Rémunération et entrée dans le métier : des progrès qui ne règlent pas la question de l’attractivité
Article publié le mardi 21 février 2023.
Dans
le cadre des discussions engagées avec le ministère sur la rémunération
des enseignants, des personnels d’éducation et des PsyEN, le SE-Unsa
exige le bénéfice de l’intégralité de la prime d’attractivité pour les
stagiaires ainsi que de meilleures conditions de reprise d’ancienneté
lors du passage des concours. Des demandes visiblement bien prises en
compte.
Prime d’attractivité : des conditions d’entrée dans le métier difficiles à ne pas négliger
La
revalorisation inconditionnelle de tous les enseignants, personnels
d’éducation et PsyEN, contenue dans la partie « socle » du projet
initial ministériel, avait pour objectif d’étendre le bénéfice de la
prime d’attractivité aux stagiaires mais au prorata de leur exercice
effectif dans les établissements. À la suite des demandes du SE-Unsa,
ils en bénéficieraient quelle que soit leur quotité d’exercice.
La
nécessité d’attirer de nouveaux candidats et l’évolution de la
formation initiale en 2021, à laquelle le SE-Unsa s’est toujours opposé,
induit des conditions difficiles d’entrée dans le métier pour les
stagiaires. Il était donc indispensable, pour le SE-Unsa, d’obtenir que
ces derniers bénéficient pleinement de la prime d’attractivité qui
remplacerait l’indemnité stagiaires à la rentrée prochaine.
Revalorisation des stagiaires : un reclassement plus avantageux
Le
SE-Unsa a toujours exigé une meilleure prise en compte des services
antérieurement effectués à l’entrée dans le métier ou réalisés au cours
du parcours, c’est-à -dire un meilleur reclassement des personnels.
Concernant
plus particulièrement les stagiaires, les discussions avec le ministère
s’orientent là aussi vers une évolution de leur rémunération, due à une
Ă©volution des conditions de reclassement. Ainsi, un stagiaire qui
verrait désormais ses services antérieurs pris en compte quel que soit
le concours passé et qui serait reclassé (au 3e échelon au lieu du 1er actuellement) gagnerait 223 € nets supplémentaires par mois.
Pour
rappel, les mesures de reclassement (conditions de reprise des services
réalisés dans le secteur privé), qui ne sont actuellement applicables
qu’aux lauréats des concours enseignants chargés des enseignements
techniques théoriques ou pratiques, avaient été étendues à l’ensemble
des lauréats des 3e concours enseignants, personnels
d’éducation et psychologues de l’Éducation nationale. Ces mesures
seraient Ă©tendues aux concours externes et internes.
De plus, autre avancée en vue et non des moindres, la clause de non-interruption des services d’un an serait supprimée.
L’avis du SE-Unsa
Parce
qu’elle correspond à ses demandes, le SE-Unsa approuve l’orientation
prise sur la problématique des rémunérations des entrants dans le
métier, qui avaient été trop vite écartée du projet initial. La prime
d’attractivité étendue aux stagiaires est une véritable reconnaissance
de l’évolution de leurs conditions de travail et s’inscrit pleinement
dans la lutte que mène le ministère contre la désaffection des concours.
Le reclassement plus avantageux des stagiaires, une fois obtenue leur
titularisation, va dans le mĂŞme sens.
Toutefois,
à diplôme équivalent, le ministère de l’Éducation nationale est loin
d’avoir la capacité de rivaliser financièrement avec de nombreux
domaines d’activité.
Par
ailleurs, mieux entrer dans un métier n’est pas qu’une question
d’argent. La difficulté des conditions de travail, les mobilités subies,
l’accompagnement défaillant d’entrée dans un nouveau métier aux
conditions parfois très difficiles selon les contextes, et les
conditions d’accès au logement sont autant d’élĂ©ments qui continuent Ă
jouer en défaveur de l’attractivité de nos métiers. L’employeur devra
travailler urgemment ces points !