
niveau énergétique, le manque d’eau a aussi un impact sur la production
hydro-électrique et nucléaire. En effet, l’eau est indissociable de
l’énergie nucléaire. Elle est nécessaire en grande quantité pour
alimenter les circuits de refroidissements des centrales. Sans eau,
elles sont à l’arrêt.
Pour tenter de rĂ©pondre Ă ce problème, le gouvernement va dĂ©voiler un « plan eau »
dans le courant du mois de mars. Déjà des pistes sont annoncées. Cela
concerne la meilleure utilisation des eaux usées, la lutte contre les
fuites, mais aussi l’utilisation controversée de système de rétention
collinaires, ou de méga-bassines.
Pour
le SE-Unsa, il est indispensable d’adapter nos modes de consommation,
ainsi que nos modèles agricoles et industriels vers plus de sobriété.
Rappelons que le changement climatique est largement causé par la combustion d’énergies fossiles.
Pour
changer les mentalités et faire évoluer les pratiques, l’éducation est
un levier puissant ; l’enseignement à la préservation des ressources
naturelles est déjà présent dans les programmes du primaire et du
secondaire ; une amplification doit être envisagée. Il faut agir vite !