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l’occasion de sa conférence de presse de rentrée, le ministre de
l’Éducation nationale avait indiquĂ© que « l’École est injuste avec les
pauvres ». Les documents prĂ©paratoires au budget de l’Éducation
nationale 2023 confirment malheureusement cette déclaration : malgré la
hausse de la pauvreté dans notre pays, le montant des fonds sociaux
n’évolue pas. Quant aux bourses, leur montant global diminue, notamment
au collège.
Stagnation des fonds sociaux
Les
fonds sociaux, disponibles seulement dans l’enseignement secondaire,
servent principalement à faciliter l’accès à la restauration scolaire,
et à effectuer toute dépense propre à satisfaire les besoins
fondamentaux des adolescentes et adolescents concernés : habillement,
optique, soins dentaires, appareillage auditif, etc.
Alors
que leur montant avait diminué de 16,6 % entre 2017 et 2022, le projet
de budget prévoit une enveloppe égale, à l’euro près, à celle de l’an
dernier (49 609 540 €).
Diminution du montant global des bourses, décrochage au collège
Le
projet de budget fait état d’une diminution de plus de 5 millions
d’euros, en passant de 758 725 791 € à 753 496 017 €. Dans le détail,
les bourses en lycée augmentent (prime d’équipement, d’internat et de
reprise d’études, bourse au mérite), mais ça baisse de 15 millions
d’euros au niveau du collège : -6,41 %.
Alors
que les bourses en collège ont été revalorisées à hauteur de 4 % à la
rentrée 2022, le projet de budget prévoit une baisse de l’enveloppe
globale, justifiée par l’évolution des effectifs. N’aurait-il pas été
plus juste d’étendre ces aides à un plus grand nombre d’élèves ?
Dommage
pour cet échelon du système éducatif qui est celui de la scolarité
commune et qui accueille par conséquent beaucoup d’élèves qui
rencontrent des difficultés sociales.
L’avis du SE-Unsa
La
manière dont sont envisagés les moyens financiers pour soutenir les
élèves issus de familles pauvres est incompatible avec l’idée de
solidarité nationale.
Les
montants globaux prévus dans le projet de budget sont en stagnation ou
en recul, mais ils pourront aussi être érodés par l’inflation.
Si
rien n’est fait pour corriger cela, les élèves concernés et leurs
familles connaîtront une baisse de leurs ressources, qui aura des
conséquences en matière de réussite scolaire.
DĂ©cidĂ©ment, le ministre avait raison : « l’École est injuste avec les pauvres ».