Article publié le mardi 24 janvier 2023.
Le
ministère a enclenché la deuxième phase des discussions sur
l’attractivité et sur la rémunération. D’une part, il ne l’a fait que
sur la partie « socle* », repoussant Ă plus tard la partie « pacte* ».
D’autre part, il a dévoilé des mesures importantes pour certains mais
insuffisante pour tous ceux qui atteignent leur deuxième moitié de
carrière. Le SE-Unsa demande au ministère de revoir sa copie et de
chiffrer les propositions que le syndicat lui avait déjà faites en
novembre.
Mardi
24 janvier, le ministère de l’Éducation nationale a commencé à dévoiler
ses projets sur la partie « socle ». La première rĂ©union sur la partie
« pacte », elle, n’est prĂ©vue que pour le 7 fĂ©vrier. Pour le SE-Unsa, en
procédant ainsi, dans le contexte de conflit social sur la réforme des
retraites, le ministère veut retarder la découverte des sujets qui
fâcheront encore davantage.
Du choc d’attractivité au choc de déception
Sur
la partie « socle », avec 1,9 milliard d’euros en annĂ©e pleine,
l’enveloppe budgétaire est certes conséquente mais elle ne permet pas
l’augmentation inconditionnelle de 10 % promise par le président dans
l’entre-deux tours des élections présidentielles.
Ainsi,
les propositions avancées par le ministère partagent les personnels
enseignants, CPE et psychologues en trois catégories :
- celles et ceux dont l’augmentation inconditionnelle atteint voire dépasse dans certains cas les 10 % annoncées ;
- celles et ceux dont l’augmentation de
salaire n’atteint pas l’objectif mais dont les augmentations de
rémunération permettent de compenser l’inflation cumulée depuis trois
ans ;
- et celles et ceux, trop nombreux, dont
les augmentations de rémunération n’atteindront ni les 10 %
inconditionnels ni ne combleront la perte de pouvoir d’achat.
Les enseignants, CPE et PSYEN qui
sont dans leur deuxième moitié de carrière seront à juste titre déçus
en prenant connaissance de ces propositions.
Les mesures envisagées
Pour
le ministère, la hausse des rémunérations se traduira essentiellement
par une hausse de la prime d’attractivité. Il privilégie donc le système
indemnitaire plutôt qu’une revalorisation du point d’indice assortie
d’une reconstruction des grilles.
De
plus, l’amplification importante de la prime d’attractivité sur les
premiers Ă©chelons de la classe normale oublie toutes celles et ceux qui
ont déjà une quinzaine d’année d’ancienneté. Même si la rue de Grenelle
prévoit enfin les nécessaires mesures d’amélioration d’accès à la
hors-classe et à la classe exceptionnelle, pour le SE-Unsa, l’évolution
de carrière ne doit pas servir à compenser les pertes de pouvoir d’achat
sous le coup de l’inflation.
Dans
le détail des mesures envisagées par le ministère, le SE-Unsa a été
entendu sur une partie de ses revendications comme l’intégration des
stagiaires dans les bénéficiaires de la prime d’attractivité et une
meilleure reconnaissance des expériences antérieures pour les lauréats
de concours qui ont déjà une carrière professionnelle à leur actif.
En revanche, le SE-Unsa continue d’exiger que la prime d’attractivité
soit identique pour tous les stagiaires, qu’ils enseignent à temps plein
ou qu’ils soient à mi-temps en formation initiale.
L’avis du SE-Unsa
Pour
le SE-Unsa, l’urgence est bien celle d’une revalorisation pour tous par
une revalorisation du point d’indice et des mesures de correction
des injustices et écarts de rémunération persistants dans notre
ministère :
- entre le premier et le second degré ;
- entre les femmes et les hommes ;
- entre les métiers représentant un
nombre de personnels important comme les enseignants en classe et des
fonctions ou corps qui passent trop souvent en dessous des radars comme
les enseignants spécialisés, les professeurs documentalistes, les CPE ou
les PsyEN par exemple.
Le SE-Unsa demande au ministère de dévoiler au plus vite ses intentions
sur la partie « pacte ». Pour le SE-Unsa, l’enveloppe budgĂ©taire dĂ©diĂ©e
ne doit pas être conditionnée à des missions supplémentaires mais
reconnaître le métier tel qu’il s’est déjà intensifié et complexifié
avec l’inclusion, l’accompagnement individualisĂ© et l’accompagnement Ă
l’orientation notamment.
Pour le SE-Unsa, il y a urgence à reconnaître le métier tel qu’il
s’exerce aujourd’hui sans lui ajouter de nouvelles charges. C’est Ă
cette condition que le métier peut redevenir attractif et mieux vécu.
* Le ministère prévoit 2 volets de la discussion :
> une partie « socle » visant Ă atteindre les 10 % d’augmentation
> une partie « pacte » visant Ă reconnaĂ®tre des missions dĂ©jĂ existantes ou nouvelles